Everything Everywhere, le "no man's land" social

Annoncée le 5 novembre 2009 et finalisée le 1er avril 2010, l'alliance de Deutsche Telekom et France Telecom a donc pris corps au Royaume-Uni, en devenant le numéro un de la téléphonie mobile, via la constitution de la joint venture Everything Everywhere.

Dans un article du 23 avril 2010 publié dans cet espace, la CFE-CGC/UNSA s'interrogeait sur "la discrétion affichée de part et d'autre quant à l'impact humain de cette fusion", craignant des conséquences désastreuses sur l'emploi.

Las... Une fois de plus, nous aurions aimé avoir tort !

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A cette occasion, Tom Alexander, CEO de la nouvelle entité déclarait:

"Avec la taille et l'envergure de nos activités combinées, nous avons une occasion incroyable de fournir une expérience incomparable et une valeur sans parallèle à nos clients. Pour ce faire, nous devons nous assurer que nous fonctionnons avec un maximum d'efficacité, au service de nos deux marques, tout en éliminant les doubles emplois inutiles de l'entreprise et, surtout, faire en sorte que tout est mis en place pour l'avenir.

Il est donc regrettable que quelques rôles soient supprimés de nos affaires combinées. Nous ferons tout notre possible pour atténuer l'impact sur notre personnel et les soutenir dans ce processus".

De fait, le choix de regrouper les activités mobiles au sein d'une entité commune détenue à 50/50 permet à France Telecom et à Deutsche Telekom d'échapper aux contraintes des directives européennes en terme d'amélioration du droit à l'information/consultation des salariés.

Cette situation inacceptable, créée en toute connaissance de cause par les deux entreprises, a eu comme conséquence l'éviction, de leur comité de groupe européen respectif, des représentants du personnel compétents sur leurs anciens périmètres (Orange UK et T-Mobile UK).

 

Depuis la constitution du nouvel ensemble, 1200 suppressions de postes, en majorité d'ex-salariés d'Orange UK, ont été annoncées, ce qui représente environ 7.5% de l'effectif global de 16000 salariés.

Il faut savoir que l'accord constitutif du Comité de Groupe Européen à France Telecom est régi par la directive de 2004, la dernière version (2009/38/CE) semblant plus favorable au mécanisme d'information/consultation et imposant d'informer les instances européennes.

Bien entendu, France Telecom ne souhaite pas la mettre en oeuvre, et préfère, dans un premier temps, mettre à profit les quelques mois qu'il lui reste avant la transposition nationale en droit français (juin 2011) pour poursuivre, dans l'ombre, le démantèlement d'emplois, ici et là sur ses marchés européens, foulant au pied ses récentes déclarations en matière de renouveau social et de responsabilité sociale d'entreprise.

Dans son courrier du 6 décembre 2010 à Monsieur Andor Laszlo, Commissaire Européen à l'Emploi, aux Affaires Sociales et à l'Egalité des chances, la CFE-CGC/UNSA dénonce ce qui n'est autre qu'un véritable plan social déguisé.
pdf Courrier à la Commission Européenne du 6 décembre 2010

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