Salaires 2007 : la Négociation Annuelle Obligatoire !

Comme chaque année à la même période démarre la « Négociation Annuelle Obligatoire », portant sur la rétribution et ses compléments.

L’examen de la proposition de la direction (encore une fois, hélas difficilement acceptable) est aussi l’occasion pour la CFE-CGC de déplorer l’absence d’informations essentielles telles l’évolution de la masse salariale en valeur, le désaccord sur des chiffres-socle comme l’inflation, la multiplication des modes de redistribution qui accroissent continûment la part variable au détriment de la part fixe.

La CFE-CGC demande, outre l’obtention des bilans relatifs à l’année 2006 par établissement, comme l’article 7 de l’accord salarial de 2006 le prévoyait, le respect du Code du Travail concernant les bilans sociaux de FT SA. Elle souligne l’ambiguïté de mêler les deux statuts du personnel dans un même accord alors que les fonctionnaires ne relèvent pas de la négociation contractuelle.
A la CFE-CGC, nous souhaitons l’ouverture de négociations globales permettant la construction d’un modèle de rétribution au bénéfice des personnels comme de l’entreprise !

Rappels du bilan rémunération 2006…et de ses surprises


Pour les salariés de droit privé non cadres, le montant annoncé de 2,1% était composé de 1,1% de mesures générales, répartis en 0,6% au 1/01/2006 et 0,5% au 1/07/2006 (avec un minimum d’augmentation de 10 € mensuels, soit 120 € en base annualisée). Ces mesures générales étaient complétées par une part managériale d’en moyenne 1%.
Pour les cadres (salariés de droit privé et fonctionnaires), le budget moyen de 2,1% (uniquement en mesures individuelles) était assorti pour les fonctionnaires de minima annuels de Complément FT : + 5% au 1er juillet, avec un relèvement minimum de 150 €

Augmentations à plusieurs dates d’effets ? Un effet pervers pour les non-cadres:
En 2006, les augmentations avaient lieu comme suit : + 0,6% au 1er janvier, + 0,5% au 1er juillet et 1% d’augmentation managériale en moyenne, soit 2,1% selon l’entreprise…En apparence seulement, car en réalité… Si accorder 0,6% au 01/01/2006 revient effectivement à donner 0,6 % (0,6% x 12/12), attribuer 0,5% au 01/07/2006 revient à donner 0,5% sur 6 mois, soit 0,5 % x (6/12) = 0,25%. On ajoute à cela le 1% à titre individuel (avec une date anniversaire qui tombe aléatoirement) on obtient : 0,6% + 0,25% + 1% = 1,85 %.Pire, ce calcul n’est exact que si l’augmentation 2005 a eu lieu uniquement au 1er janvier 2005. On est loin de 2,1% promis !


Inflation + individualisation : pertes massives de pouvoir d’achat
En 2006, l’inflation a été officiellement de +1,6%. Ce chiffre est aujourd’hui largement remis en cause puisqu’il ne tient pas compte par exemple des « dépenses contraintes » (loyer, assurances, emprunts, énergie..), postes en forte augmentation et qui fixent l’inflation réelle au-delà de 2%. Les 1,85% réels d’augmentation (obtenus si la condition d’une date anniversaire au 1er janvier est remplie) nous laisse penser que la très grande majorité des non cadres a massivement perdu en pouvoir d’achat.
S’il est clair désormais qu’une part grandissante de la rétribution est indexée sur les résultats financiers de l’entreprise, ou à la main de la Direction Générale dans le seul objectif de garantir l’atteinte des objectifs donnés aux marché, cette multiplication des calculs de rémunérations accroît par ailleurs de façon permanente la proportion de la part variable (et donc aléatoire) des rémunérations au détriment de la part fixe garantie.

L’Individualisation totale de la rémunération des cadres
Cette évolution va de pair avec la politique réaffirmée de la direction, d’individualisation des salaires, totale chez les cadres. A 2% d’inflation réelle en 2006, un gros tiers des cadres au moins, aurait connu une perte de pouvoir d’achat, dans l’hypothèse positive que leur date anniversaire tombait le 1er janvier : ce qui n’est évidemment pas le cas pour beaucoup. La faiblesse des enveloppes données aux managers renforce mécaniquement la subjectivité des critères de choix des augmentations individuelles, ou leur caractère discriminant, comme c’est souvent le cas pour les salariés seniors ou pour l’emploi féminin.
 


Les propositions générales de la CFE-CGC
- 2,7% d’augmentation (2% pour l’inflation 2007 et 0,7% de rattrapage 2006).
- Pour les non cadres, une date unique d’augmentation (augmentation générale de 2% au 1er janvier et augmentation managériale de 0,7%).
- Pour les cadres : 2,7% d’augmentation en moyenne, avec une augmentation générale de 50% des 2,7% au 1er janvier et l’application automatique de l’augmentation managériale de 1,35% en cas d’absence d’entretien individuel.

Pour que la transparence soit totale, la CFE-CGC demande :
- l ’établissement pour chaque salarié d’un récapitulatif annuel des rétributions contenant l’ensemble des éléments : salaires et traitements bruts, nets imposables, intéressement et participation versés dans le PEG, montant des retraites complémentaires…

- des statistiques d’augmentations individuelles par tranche d’âges et par sexe et l’application du principe d’égalité professionnelle aux plus de 50 ans et aux femmes.
- la mise à disposition de chaque salarié d’une comparaison avec la moyenne nationale FT SA.

Situation des fonctionnaires

La direction refuse régulièrement d’intégrer les fonctionnaires au périmètre de nombreuses négociations sous le prétexte qu’ils ne sont pas soumis au Code du Travail, mais propose depuis 2006 de les intégrer de façon indistincte à la négociation sur les rémunérations, alors que les structures statutaires sont profondément différentes. Pour se faire, elle impose les notions de « rémunération globale » ou de « salaire global de base », dénoncées par la CFE-CGC.

Nous condamnons ce double discours et demandons au moins deux protocoles spécifiques et précis qui garantissent les intérêts de chacun. Nous demandons une réactualisation des minima du Complément FT pour les cadres fonctionnaires et des mesures d’augmentations garanties en cas de promotion ou de changement d’échelon

Les mesures proposées par la CFE CGC ont moins pour objectif, l’augmentation des revenus que le maintien du pouvoir d’achat des salariés. Ce sont des mesures de sauvegarde, de transparence et d’équité. L’endettement du groupe, l’exacerbation de la concurrence, les contraintes de la régulation imposent des efforts à tous. C’est pourquoi, à la CFE-CGC nous demandons la suspension de la distribution de stocks option tant que l’austérité salariale s’impose.
Ces mesures générales sont accompagnées de mesures complémentaires, parfaitement applicables et peu couteuses pour l’entreprise. Elles sont disponibles à la lecture sur nos sites et concernent la mutuelle, le CET, les avantages en nature, la mise en place d’un chèque transport, la revalorisation de la restauration, l’homogénéisation de l’octroi des RTT et la rémunération du DIF…
La CFE-CGC constatant depuis au moins trois ans une dégradation du pouvoir d’achat pour de nombreux salariés, parallèlement à une hausse continue et sans précédent dans l’histoire du groupe des dividendes aux actionnaires, fait pour la 2ème année des propositions très diverses et mesurées visant toutes à améliorer le salaire net des personnels, sans mettre en péril l’avenir du groupe.

Malgré tout, la direction s’est jusqu’à présent refusée à discuter d’aménagements annexes aux salaires. Nous maintenons nos efforts

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