France Télécom investira 2 milliards d'euros dans la Fibre

La CFE-CGC/UNSA est satisfaite que la nouvelle stratégie de France Télécom intègre un projet qu'elle défend depuis de longs mois.

L'annonce de cet investissement intervient alors que Stéphane Richard a commencé à dévoiler les grandes lignes de son projet industriel pour France Télécom, qui recentre l'entreprise sur son cœur de métier, les réseaux de télécommunications, et la qualité du service aux clients.

La CFE-CGC/UNSA réclame cet investissement depuis de longs mois. Elle est donc satisfaite que la nouvelle direction de l'entreprise choisisse un axe stratégique qu'elle a toujours défendu, et revienne aux fondamentaux des télécommunications, qui rappelons le constituent un élément clef du lien social et de l'accès à la connaissance dans le monde contemporain.

Le déploiement de la fibre permettra à France Télécom de s'engager concrètement dans une nouvelle génération de réseau, plus efficace, et porteuse de nouveaux services au bénéfice de ses clients, comme de l'aménagement du territoire et du dynamisme économique de la nation.

La baisse du niveau des dividendes n'apparait que plus urgente pour desserrer les contraintes financières.

L'investissement de 2 milliards d'euros, amorti sur 20 ans, constituera une charge annuelle de 100 millions d'euros, que l'entreprise peut absorber sans dégrader la marge.

Il représente cependant 25% du free-cash-flow annuel de 8 milliards d'euros, dont la moitié est actuellement consacré au versement de dividendes aux actionnaires.

Pour ne pas obérer la capacité d'investissement de l'entreprise dans d'autres projets, y compris à l'international, et parachever le désendettement, il apparaît donc plus que jamais nécessaire de baisser le niveau des dividendes. Les actionnaires doivent contribuer à l'effort d'investissement qui garantira la pérennité de l'entreprise et sa rentabilité future. On peut voir par ailleurs que cette politique de dividende élevé se montre peu efficace pour soutenir le cours de l'action, qui est passé sous la barre des 17 euros. Les investisseurs ne se montrent pas particulièrement reconnaissants de la forte rentabilité (8%) qui leur a été offerte par France Télécom ces dernières années, en dépit de toutes les crises.

France Télécom doit pouvoir rester un champion national, ce que l'État a toujours dit souhaiter : à charge pour lui de réduire ses propres prétentions au versement de dividendes consistants (il en touche plus du quart en tant qu'actionnaire principal). Il doit laisser des marges de manœuvre à son nouveau Directeur Général pour la mise en œuvre d'une politique industrielle ambitieuse, qui permettra en outre de dépasser la crise sociale en mobilisant les personnels autour d'enjeux qui ont fait leur fierté pendant de longues années, et qu'ils souhaitent retrouver.

Faire contribuer les « pure players » Internet au financement des réseaux devient une priorité si on veut en faire bénéficier tous les Français du très haut débit.

Si l'investissement de France Télécom, après de longs mois de négociation sur les conditions réglementaires du déploiement, est une bonne nouvelle, cela ne permettra pas de régler pour autant la question de l'accès au haut débit pour tous les foyers français.

En effet, même si Nicolas Sarkozy a annoncé mardi dernier son ambition de raccorder tous les foyers en fibre optique d'ici 2025, l'étude de la Datar publiée mercredi est de nature à doucher les enthousiasmes : les coûts de raccordement sont évalués à 30 milliards d'euros. Les subventions liées au Grand Emprunt, dont 2 milliards devraient être consacrés au déploiement des réseaux à très haut débit, et les investissements annoncés par les opérateurs seront même vraisemblablement insuffisants pour couvrir 70% de la population sous 10 ans, objectif intermédiaire annoncé par le Président de la République, et qui coûtera plus de 10 milliards d'euros, toujours d'après la Datar.

Les courbes présentées dans l'étude montrent clairement que les opérateurs ne pourront rentabiliser un déploiement de fibre dans les zones d'habitat dispersé. Il devient donc nécessaire de trouver des ressources complémentaires pour financer les réseaux.

L'État mettra-t-il en œuvre son projet audacieux de taxer la publicité sur Internet ? Il serait en effet logique que des « pure players » tels Google, qui bénéficient directement des nouvelles richesses créées par le développement d'Internet, contribuent au financement des réseaux sans lesquels leur activité ne pourrait exister. Au même titre que les chaines de télévision sont taxées pour financer l'industrie cinématographique.

La régulation doit aussi permettre à France Télécom de déployer l'ADSL dans les zones grises, mais l'Autorité de la Concurrence privilégie la fracture numérique.

Alors que les riches populations des zones urbaines bénéficieront rapidement du très haut débit, les habitants des zones rurales attendent encore l'ADSL, ou ne bénéficient que de 512K, ce qui ne permet pas d'avoir du triple play (Internet, téléphone et télévision).

France Télécom a pourtant proposé un grand chantier d'augmentation des débits, en partenariat avec les collectivités locales, pour permettre aux zones rurales d'accéder au triple play. Mais l'Autorité de la Concurrence a émis un avis défavorable, estimant que ce déploiement de nouveaux nœuds de raccordement imposerait aux opérateurs alternatifs d'investir pour assurer le dégroupage dans ces zones, et estime qu'ils ne le feraient pas.

Le régulateur préfère donc priver purement et simplement plusieurs millions de foyers français du haut débit, plutôt que de prendre le risque que France Télécom se retrouve en situation de monopole dans les zones rurales. Il serait temps que les régulateurs abandonnent leur vision dogmatique pour mieux servir l'intérêt général.

La CFE-CGC/UNSA demande régulièrement que les régulateurs ouvrent le chantier d'un service universel de la Fibre, qui deviendra rapidement on le voit un besoin crucial si l'on veut que le développement de l'économie numérique se fasse au bénéfice de tous les Français et de tous les territoires.

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