Un autre chemin est possible

1989 : chute du mur de Berlin. Le capitalisme financier gagne peu à peu la bataille idéologique et le monde de l’entreprise change. Les actionnaires peuvent désormais choisir des dirigeants qui défendent exclusivement leurs intérêts.Jusque là, les dirigeants étaient des médiateurs : aux côtés des salariés et face aux actionnaires, ils défendaient un projet d’entreprise. Depuis, bonus et stock-options – distribués chez France Télécom à environ 800 hauts dirigeants – ont largement contribué à un pilotage au profit d’actionnaires qui exigent, à court terme et contre toute raison, une rentabilité exorbitante.

Nous en vivons les effets délétères : réduction drastique des coûts, compressions de personnel, et pour ceux qui restent, rationalisation des tâches à outrance, salariés interchangeables sommés d’être immédiatement opérationnels quel que soit le poste sur lequel on les nomme.

Chez France Télécom, l’analyse des derniers résultats est sans appel : pour continuer à augmenter la rentabilité du capital et offrir un niveau de dividende toujours supérieur, la seule variable d’ajustement, c’est le personnel. France Télécom est malheureusement emblématique des dégâts produits par le capitalisme financier et sa vision de court terme.


Nous voulons un changement radical 

Pour retrouver la voie d’un capitalisme industriel et construire un projet d’entreprise dont les objectifs enfin avouables seront clairement énoncés, où les personnels seront associés et respectés, où les actionnaires seront des partenaires de long terme qui accompagnent le développement de l’entreprise, et non les «saigneurs» qu’ils sont actuellement, nous voulons un changement radical !

C’est pourquoi la CFE-CGC/UNSA interpelle sans relâche tous ceux qui peuvent peser dans un vrai changement de cap. Nos élus demanderont au Conseil d’Administration :

  1. La baisse immédiate du niveau des dividendes. Passer de 1,40 euro à 0,5 permet de dégager immédiatement 2,4 milliards d’euros par an pour retrouver une politique de désendettement, et investir dans les réseaux comme dans les hommes. Les seuls frais financiers ainsi économisés représentent 150 millions d’euros par an. 150 millions, c’est le coût annuel de 3000 emplois, qu’on peut créer chaque année, tout en maintenant le même niveau de bénéfice.

  1. L’arrêt de la distribution de stock-options permettra de retrouver un vrai pilotage industriel, décorellé des cours de bourse, et de se préoccuper réellement du facteur humain.

  1. La fin d’une politique uniquement basée sur la réduction des coûts où les personnels ne sont considérés que comme une charge, et qui abîme l’image de notre entreprise (qui vient de perdre 20 places au baromètre d’image des grandes entreprises d’Ipsos).
    Il faut au contraire permettre aux équipes de mettre en oeuvre une offre de qualité, au bénéfice du service rendu à la clientèle. Cela passe par la mise en place d’une vraie gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences, offrant des perspectives de carrière à tous les personnels, via une réelle prise en compte des compétences – et des appétences – et l’accompagnement adéquat en matière de formation.

  1. La reprise de l’investissement dans les réseaux du futur, tels la Fibre, afin que l’entreprise reste au top niveau de la technologie et puisse préparer les services de demain qui assureront sa pérennité.

Monsieur Lombard vient encore d’annoncer 14 000 départs sous 3 ans

Dans Le Figaro du 17 octobre, l’actuel PDG a annoncé qu’il prévoyait 14 000 départs « naturels » dans les 3 prochaines années, soit exactement la même pente que celle du plan NExT !

Pour les personnels de l’entreprise, les premières priorités sont :

  1. Une mesure d’âge permettant à ceux qui ont plus de 57 ans et qui le souhaitent, de partir dans des conditions honorables. Si l’entreprise veut accélérer le rééquilibrage de sa pyramide des âges, elle doit en assumer les conséquences. Il n’est plus tolérable de tabler sur des départs dits « naturels », qui se traduisent dans les faits par une pression insupportable visant à dégoûter les salariés.

  1. Une véritable politique de recrutement (et pas seulement le recours abusif aux contrats d’apprentissage) pour remplacer les partants. Arrêt des délocalisations et réduction de la sous-traitance sont d’excellentes voies pour libérer les embauches, mais aussi pour assurer une meilleure maîtrise des services développés et commercialisés par France Télécom. Qui mieux que des salariés respectés et bien formés, peut porter l’image de l’entreprise au travers d’un service de qualité à nos clients ?

  1. L’arrêt définitif des mobilités forcées pour ceux qui ont plus de 50 ans. L’entreprise n’est pas fondée à détruire les choix de vie de ses personnels.

  1. Le respect des garanties liées au statut de chacun, qu’il soit salarié de droit privé ou  fonctionnaire d’État. Les fonctionnaires n’ont pas démérité dans la transformation de l’entreprise. Ils doivent pouvoir poursuivre leur carrière chez France Télécom au même titre que les salariés de droit privé. Le départ vers une autre fonction publique doit rester un choix basé sur le volontariat. Quant aux salariés de droit privé, ils ne doivent pas être considérés comme des marchandises jetables.


L’État doit prendre ses responsabilités

En tant qu’actionnaire principal de l’entreprise, employeur, mais aussi réglementeur du marché, l’État doit prendre toutes ses responsabilités. Les télécommunications servant l’intérêt national, la CFE-CGC/UNSA demande une législation pour :

  1. Interdire les délocalisations à tous les opérateurs exploitant des ressources appartenant au patrimoine national, telles que les fréquences hertziennes exploitées via les licences mobiles. Si une telle mesure s’applique à l’ensemble des opérateurs, il n’y aura pas distorsion de concurrence. Cela permettra en revanche de retrouver 15 à 20 000 emplois en France.

  1. Mettre en place un cadre réglementaire stable et réaliste pour le déploiement de la fibre. La France a remarquablement réussi le déploiement de l’ADSL via le dégroupage, qui optimise les coûts de réseaux (les derniers kilomètres sont les plus coûteux, il n’y a pas d’intérêt à les dupliquer), et permet une réelle concurrence au profit des consommateurs (nous avons les tarifs les plus compétitifs d’Europe en la matière). La Fibre est une infrastructure essentielle pour le développent de l’économie française, pour plusieurs décennies. Son déploiement ne doit pas être le terrain d’expérimentation de modèles économiques hasardeux.

Notre présence au Conseil d’Administration renforcera notre légitimité,
elle permettra de mieux faire avancer nos idées.

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