Procès France Télécom, jour 36 : des prévenus « obnubilés par les profits de l'entreprise »

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La 36ème journée d’audience, qui s’est déroulée le jeudi 4 juillet, a été consacrée à la fin des plaidoiries des parties civiles, avec en particulier de nouvelles interventions des avocats des différentes organisations syndicales.

Maître Frédéric Benoist, avocat de la CFE-CGC, a notamment livré une superbe plaidoirie, dont vous pouvez retrouver le déroulé dans le fil Twitter de la Journaliste de L’Humanité Cécile Rousseau. En voici un court résumé :

Débutant par une référence à la Déclaration de Philadelphie de l’Organisation internationale du travail qui insiste sur la « dignité » des humains au travail, il demande au tribunal d’envoyer « un message très fort : la santé des travailleurs ne saurait jamais être subordonnée à des considérations purement économiques ». Des prévenus, il estime qu’« ils ne gèrent l’humain que dans cette soumission du résultat, du chiffre, des dividendes ».

Il affirme que « pour échapper à leurs responsabilités, ils tentent grossièrement de tromper le tribunal » avec « deux fictions totales » : contrairement à la « présentation apocalyptique » faite par les dirigeants, l’entreprise n’est pas « au bord du précipice » au moment des faits – et quand bien même, « est-ce que ça aurait été un fait exonératoire ? » –, c’est au contraire une période de « formidable explosion des dividendes ». Le deuxième mythe est celui des 22 000 départs, qui ne peuvent être « naturels » contrairement aux arguments des prévenus, puisque, pour les réaliser, ils ont dû indexer les primes de leurs managers sur cet objectif. En affichant ce dernier, l’équipe dirigeante « engage l’entreprise devant les marches financiers », et va mettre « la pression sur les cadres de l’entreprise pour qu’elle soit exercée par ricochet sur les managers ». « Ce ne sont pas des dérives : on ne dérive pas d’un cap fixé par sa hiérarchie ».

Maître Benoist demande au tribunal de « fustiger ce spectacle qu’on a eu pendant deux mois, le "on n’a rien vu". « Evidemment, les prévenus savaient avant de l'engager que la réorganisation serait violente », mais « ils étaient volontairement sourds et aveugles ». Et dix ans plus tard, « ils renvoient très violemment ces suicides aux victimes elles-mêmes » ! Mais « certaines victimes ont anticipé l’indécence des prévenus, et ont eu cette force mentale inouïe » de nous « envoyer un message », à l’instar de Michel Deparis (« je me suicide à cause de mon travail chez France Télécom, c’est la seule cause »). L’avocat termine en fustigeant le manque de « remise en cause » des prévenus : « aucun ne comprend ce qu’il fait sur le banc des prévenus, vous leur donnerez par votre décision les outils nécessaires ».

Plus d’informations dans Notre Temps – 04/07/2019

Retrouvez plus d’informations concernant les plaidoiries des autres avocats dans Dalloz Actualité – Julien Mucchielli – 05/07/2019

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