Favoriser le développement de l’emploi en France et en région dans le secteur des télécoms : la CFE-CGC rencontre les élus

Dans le cadre d'une opération "Tour de France" organisée par les militants CFE-CGC Orange à Toulouse, Sébastien Crozier, Thierry Chatelier et Hélène Marcy ont rencontré Corinne Vignon, députée de la Haute Garonne, lundi 8 juillet 2019.

Vous trouverez ci dessous le texte du courrier synthétisant cet échange. Nous ne manquerons pas de vous informer des suites données : Madame Vignon s'est montrée intéressée par nos propositions et s'est engagée à nous répondre sur les actions entreprises.

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Image StartupStockPhotos via Pixabay

 

Madame,

Nous vous remercions de l’accueil que vous nous avez réservé lundi dernier, et faisons suite à nos échanges en synthétisant les points clefs sur lesquels l’appui de nos élus serait à notre avis favorable à toutes les parties prenantes.

Pour la CFE-CGC Orange, l’aménagement des territoires passe non seulement par le déploiement des réseaux de télécommunications à très haut débit, mais aussi par le développement de l’emploi dans les régions, ainsi que des points de vente physiques qui favorisent l’inclusion numérique. Malheureusement, nous constatons que l’emploi chez les opérateurs de télécommunications, et notamment chez Orange, se concentre de plus en plus en Ile-de-France, au détriment des régions, qui perdent chaque année entre 4 et 5 % de leurs effectifs, davantage dans les départements ruraux.

Si la concurrence apparaît comme globalement stimulante pour les différents acteurs, elle ne doit pas se concentrer uniquement sur la question des prix, certes favorable aux consommateurs, mais très préjudiciable à l’emploi (depuis 2012 et l’introduction d’un 4ème opérateur mobile en France, entre 3 et 4000 postes sont supprimés chaque année par l’ensemble des opérateurs de télécommunications, Orange inclus), tandis que la sous-traitance se développe, en ayant de plus en plus souvent recours au travail détaché ou délocalisé.

Rendre la législation plus contraignante
notamment à l’occasion des attributions des licences pour la téléphonie mobile

Selon le Code des Postes et Communications électroniques (Article L32-1) :

« II. – Dans le cadre de leurs attributions respectives, le ministre chargé des communications électroniques et l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes prennent, dans des conditions objectives et transparentes, des mesures raisonnables et proportionnées en vue d'atteindre les objectifs suivants :

1° La fourniture et le financement de l'ensemble des composantes du service public des communications électroniques ;

Le développement de l'emploi ;

[…]»

Malheureusement, alors que nous l’avions saisi sur ce point à l’occasion de l’attribution des licences 3G, le Conseil d’Etat nous a répondu que la loi était libellée de façon trop floue pour imposer la prise en compte du critère « emploi » dans l’attribution des licences de téléphonie mobiles.

Pour la CFE-CGC Orange, il serait favorable à l’intérêt national d’insérer des critères contraignants sur l’emploi en France, quitte à limiter le coût des licences attribuées par voie d’enchères aux opérateurs candidats. Certes, l’Etat y perd une recette à court terme, mais les moyens financiers des opérateurs peuvent utilement être redirigés vers l’investissement, dans les emplois comme dans les réseaux.

Dans cette optique, un renforcement de la législation pour préciser les obligations respectives des acteurs, ainsi que la mise en place de critères liés à l’emploi en France pour l’attribution des licences 5G apparaît donc souhaitable.

Limiter le travail détaché aux citoyens européens

La législation sur le travail détaché (Directive européenne du 16 décembre 1996 et modalités applicables en France) permet aujourd’hui à toute personne disposant d’un permis de travail dans un pays de l’UE de travailler dans n’importe quel autre pays de la même UE. Ainsi, lorsqu’un des Etats membre délivre des permis de travail à des citoyens non européens, comme l’a notamment fait la Pologne, c’est toute l’Europe qui leur est ouverte. En 2018, le travail détaché a augmenté de 14%, avec 588 000 salariés déclarés comme détachés (voir aussi le rapport 2019 de la Cour des Comptes sur ce sujet).

Le déploiement des réseaux de télécommunications nécessitant beaucoup de génie civil, nous constatons que les chantiers sont régulièrement réalisés par des travailleurs extra-européens, pas toujours bien traités d’ailleurs, alors que le chômage de masse continue de sévir en France.

Il nous semblerait donc souhaitable que le statut de travailleur détaché ne s’applique qu’aux citoyens de l’UE.

Réinstaller des activités et des boutiques Orange dans les régions

L’installation ou la réinstallation par de grandes entreprises de centres de décision dans les régions crée un cercle vertueux pour toutes les parties prenantes. Elle dynamise l’emploi local, permet aux salariés de déployer leur carrière en région et d’y demeurer plus longtemps, crée de la richesse dans chaque région concernée… et crée même un contexte favorable au développement du chiffre d’affaires de l’entreprise : l’annonce des créations d’emplois est favorable à l’image de l’entreprise, tandis que la marque bénéficie, au travers de ses salariés, d’ambassadeurs locaux qui la promeuvent.

En matière de télécommunications, le déploiement des réseaux ne suffit pas à améliorer le taux d’équipement et d’usage dans les populations locales : la présence de boutiques notamment est essentielle pour développer les ventes et favoriser l’inclusion numérique. Malheureusement, Orange réduit chaque année davantage le nombre de ses boutiques, y compris en Occitanie et à Toulouse, comme vous pourrez le constater dans le dossier de presse que nous joignons à ce courrier.

Le retour en France des centres d’appels (souvent gérés au-delà de la Méditerranée ou à l’ile Maurice) peut également se combiner avec des politiques d’insertion et de revitalisation des quartiers défavorisés.

Les élus locaux et les collectivités territoriales peuvent utilement aborder ces questions lors de l’attribution des RIP, mais également lors de tous leurs échanges, commerciaux ou institutionnels, avec notre entreprise : c’est aussi par un changement de culture et une vigilance accrue sur ces sujets qu’il sera possible d’obtenir des effets réels.

Nous restons à votre disposition pour toute précision complémentaire sur ces points.

[...]

Vous remerciant encore de l’attention que vous nous avez accordée, nous vous prions d’agréer, Madame, l’expression de nos salutations distinguées.

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