Pandémie de COVID-19: état des lieux, impacts et perspectives pour le Groupe Orange en Europe

[French version here/English version below]

Dans le cadre du Comité de Groupe Européen d'Orange réuni en séance ordinaire et par téléconférence le 1er juillet 2020 à Paris, la Direction du Groupe a inscrit un point à l'ordre du jour relatif à l'état des lieux et aux impacts de la crise du COVID-19 dans les pays européens du Groupe, présenté par Ramon Fernandez, Directeur Général Délégué, Directeur Général Finance, Performance et Europe.

Sans que les membres du Comité de Groupe Européen n'aient pu disposer, préalablement à la présentation, d'un quelconque support écrit et transmis en amont, la Direction du Groupe a effectué un tour d'horizon général de la situation dans les pays européens Orange, tout en indiquant quelques pistes de réflexion générale d'ordre économique et organisationnel.

En préambule, la Direction indique que toutes les équipes ont réussi à surmonter les épreuves avec beaucoup d'agilité et de résilience, tout en maintenant un haut niveau de qualité envers les clients et les fournisseurs, ce qui aura contribué à renforcer l'image d'Orange vis-à-vis de ses parties prenantes.

Si l'on regarde un instant en arrière, vers 2019, une légère décroissance du chiffre d'affaires avait été enregistrée sur le périmètre européen, Deutsche Telekom étant l'opérateur qui aura enregistré le meilleur rebond. Orange est resté le leader de la convergence et de la fibre en Europe, mais est inlassablement rattrapé par Deutsche Telekom, lequel aura recruté 500 000 clients en Europe sur le dernier trimestre 2019, contre un peu plus de 50 000 pour Orange. En termes d'investissement, le Groupe Orange est l'opérateur qui contribue à l'effort le plus important ramené à son chiffre d'affaires, tout en enregistrant par ailleurs la croissance la plus rapide sur les métiers de l'IT. Par ailleurs, si le taux de profitabilité est plutôt dans la zone inférieure par rapport aux autres opérateurs, le niveau d'investissement demeure dans le même temps très élevé.

D'une manière générale, le secteur télécoms est un secteur qui sera relativement moins impacté par la crise du COVID-19, comparé aux secteurs du transport, du tourisme, de l'aérien, de l'automobile, ou encore de l'évènementiel. Il y aura cependant bien un impact du côté d'Orange, mais beaucoup plus mesuré par rapport aux autres secteurs, compte tenu du volume d'activités. Les effets de ces impacts vont se traduire de manière très concrète dans les mois à venir, notamment via des plans sociaux. S'agissant de l'indice des actions des opérateurs télécoms, il baisse paradoxalement de la même manière que les autres secteurs au niveau européen, le Groupe Orange sous-performant légèrement l'indice (-21% depuis janvier 2020).

Sur le plan commercial, 75% des boutiques ont été fermées sur l'ensemble des géographies pendant 3 mois, celles qui sont restées ouvertes enregistrant une chute drastique de leur trafic. Le roaming a connu une situation comparable. La mise en place de canaux digitaux a été accélérée dans de nombreux pays, et il conviendra de capitaliser dessus dans le futur. Tous les pays sortent du confinement de manière différente, et l'ensemble des boutiques sont désormais quasiment toutes réouvertes.

Enfin, 100 000 salariés ont été placés en situation de télétravail, dont 60 000 en France. Il faudra réfléchir aux nouveaux équilibres à reconstruire, sans pouvoir revenir stricto sensu à la situation précédente. La question reste de savoir comment celles et ceux qui sont en télétravail peuvent revenir sur leur site d'origine avec toute la sécurité nécessaire. Les réseaux ont tenu bon, le déploiement de la fibre a repris dans tous les pays, avec l'objectif important de servir les clients, de respecter les engagements d'Orange vis-à-vis de ses parties prenantes. Le périmètre européen contribue à hauteur de 6 Mds d'euros du chiffre d'affaires du groupe Orange. Si la zone MEA demeure un puissant levier de croissance pour le Groupe, l'Europe n'est pas en reste, avec un taux de croissance de la profitabilité qui se positionnait, avant le début de la crise COVID-19, légèrement au-dessus de celui de la zone Afrique et Moyen-Orient.

En ce qui concerne le plan stratégique Engage 2025, il sera maintenu en tant que tel, avec quelques aménagements là où c'est nécessaire.

  • Connectivité enrichie: les objectifs sont ambitieux avec l'arrivée de la 5G, le lancement dès novembre dernier en Roumanie et hier, 1er juillet, en Pologne. Des réflexions sont toujours en cours sur les TowerCo et les FiberCo, notamment en Espagne et en Pologne. Des accords de RAN sharing seront étendus, et de nouvelles convergences seront peut-être à construire, avec par exemple l'accompagnement des salariés qui continueront à travailler depuis chez eux, ce qui soulève la question des équipements du domicile.
  • Opportunités de croissance: le secteur des télécoms est souvent vu par certains observateurs comme un secteur qui ne saurait pas profiter de l'explosion du monde numérique. Il y a un certain nombre d'initiatives à prendre pour qu'Orange prenne sa juste part: l'ICT (information & communication technology), le B2B, la croissance organique et les acquisitions, etc. Le domaine de l'ICT a pour objectif de contribuer à hauteur de 25% du chiffre d'affaires B2B en Europe dès 2023. Par ailleurs, dans le domaine du Mobile Banking, Orange Money va évoluer vers un statut de banque en Roumanie. Des services financiers mobiles vont voir le jour un peu partout en Europe, le risque étant calculé et fondé sur la complémentarité avec nos activités télécoms.
  •  Data et IA: le contexte de la crise a encore renforcé la conviction que la Data sera plus que jamais au coeur de nos enjeux pour demain, le digital ayant été au coeur de la relation clients et de la distribution ces derniers mois.

Selon Ramon Fernandez, la crise va rebattre les cartes. Elle pose des questions, mais soulèvera également des opportunités. Des grands équilibres seront à confirmer, à observer de manière plus prudente, mais en même temps, Orange sortira dans une meilleure posture que d'autres. Des efforts de transformation se poursuivront, et il y aura des opportunités externes à saisir. Une priorité transversale a été fixée par Stéphane Richard: le "corporate social responsability". Des engagements ont été pris sur l'inclusion digitale, sur l'environnement (plus de 50% d'énergie renouvelable dès 2025), sur l'économie circulaire, sur les équipements reconditionnés, le zéro carbone dès 2040, etc. Tout ceci permet de différencier le Groupe Orange de ses pairs, est regardé avec intérêt par les analystes, dont certains pensent qu'Orange sera préféré à d'autres par les investisseurs.

Enfin, à la demande des membres du Comité de Groupe Européen, quelques éléments complémentaires relatifs à des articles de presse récents ont été communiqués:

  • BlackRock: le gestionnaire d'actifs américain est récemment monté au-dessus de 5% du capital du Groupe Orange, devenant ainsi son 4ème actionnaire. Le groupe américain est depuis repassé sous la barre des 5%. Il s'agit, selon la Direction, d'un mouvement de va et vient habituel, et qui ne doit pas être confondu avec les manoeuvres plus inquiétantes des fonds activistes, tel que Elliott Management par exemple.
  • Concentration des télécoms en Europe: une décision du Tribunal de l'Union Européenne du 28 mai 2020 a cassé une décision de la Commission Européenne de 2016 qui avait interdit la concentration du marché des télécommunications au Royaume-Uni, via le projet de rachat de Telefonica UK par Hutchison 3G UK (https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2020-05/cp200065fr.pdf). Depuis, l'ancienne Commissaire européenne à la concurrence, et reconduite dans l'équipe Von Der Leyen, Margareth Vestager, a déclaré ne plus être opposée à une concentration transfrontalière du secteur, sans se prononcer pour autant s'agissant des opérations de consolidation internes aux Etats membres, lesquelles pourraient constituer le déclencheur de mouvements de rapprochement entre grands acteurs européens.

[English version]

As part of the Orange European Works Council meeting in ordinary session and by teleconference on July 1st, 2020, in Paris, the Group Management has included an item on the agenda relating to the inventory and the impacts of the COVID-19 crisis in the Group's European countries, presented by Ramon Fernandez, Deputy Chief Executive Officer, Chief Financial Officer, Performance and Europe.

Without the members of the European Works Council having had any written and prior support prior to the presentation, the Group Management carried out a general overview of the situation in Orange European countries, while indicating some general areas of economic and organizational thinking.

In the preamble, the Management indicates that all the teams succeeded in overcoming the tests with great agility and resilience, while maintaining a high level of quality towards customers and suppliers, which will have helped to strengthen the image of Orange vis-à-vis its stakeholders.

If we look back for a moment, around 2019, a slight decrease in turnover had been recorded on the European perimeter, Deutsche Telekom being the operator which will have recorded the best rebound. Orange has remained the leader in convergence and fiber in Europe, but has been tirelessly caught up by Deutsche Telekom, which will have recruited 500,000 customers in Europe in the last quarter of 2019, compared to just over 50,000 for Orange. In terms of investment, the Orange Group is the operator that contributes to the largest effort brought back to its turnover, while also recording the fastest growth in IT professions. In addition, if the rate of profitability is rather in the lower zone compared to the other operators, the level of investment remains at the same time very high.

In general, the telecoms sector is a sector that will be relatively less impacted by the COVID-19 crisis, compared to the transport, tourism, air, automotive, or even events sectors. . There will however be an impact on the Orange side, but much more measured compared to the other sectors, given the volume of activity. The effects of these impacts will be translated in a very concrete way in the months to come, in particular via social plans. As for the telecoms operators' equity index, it is paradoxically falling in the same way as the other sectors at European level, the Orange Group slightly underperforming the index (-21% since January 2020).

On the commercial level, 75% of the shops were closed on all geographies for 3 months, those which remained open recorded a drastic fall in their traffic. Roaming has experienced a similar situation. The establishment of digital channels has been accelerated in many countries, and it will be necessary to capitalize on it in the future. All countries are emerging from containment in different ways, and all of the shops are now almost all reopened.

Finally, 100,000 employees were placed in a telework situation, including 60,000 in France. We will have to think about the new balances to be rebuilt, without being able to return strictly to the previous situation. The question remains how can those who are teleworking return to their original site with all the necessary security. The networks have held up well, the deployment of fiber has resumed in all countries, with the important objective of serving customers and respecting Orange's commitments to its stakeholders. The European perimeter contributes 6 billion euros to the Orange group's turnover. If the MEA zone remains a powerful growth lever for the Group, Europe is not to be outdone, with a rate of profitability growth which was positioned, before the start of the COVID-19 crisis, slightly above that of the Africa and Middle East zone.

As for the Engage 2025 strategic plan, it will be maintained as such, with some adjustments where necessary.

  • Enhanced connectivity: the objectives are ambitious with the arrival of 5G, the launch last November in Romania and yesterday, July 1, in Poland. Discussions are still underway on TowerCo and FiberCo, especially in Spain and Poland. RAN sharing agreements will be extended, and new convergences may need to be built, for example with the support of employees who will continue to work from home, which raises the question of home equipment.
  • Growth opportunities: the telecoms sector is often seen by some observers as a sector that cannot take advantage of the explosion in the digital world. There are a number of initiatives to take for Orange to take its fair share: ICT (information & communication technology), B2B, organic growth and acquisitions, etc. The ICT sector aims to contribute 25% of B2B turnover in Europe from 2023. In addition, in the field of Mobile Banking, Orange Money will evolve towards a status of bank in Romania. Mobile financial services will emerge all over Europe, the risk being calculated and based on complementarity with our telecoms activities.
  • Data and IA: the context of the crisis has further reinforced the conviction that Data will be more than ever at the heart of our challenges for tomorrow, digital having been at the heart of customer relations and distribution in recent months.

According to Ramon Fernandez, the crisis will reshuffle the cards. It asks questions, but will also raise opportunities. Great balances will be confirmed, to be observed more cautiously, but at the same time, Orange will come out in a better posture than others. Transformation efforts will continue, and there will be external opportunities to seize. A transversal priority was set by Stéphane Richard: "corporate social responsability". Commitments have been made on digital inclusion, on the environment (more than 50% renewable energy from 2025), on the circular economy, on refurbished equipment, zero carbon from 2040, etc. All this makes it possible to differentiate the Orange Group from its peers, is looked at with interest by analysts, some of whom think that Orange will be preferred to others by investors.

Finally, at the request of the European Works Council members, some additional elements relating to recent press articles were communicated:

  • BlackRock: the American asset manager has recently risen above 5% of the capital of the Orange Group, thus becoming its 4th shareholder. The American group has since returned to below 5%. According to the Management, this is a usual back and forth movement, and which should not be confused with the more disturbing maneuvers of activist funds, such as Elliott Management for example.
  • Telecoms concentration in Europe: a decision of the Court of the European Union of May 28, 2020 broke a decision of the European Commission of 2016 which had prohibited the concentration of the telecommunications market in the United Kingdom, via the proposed acquisition of Telefonica UK by Hutchison 3G UK (https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2020-05/cp200065fr.pdf). Since then, the former European Commissioner for Competition, and reappointed to the Von Der Leyen team, Margareth Vestager, declared that she was no longer opposed to a cross-border concentration of the sector, without however expressing an opinion on internal consolidation operations in the member states. , which could be the trigger for rapprochement movements between major European players.

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