Salaires: nouvelle perte du pouvoir d'achat en 2006

La négociation annuelle sur les salaires a repris, avec peu d'espoir fin février d'aboutir à un accord.

Les propositions actuelles de la direction sont en effet très insuffisantes. Pour les non cadres, augmentations générales de 0,6% au 1er semestre,0,4%, au second et 1% d'augmentations individuelles ;Pour les cadres, augmentations individuelles de 2%.Accepter de tels montants équivaudrait à entériner une baisse du pouvoir d'achat pour près de la moitié du personnel comme cela a déjà été le cas l'année dernière.

Rappel des faits : l'an dernier, toutes les organisations syndicales ont refusé de signer un texte qui prévoyait 2,3 % d'augmentation en moyenne. Du coup la direction a appliqué unilatéralement +2,1%. Pour le journal économique l'Expansion, l'inflation réelle s'élevait en fin d'année 2005 à 2% en mois glissant. Et les pronostics sur l'année qui vient sont menaçants du fait des premiers effets massifs de la hausse durable du pétrole et de toutes les ressources énergétiques. À cela, il faut rajouter les fortes hausses de l'immobilier en région parisienne et dans les grands centres urbains, non prises en compte dans l'indice Insee : Au niveau national la hausse de l'indice de la construction qui fixe l’augmentation des loyers a été en annuel sur l'ensemble du territoire de +2,3%.
Même une augmentation de 2,3% ne permettrait pas le maintien du pouvoir d'achat des personnels, pas plus cette année que l’an dernier ; le second principe de la direction de France Télécom étant de privilégier les augmentations individuelles dites « managériales»aux augmentations générales pour les non-cadres; et d’instaurer durablement l'individualisation des salaires comme unique moyen d'augmentation chez les cadres. Au résultat, tous les cadres qui ont reçu entre 0 et 2% d'augmentation (50% de l'effectif) ont subit une perte sèche en pouvoir d'achat de 2004 sur 2005. 

Et c'est bien parti pour continuer en 2006.

Les syndicats sont unanimes à demander le retour à une part majoritaire donnée aux augmentions collectives pour les cadres comme pour les non-cadres. Les managers ayant très peu à distribuer, quels que soient les mérites des personnels, les critères d'augmentations sont inévitablement basés sur une forte part de « subjectivité ».

Troisième élément qui constitue une nouveauté, la direction pour « accroître le dialogue social » veut mélanger dans le même accord, les évolutions de salaires des fonctionnaires (ce qui constitue une première dans l'histoire de France Télécom !) et des salariés alors que les structures de rémunérations sont statutairement différentes. Enfin pour accroître la confusion, les mesures pour les fonctionnaires seront mises en œuvre « de façon à ce que le salaire global de base corresponde à la décision managériale prise ». Comprenne qui pourra. Pour plus de clarté, la CFE-CGC demande la présentation de deux textes séparés et plus précis ...

Une part variable et aléatoire toujours plus importante !Dans le même sens, la CFE-CGC souhaite un peu plus de clarté dans le système des rémunérations de France Télécom SA. Ainsi, il est impossible de connaître aujourd'hui la valeur de la masse salariale globale : ce qui rend difficile le contrôle de la véracité des déclarations d'augmentations « en moyenne » affichées par la direction !

Autre source d'opacité, les données de plus en plus nombreuses du calcul de la rémunération. Il existe au moins dix niveaux de redistribution : Salaires, traitements des fonctionnaires + CFT, primes, parts variables, participation, intéressement, abondement PEG, retraites complémentaires à cotisations définies (art 83), stock options, et autres abondements Perco (en négociation)… Tout cela est bien complexe mais ne cache pas une évolution profonde et permanente : la part variable et aléatoire de la rémunération croit au détriment de la part fixe et garantie.Bénéfices record en 2005 Pour justifier ce nouveau tour de vis sur les revenus, la direction ne manquera pas d'évoquer la concurrence accrue ou l'endettement de France Télécom (la faute à qui ?). On est alors obligé de rappeler le contexte réel dans lequel sont annoncées ces mesures :Les bénéfices du groupe ont atteint l'année dernière5, 7 milliards d'€uros. Notre PDG, Didier Lombard s'est félicité publiquement des bénéfices engrangés : « Il s'agit du meilleur résultat depuis la création de France Télécom "a-t-il déclaré, saluant une progression de 108% du dividende versé aux actionnaires au titre de 2005. »Rappelons qu'1% d'augmentation de la masse salariale représente l'équivalent de 1% des bénéfices de l'entreprise cette année !Espérant rassurer définitivement les analystes financiers et affirmer son ralliement à la loi des fonds de pensions, la direction a doublé l'annonce de ces bénéfices de celle de la suppression de 22 000emplois en trois ans. Hélas, si ces différentes« bonnes » nouvelles n'ont guère influencé le cours de l'action, il est clair en revanche, que les personnels de France Télécom sont les grands perdants de cette logique du « tout pour l'actionnaire ».

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