Égalité professionnelle : un accord « poudre » aux yeux

Position du 13 novembre 2007 de la CFE-CGC au sein de l’UES France Télécom-Orange

La CFE-CGC condamne le manque d’ambition de la Direction de FT SA qui fait reporter sur l’environnement social ou des habitudes culturelles, la discrimination persistante au sein de l’entreprise dans les conditions d’accès aux postes, aux formations et aux promotions des femmes ; discrimination qui se traduit dans les chiffres par un taux de féminisation de 37 % très inférieur au taux moyen de la Branche de Télécoms (43 %) et une quasi inaccessibilité aux postes de cadres de Direction.

La CFE-CGC avait refusé de signer l’accord triennal de 2004, le jugeant insuffisamment précis et volontariste pour rééquilibrer la situation. La Direction et les organisations syndicales signataires ont reconnu qu’il n’avait pas été tenu. Quelles sanctions ?  Quelles pénalités ? Aucune…

Une fois de plus, le nouvel accord proposé relève plus d’un catalogue de bonnes intentions que d’un véritable plan d’action de rattrapage des inégalités constatées.

Contrairement aux exigences de professionnalisme pourtant si souvent revendiquées par la Direction Générale, il ne comporte aucun objectif chiffré de rattrapage de ces inégalités, aucun plan d’action précis, aucun système de contrôle du respect des engagements, aucun calendrier de suivi et ce en contradiction avec les exigences de l’accord de Branche des Télécoms qui imposent aux entreprises du secteur une remontée annuelle d’indicateurs très précis.

En réalité, l’accord proposé par la Direction se contente de reprendre les obligations imposées par le législateur au regard de la nouvelle Loi sur l’égalité homme-femme, même si elle se gargarise auprès des médias des efforts qu’elle entreprend en la matière.

L’égalité professionnelle ne doit pas se réduire seulement à la correction des inégalités femme-homme. Les spécificités de France Télécom obligent à tenir compte des différences statutaires (les fonctionnaires ne peuvent bénéficier des dispositifs protecteurs du Code du Travail comme l’accès à la formation) et des inégalités entre jeunes et moins jeunes (dans une entreprise senior dont la moyenne d’age est de 47 ans, les carrières s’arrêtent en réalité à 45 ans)
 

Notons aussi pour l’exemple que pour les personnes en temps partiel à 4/5e (majoritairement des femmes), les fonctionnaires perçoivent 86% de leur salaire tandis que les salariés de droits privés seulement 80% alors que pour les annuités comptant pour la retraite, seule 0,8 annuité seront pris en compte dans le premier cas et une dans le second.

La CGE-CGC demande une véritable égalité des droits entre les personnels. La CFE-CGC, contrairement aux autres OS,  se refuse d’apposer sa signature au simple prétexte qu’elle permet de se donner bonne conscience.

Les mêmes qui reconnaissent que les engagements précédents n’ont pas été tenus redonnent un blanc-seing à la Direction. Cherchez l’erreur…


Dominique Godreuil et Véronique Durivaud

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