Déménagements
Rédigé par Frédérique Limido le . Publié dans Conditions de Travail et Santé.
Depuis plusieurs années France Télécom s'est lancée dans la transformation des bureaux en "environnements de travail ouverts".
Ironiquement, il s’agirait "d'éclairer le fonctionnement" de l'entreprise, de "mettre en évidence ses valeurs" de simplicité, transparence, proximité… pour "vivre des expériences communes, acquérir des connaissances variées, développer une cohésion et une solidarité forte, établir des relations d'équipe sur une confiance mutuelle…" Et bien sûr, accessoirement réaliser des économies.
Depuis quelques années des milliers de salariés cadres ou non cadres sont ainsi déplacés de bureaux traditionnels vers des open-spaces.
Malheureusement, les "nouveaux espaces" étant majoritairement d’anciens locaux techniques pour lesquels un réaménagement sérieux pèserait trop lourd dans les budgets, il n' est pas possible d'y bénéficier d’un minimum de confort de travail. D’autant que les nouveaux occupants se voient pour la plupart attribuer une position de travail installée sur un bureau commun (ou une grande table) de 4 à 6 personnes alors qu’ils ont souvent des activités différentes ou non complémentaires. Ils ont à subir les désagréments de bruits ambiants, de température fluctuante, trop élevée ou trop basse, de luminosité défectueuse. Le plus préjudiciable restant le bruit qui provoque une déconcentration par touche tout au long de la journée. Les « petites » souffrances s’accumulent ainsi qui finissent par détériorer la qualité du travail fourni et la santé de ceux qui l’effectuent.
L’employeur a l'obligation légale de préserver les conditions de travail de ses employés. France Télécom, au contraire, les détériore jusqu’à dégrader la santé de son personnel. En arriver là pour des économies de bouts de chandelle en dit long sur la considération que la direction lui porte.
Francis Hamy