On peut retomber au bas de l'echelle - La Montagne

Président de la CFE-CGC, Bernard Van Craeynest est à Limoges aujourd’hui. A Ester en fin de journée, il participe à la table ronde que son organisation consacre à l’égalité professionnelle. Il a bien voulu répondre à nos questions.

Quelles conclusions tirez-vous de ce premier « sommet social » avec un président de la République ?

Le résultat n’est pas à la hauteur des enjeux. Au-delà de la mise en scène et de l’opération de communication du chef de l’Etat, nous devons travailler pour limiter l’impact de la crise sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Les partenaires sociaux savent prendre leurs responsabilités pour favoriser le maintien dans l’emploi au travers de dispositifs comme le CRP ou la CTP ou pour améliorer sensiblement l’indemnisation du chômage partiel. ....

Preuve de l’approfondissement de vos débats ou signe que l’on n’a pas réussi à enfoncer des coins entre vous ?

La situation impose que les organisations syndicales fassent taire leurs différences. Nous devons démontrer notre volonté d’être au service des salariés et de défendre leurs intérêts, notamment ceux des plus de 10 millions qui n’ont pas de représentants pour parler en leur nom dans l’entreprise. ....

Pariez-vous toujours sur la recomposition du mouvement syndical après l’échec relatif de la première expérience CFE-CGC Unsa aux élections professionnelles à France Télécom ?

Oui. La loi du 20 août dernier a pour conséquence de limiter le nombre d’acteurs du dialogue social. Dans une entreprise comme France Télécom, il n’y aura que trois voire quatre organisations syndicales au lieu de sept qui participeront aux négociations. La CFE-CGC veut anticiper et conduire les inévitables regroupements pour être plus forts afin de mieux servir les salariés.

Est-ce que ça fait encore rêver de devenir cadre ?

Ce qui fait encore rêver, c’est d’avoir des perspectives de progression de carrière, d’être mieux reconnu, de peser sur le cours des choses, de créer pour voir sa situation personnelle s’améliorer. Ce qui mine le moral aujourd’hui, c’est que, quels que soient les efforts consentis, chacun constate qu’il peut à tout moment retomber au bas de l’échelle, voire être exclu.

Dans la mesure où l’Etat et le patronat ignoreraient la dimension sociale de la crise, les cadres peuvent-ils jouer le rôle de catalyseurs voire de leaders d’un grand mouvement social ?

Oui. De plus en plus, ils s’aperçoivent qu’ils travaillent énormément pour peu de retour. Les mécanismes mis en place comme le forfait jour ont pour but de payer a minima l’énorme implication des salariés dans leur travail. Il arrive un moment où la coupe est pleine, surtout lorsqu’on termine au chômage. Bref, l’encadrement a pleinement conscience de son éloignement des centres de décision dans l’entreprise.

Propos recueillis par Yves Bourgnon. Extrait - LA MONTAGNE le 03/03/2009

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