Un effondrement du pouvoir d'achat

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La participation est une obligation légale avec une formule définie par la Loi. Chez FT, elle est définie au niveau du groupe. Suite au déficit de 25 milliards annoncé en 2001 par la Direction, un accord a été signé qui prévoit une formule plus favorable que celle de la Loi pour éviter que les salariés ne soient victimes des errements financiers de la Direction.

L’intéressement est un élément de rémunération non obligatoire qui permet d’associer financièrement les salariés aux résultats du Groupe. Il est défini au niveau de chaque entreprise. L’intéressement est mis en place par accord conclu avec les organisations syndicales. La CFE-CGC est souvent signataire de cet accord car sans accord la Direction ne peut pas verser les sommes avec les avantages fiscaux attachés au PEG.

Moins pour les salariés
Plus pour les actionnaires

En raison des calculs complexes mais aussi de la stratégie financière de la Direction, le montant de la participation versé aux salariés en 2009 se montera à 307 millions d'euros au lieu de 345 millions d'euros en 2008, soit une baisse de 11% de la participation versée à chaque salarié (en moyenne 2 800 euros au lieu de 3 100 environ), et l’équivalent d’1% de baisse du salaire fixe.

L'intéressement 2008 représentait 5% de la masse salariale (194 millions d’euros). Mais, victime de la sous-traitance et des délocalisations la qualité s’est effondrée Les objectifs de qualité n'ont donc pas été atteints et le montant de l’intéressement ne sera que de 4%, (153 millions d’euros, soit environ 1400 euros au lieu de 1800 euros par salarié) : une baisse de 20% du montant de l'intéressement pour chaque salarié.

Les 79 millions que représentent la baisse de la participation (38 millions d’euros) et de l’intéressement (41 millions d’euros), ne sont pas perdus pour tout le monde. Les actionnaires les ont récupérés. Ce qui a été pris aux salariés représente 20% de la croissance des bénéfices annoncés.

Enfin, rappelons que la participation comme l’intéressement contiennent une part proportionnelle au salaire moyen. Ce sont donc les bas salaires qui sont les plus fortement pénalisés par cette diminution massive.

L’intéressement à Orange

La Direction refuse de mettre en place un intéressement commun entre France Télécom et Orange France. Avec 4,5% de la masse salariale, les salariés d’Orange n’obtiennent pas non plus les 5% liés à l’atteinte des objectifs de qualité.

Année après année le CA d’Orange France progresse, les dividendes versés à l’actionnaire qu’est France Télécom ne cessent de progresser, et pourtant l'intéressement n'a cessé de diminuer. La CFE-CGC/UNSA dénonce l’appau-vrissement des salariés au seul profit des actionnaires.

De nouvelles lois

Le gouvernement a fait voter la loi n°2008-1258 du 3 décembre 2008 en faveur des revenus du travail. Parmi les dispositions de ce texte figurent notamment des points qui intéressent directement les salariés du groupe France Télécom.

Le salarié peut désormais demander à percevoir immédiatement sa prime de participation annuelle au lieu de la voir versée dans son PEG (Plan Épargne Groupe) et bloquée pendant 5 ans. L’objectif poursuivi par le gouvernement étant l’augmentation à court terme du pouvoir d’achat pour relancer la consommation.

En revanche, les sommes perçues seront imposables sur le revenu des bénéficiaires. Nombre de salariés préfèrent débloquer leur participation et ont fictivement l’impression de disposer de plus de pouvoir d’achat en 2009 mais en réalité se seront appauvris. La participation aurait pu à l’instar de l’intéressement et des versements volontaires, bénéficier de l’abondement au sein du PEG. Malgré un courrier adressé par la CFE-CGC/UNSA, la Direction n’a pas souhaité utiliser ce dispositif.

Ces différentes mesures ont pour but d’assouplir les conditions d’accès aux rétributions complémentaires (instaurées par le Général de Gaulle : intéressement et participation). Partage des fruits de la valeur, elles ont, contrairement aux apparences aussi pour objet d’augmenter les rentrées sociales et fiscales de l’État, les sommes désormais débloquées de façon anticipée étant assujetties à l’impôt.

Une communication trompeuse

En 2008, la Direction se félicitait de l’augmentation de 25% du montant de l’intéressement. Première page de l’Intranoo. Tambours et trompettes pour annoncer cette nouvelle. En 2009, baisse de 20%, retour à la case départ en silence…

Alors cette fois-ci la Direction a décidé de communiquer sur une hypothétique augmentation de l’intéressement exceptionnel (500 € en 2008) et sur l’attribution d’actions gratuites (cf. article précédent).

Des bénéfices en hausse

Dans le même temps le bénéfice net a augmenté de 13% et le dividende versé passe de 1,3 € à 1,4 € par action (+ 8%). On notera la baisse de la part consacrée aux investissements ainsi que celle dévolue aux salaires (de 16,8% à 16% du CA).

Il est clair que la Direction de France Télécom n’entend pas appliquer les préceptes édictés par le Président de la République : un tiers pour les salariés, un tiers pour l’investissement, un tiers pour les actionnaires. Pourtant, avec 28% du capital, l’État, qui reste le premier actionnaire, serait tout particulièrement bénéficiaire de cette mesure !

819 200 €, c’est la moyenne des 10 plus gros salaires

Alors que le pouvoir d’achat de 100 000 salariés baisse, le montant moyen des 10 plus gros salaires est de 819 200 € en 2007 en progression de 27% ou de 173 600 € par personne par rapport à l’année précédente (645 600 €) Écœurant !

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