L'Unsa et la CFE-CGC évaluent leurs synergies - Gestion Sociale

Depuis l’annonce de leur rapprochement, en avril dernier, les états-majors de la CFE-CGC et de l’Unsa travaillent à la constitution d’un nouvel ensemble. Ils doivent passer par la phase d’examen des situations sur le terrain,  dans les entreprises et les branches.

Ce jeudi 4 septembre, la CFE-CGC et l’Unsa fixent un calendrier de manifestations communes. Des expressions publiques qui s’ajouteront aux réunions hebdomadaires des dirigeants et aux rencontres entre élus. Une étape de plus sur la voie du rapprochement annoncé au printemps dernier. Des groupes de travail réfléchissent à la nouvelle "offre syndicale", aux structures et à la place qu’y occuperont les cadres. « Pour l’instant, nous apprenons à nous connaître », explique Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC. Les simulations vont bon train. Les deux organisations espèrent se compléter avantageusement. La CFE-CGC est bien mieux implantée dans le privé (6,6% aux élections des comités d’entreprise, contre 2,2% pour l’Unsa).

En revanche, le syndicat d’Alain Olive pèse 13% dans la Fonction publique, alors que la centrale des cadres ne rassemble que 2,6% des voix. Le rapprochement permettra aussi de panacher les profils sociologiques. L’Unsa attire des adhérents plus jeunes et une forte proportion de femmes. La CGC, elle, compte plus de temps grisonnantes et recrute très majoritairement parmi les hommes.

Liste commune chez France Télécom

Mais c’est surtout dans les branches professionnelles et au sein des entreprises que les deux organisations comptent tirer profit de leur alliance. « La loi sur la représentativité montre que nous ne nous sommes pas trompés en souhaitant ce rapprochement», se félicite déjà Alain Olive, secrétaire général de l’Unsa. Ce texte fixe des seuils de 10 % pour les élections en entreprise et de 8% dans les branches.

Prises séparément, les deux organisations risquaient d’être recalées dans beaucoup de boîtes. Ensemble, ça change tout. Bernard Van Craeynest souligne l’intérêt du rapprochement dans les très grandes entreprises comme la SNCF, la RATP, Air France ou France Télécom. Dans ce dernier groupe, les adhérents sont même en avance sur leurs étatsmajors. Ils présenteront des listes communes aux élections de janvier 2009. Et sauf surprise, l’attelage franchira la barre des 10%.

Chez Air France, « nous avons de très bonnes relations avec la CGC des personnels au sol », indique Sylvain Chazal, président de l’Unsa Smaf (syndicat des métiers d’Air France), « nous défendons tous deux un syndicalisme de négociation ». Dans la banque, où la CFE-CGC pèse 25% des voix, le rapprochement renforcerait encore le nouvel ensemble dans un secteur où l’Unsa, à elle seule, jouait déjà les premiers dans certains

établissements, comme les Caisses d’épargne, où elle occupe carrément la première place. Dans la métallurgie, c’est la CFE-CGC qui apportera une confortable dot. Elle compte plusieurs centaines de sections contre à peine une quinzaine à l’Unsa. Chez IBM par exemple, l’union renforcerait la place de premier syndicat déjà détenue par la CFE-CGC, devant la CFDT.

Défendre la spécificité des cadres Dans d’autres secteurs, la circonspection domine. Dans la police, où la CGC (Alliance et Synergie) et l’Unsa se partagent 85 % des suffrages, c’est la guerre. Chez Total, Bernard Butori, coordinateur syndical du Sictame-Unsa, première organisation maison, issue d’une scission avec la CGC, indique qu’in fine, « ce sont les adhérents qui décideront de l’avenir du syndicat. On peut toujours vivre sans être affiliés à une structure nationale ».

Dans la chimie, « le rapprochement n’aurait pas beaucoup d’intérêt pour nous », estime Philippe Jaeger, président de la CFE-CGC Chimie et parapharmacie. En passant une alliance avec une organisation généraliste, le seuil des 10% serait plus difficilement atteint avec une assise électorale élargie aux collèges ouvriers. Jean-Claude Carasco, président de la CFE-CGC des services en informatique, études, conseil et ingénierie (Fieci), n’est pas très enthousiaste non plus : « Si l’on ne dit pas que l’on défend les cadres, les gens risquent d’être perdus », souligne-t-il. C’est un enjeu du rapprochement.

« Personne ne sait vraiment ce qu’est un cadre. Il faudra trouver un moyen de préserver cette notion »,
reconnaît Alain Olive.
 
CFE-CGC 
UNSA 
 Nombre d’adhérents 
 160 000
 302 000
 Budget
 17 M€
 4,8 M€
 Montant des cotisations
 (fourchette variant en fonction du salaire)
 40 à + de 300€
 (dont 47,20€ pour la Confédération)
 50 à 250 €
 (dont 10 pour l'Union)
 Résultats aux élections
 prud'homales de 2002
 7%
 (section encadrement : 23%)
 5%
 (section encadrement : 8%)
 Organisations sectorielles
 27 fédérations et syndicats non fédérés
 8 pôles
 Structures territoriales
 22 unions régionales,
 102 unions départementales,
 environ 300 unions locales
 28 unions régionales,
 96 unions départementales,
 500 unions locales
GESTION SOCIALE Jeudi 4 septembre 2008 - N° 1559

Nos coordonnées

CFE-CGC Orange
10-12 rue Saint Amand
75015 Paris Cedex 15

   
nous contacter
01 46 79 28 74
01 40 45 51 57

Epargne

Formation

Siège : CFE-CGC Orange - 89 Bd de Magenta, 75010 PARIS - SIRET 50803050900030 - 9420Z
Mentions Légales - Protection des données - Accès rédacteur