La dictature de l’actionnariat s’exerce au détriment des salariés

 

A l’heure où dans certains pays dits « émergeants » la colère du peuple fait tomber les régimes les plus durs, il est, dans nos démocraties économiquement développées, culturellement éclairées, socialement avancées, une dictature insidieuse, rampante, qui empoisonne la vie des salariés des grandes entreprises: la dictature de l’actionnariat.

Les règles du capitalisme dévoyées…

Rappelons un des fondamentaux de la pensée libérale :

«  L’actionnaire prend des risques alors que le salarié n’en prend pas; il est donc normal que l’actionnaire soit fortement rémunéré ».

Malheureusement, les dérives du capitalisme financier ont dévoyé cette règle, et France Télécom, poids lourd du CAC40, en montre un exemple extrême. Désormais, les dividendes sont garantis : il n’y a donc plus aucune prise de risque pour l’actionnaire, qui sait à l’avance ce qu’il percevra, qu’il pleuve, neige ou vente. En toute logique, le niveau de sa rémunération devrait donc diminuer, puisque le risque n’existe plus. Mais c’est tout le contraire qui se produit !

 

Démonstration :

  •  depuis 2008, notre entreprise verse un dividende d’un montant invariable : 1,40 € par action
  •  elle a d’ores et déjà pris l’engagement de servir un dividende de même montant en 2011 et 2012 ! Cet engagement est pris quelles que soient les conditions du marché et quels que soient les résultats financiers qui seront réalisés.
  • En 2010, le dividende versé (sur l’exercice 2009) a été supérieur d’environ 25% à ce que permettait la distribution de la totalité des bénéfices (qui représentaient 1,13 € par action)
  • Si on compare l’évolution du pouvoir d’achat net des actionnaires à celui des salariés (càd en tenant compte de l’inflation), on constate qu’il est 2,6 fois supérieur en 2008 , 4,15 fois en 2009 et 5,8 en 2010.

… au détriment de l’investissement, de l’emploi, et de la santé des personnels

Une des conséquences majeures de cette évolution est qu’elle ne favorise pas les investissements qui feront les emplois de demain.

C’est aussi cette politique qui a conduit à considérer le personnel comme la variable d’ajustement et à inventer un plan social qui ne disait pas son nom (ACT) avec pour conséquences une qualité de service en baisse, une organisation du travail pathogène, un mal être général, et de nombreux suicides (encore 26 en 2010 !).

France Télécom Orange dont l’image auprès du public est fortement dégradée restera un cas d’école pour les sociologues et les psychologues du travail qui ont qualifié les effets de cette politique sous le terme de « syndrome France Télécom »….

Ce rappel de notre histoire inachevée croisé avec l’argumentation qui précède nous révèle une vérité ahurissante : il est aujourd’hui moins risqué d’être actionnaire de France Télécom que d’en être salarié !

Un enseignement à retenir au moment où la négociation annuelle obligatoire sur les salaires (NAO) s’ouvre pour l’exercice 2011 : la Direction devra choisir son camp, entre montant du dividende et « nouveau contrat social ».

L’emploi et la revalorisation de la rémunération au cœur des préoccupations de la CFE-CGC/UNSA

A la CFE-CGC/UNSA, nous avons choisi depuis longtemps : pour permettre à l’entreprise de se développer, dans le contexte économique actuel, le dividende ne devrait pas excéder 0,50 € par action. Cela permettrait de retrouver les marges de manœuvre nécessaires pour :

- remettre des emplois partout où c’est nécessaire pour soulager les équipes pressurisées et améliorer la qualité de service

- faire évoluer les salaires pour assurer aux personnels non seulement le maintien de leur pouvoir d’achat, mais aussi la reconnaissance qu’ils méritent : ce sont eux qui génèrent le chiffre d’affaires et la qualité de service qui assure la pérennité de l’entreprise… et on sait à quels risques ils se sont exposés pour y parvenir.

Economie et Réglementation des Télécoms Participation, Intéressement et Actionnariat

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