France Telecom se met à l'écoute des salariés stressés - La Provence

Social/Après la création d'un observatoire par les syndicats, la direction réagit.

....Alors que le plan Next prévoit 22000 départs volontaires compensés par 6000 recrutements et 10000 reconversions internes entre 2006 et 2008 sur un effectif de 108000 personnes, les syndicats SUD-PTT et CFE-CGC ont créé en juin dernier  "un observatoire du stress et des mobilités forcées".

Plus de 3000 personnes ont répondu au premier questionnaire proposé en juillet 2007 et destiné à mesurer le stress du personnel. "A deux questions précises, 66% des personnes interrogées ont déclaré être en situation de stress et 15% en situation de détresse, commente Bernard Terme, responsable CFE-CGC Paca chez France Télécom. "Dans ce contexte de suppression de postes et de restructuration, les cadres sont souvent en première ligne. La pression s'exerce surtout sur des salariés agés de 55 ans ou des mères de familles."

Un deuxième questionnaire, portant plus particulièrement sur la santé et l'organisation au travail, vient à son tour d'être mis en ligne. Les syndicats SUD-PTT et CFE-CGC ont également organisé en décembre dernier, à Paris, des Assises nationales sur le stress. A cette occasion, les 250 élus présents ont lancé un appel national sur les questions de suppressions d'emplois, de fermetures de sites, d'indépendances des médecins et des assistants sociaux, de souffrance au travail...

Devant l'ampleur prise par cette initiative syndicale, la direction de l'entreprise, qui affirme avoir mis en place une "comission stress" dès l'an 2000, a décidé de réagir. Depuis le mois de juillet, des cellules d'écoute et d'accompagnement, regroupant médecins et psychologes du travail, salariés volontaires et représentants de sressources humaines, ont été mises sur pied dans deux directions territoriales : celles du Sud-Est et du Sud. Elles ont été, puis généralisées à tout le territoire.

Témoignages /  " l'aspect humain nié"

"L'observatoire du stress a crispé la direction" reconnaitJ.L.H., salarié de France Télécom pendant presque 30 ans et confronté en 2006 à la disparition de son poste. "Le site sur lequel je travaillais à Digne a été fermé et mon emploi n'a pas été reconduit", confie-t'il.....

 J.M.P. , 54 ans et trente-cinq ans d'ancienneté, a connu presque le même sort que son collègue. Après avoir occupé des postes de manager, ce quinquagénaire a vu aussi son emploi non reconduit sur le site dignois. "Je n'étais pas contre la mobilité, indique-t-il, et j'ai postulé sur des sites varois. Mais quand on m'a proposé d'aller travailler à Avignon, à 200 km de chez moi, je n'ai pas accepté." Syndiqué à la CFE-CGC depuis 2005, J.M.P. regrette que "la dimension humaine ne soit plus prise en compte dans une boîte comme France Telecom. Le rouleau compresseur est en marche"

"La  souffrance au travail n'est pas un tabou"

(commentaire de Mireille Le Van/ directrice régionale de France Telecom)

 ....."Nous favorisons la reconversion en interne vers les métiers prioritaires, c'est-à-dire ceux en contact direct avec les clients, note la directrice. Nous favorisons aussi la mobilité vers la fonction publique et l'essaimage. Cette option, qui consiste à créer ou reprendre une entreprise, a très bien fonctionné dans la région. Enfin, le projet personnel accompagné permet au collaborateur de poursuivre sa carrière dans une autre entreprise ou une association en étant accompagné humainement et financièrement". Face aux fortes évolutions des métiers, la direction a augmenté le budget de formation de 25% en 2007.

"Nous avons, en outre, déjà tiré des enseignements de la cellule d'écoute mise en place en septembre dernier, pour aménager le fonctionnement et le management de l'entreprise", observe Mireille Le Van. Cette cellule comprend deux médecins du travail, une assistante sociale, deux managers et un salarié volontaire affichant une sensibilité syndicale. "Si tout n'est pas rose, tout n'est pas critique, affirme Mireille Le Van. Les managers sont très mobilisés sur l'écoute des salariés en difficulté. Mais on ne peut pas mettre l'entreprise à l'arrêt."

Extrait article La Provence du vendredi 18 janvier 2008 par Emmanuelle QUEMARD

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