Télécoms : les opérateurs estiment avoir fait leur part pour le pouvoir d'achat

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Photo : Shutterstock

Les prix des abonnements fixes et mobiles ont fondu de 40 % depuis 2010.Les opérateurs ne peuvent pas investir autant dans leurs réseaux que leurs homologues américains ou asiatiques.

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La FFT le rappelle dans son étude annuelle de l'économie du secteur. Depuis 2010, le prix des forfaits mobiles et fixes a chuté d'environ 40 % en France. « Nous sommes le seul service régulé à afficher une baisse », pointe Didier Casas.
Les ménages consacraient 2 % de leur budget aux télécoms l'an dernier, contre 3 % il y a dix ans. C'est deux fois moins que l'habillement et sept fois moins que le transport.

A lire dans Les Echos - Sebastien Dumoulin - 17/12/2018

Notre analyse

Les documents de la Fédération Française des Télécoms (FFT) sont en ligne sur son site web, et il est intéressant d'en observer attentivement tous les graphiques.

L'accent est mis, à juste titre, sur 3 points de contrainte forte pour les opérateurs :

  • une baisse des prix, certes favorable aux consommateurs, mais qui se reflète directement dans le CA des opérateurs, qui baisse aussi, sous la pression directe de la régulation (des télécoms par l'Arcep, mais aussi de la Concurrence par l'Autorité du même nom) ;
  • des investissements très conséquents dans des infrastructures qui profitent à l'ensemble de l'économie nationale ;
  • une fiscalité défavorable, notamment par rapport aux géants du net, qu'il faut rapidement rééquilibrer.

Emplois et dividendes

La question de l'emploi est évoquée de manière beaucoup plus discrète. Pour nous, elle est centrale : c'est en effet sur les emplois et les salaires que se font une grande part des "gains de productivité" pudiquement évoqués dans les études économiques, mais que les personnels du secteur, notamment chez Orange, paient au prix fort : ils doivent travailler plus avec une reconnaissance moindre. Ce n'est pas ce que nous appelons le progrès...

Pour eux aussi, la question (soulevée dans l'étude IDATE sur la viabilité de l'équation économique) se pose directement :

  • Jusqu'à quand le modèle sera-t-il soutenable ?
  • Comment pouvons nous faire entendre au gouvernement et au régulateur qu'il faut diminuer la pression pour retrouver des marges de manoeuvre sur l'emploi ?
  • Comment ne pas s'inquiéter que la croissance simultanée des usages et des investissements se traduise par une baisse de l'emploi en France dans le secteur ?

Notons également au passage que, comparativement à la moyenne des entreprises du CAC40, les contraintes sur la marge nette après impôts n'empêchent nullement le versement d'un niveau de dividende équivalent par les opérateurs de télécommunications. 

Régulation, fiscalité, dividendes

Voici où sont les marges de manoeuvres pour redonner de l'oxygène à l'emploi, et donc aussi aux conditions de travail et aux rétributions pour celles et ceux qui travaillent dans le secteur des télécoms :

  • alléger les contraintes concurrentiellles, éventuellement en permettant une fusion d'acteurs, peut-être aussi en regardant de plus près le respect des lois interdisant la vente à perte ;
  • accepter une remontée des prix en contrepartie d'engagements sur les emplois, qui pourraient par exemple accompagner l'attribution des licences 5G ;
  • alléger la fiscalité spécifique des opérateurs télécoms et renforcer fortement celle des géants du net, qui bénéficient directement des infrastructures déployées par les opérateurs, mais sont en concurrence directe avec eux sur de nouveaux segments de croissance qui pourraient permettre aux opérateurs de trouver un second souffle ; actuellement, les telcos n'ont pas la capacité d'injecter les financements nécessaires à l'innovation dans les services qui permettraient de tenir tête aux géants du net, et on est en droit d'attendre que l'Etat rende la fiscalité plus équitable pour protéger une industrie nationale stratégique pour le pays ;
  • limiter fortement le versement des dividendes, contre la promesse d'une croissance de la profitabilité qui fera monter les cours de l'action, pour rétribuer les actionnaires selon les règles qui devraient être considérées comme les fondamentaux de l'investissement boursier.

C'est bientôt la nouvelle année : formons donc le voeu que nous serons entendus !

 

 

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