Mangement : des pressions inouies - Dernières Nouvelles D'Alsace

Certains managers n’hésitent pas à mettre une grande pression sur leurs collaborateurs pour qu’ils atteignent les objectifs commerciaux. Exemple chez France Télécom. En ce quatrième trimestre 2008, le grand chef des boutiques de France Télécom dans le quart Nord-Est n’est pas content. Les chiffres sont mauvais. Des mails saignants, que les DNA ont pu consulter, vont voler bas. Le 18 octobre, il rappelle les responsables boutiques (RB) à l’ordre, surtout ceux qui font partie du classement « flop boutique ».

« La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de vous écrire personnellement afin que vous repreniez résolument et immédiatement en main vos ratios puisque vous faisiez partie des boutiques flop sur le sujet… Une semaine plus tard, je suis au regret de constater que certaines se sont même payé le luxe de régresser… » Il se plaint de n’avoir constaté qu’à de rares exceptions, « le coup de rein et la mobilisation » qu’il attendait.

« En clair, ceci commence à me faire douter de vos capacités à traiter cette priorité, dont on sait qu’elle est purement managériale… » Et de menacer : « L’équipe pilotage me fera un nouveau point sur vos boutiques la semaine prochaine et j’ose espérer vous voir durablement sortis de la zone rouge afin de pouvoir vous féliciter à cette occasion… Tout autre scénario illustrerait sans équivoque que vous n’êtes pas dignes de porter le maillot de l’ADGE ». « Ma patience a des limites ».

Une semaine plus tard, le responsable de l’ADGE (Agence de distribution grand Est) n’est pas toujours content. Nouveau mail dans lequel il avoue « perdre à la fois (son) latin et (sa) patience ! Certes ça bouge par endroits mais à la vitesse de la tectonique des plaques ». Certaines boutiques sont « en bonne voie », mais les autres « n’ont à priori pas saisi l’ampleur de la situation, l’urgence de cette priorité et l’impact sur leur crédibilité managériale… ». Il leur demande de disparaître du classement négatif avant la fin du mois « après quoi je changerai d’angle d’approche pour gérer cette situation ».

La semaine suivante, certaines boutiques ne le satisfont toujours pas : « Que dois-je en conclure ? Manque de motivation ? D’envie ? De lucidité ? Envie d’en découdre avec moi sur le sujet ou tout simplement indifférence totale aux directives et aux priorités de l’unité et de l’entreprise qui vous gratifie pourtant chaque mois d’un salaire ? Etant donné que ma patience a des limites et que vous n’avez désormais plus aucune bonne raison de ne pas y arriver, je me vois dans l’obligation de convoquer en entretien formel, par ordre de médiocrité sur le sujet, celles et ceux d’entre vous qui ne font manifestement aucun effort ».

Les syndicats, en particulier Sud PTT et la CFE-CGC, qui condamnent ce genre d’attitude, ne manquent pas de souligner que le responsable furibard qui allume ses collaborateurs toutes les semaines, bénéficie d’une rémunération dont certains éléments sont basés sur la performance des boutiques. France Télécom, à travers son chargé de communication dans le grand Est, dit regretter « que des échanges de ce type puissent avoir lieu.

Le contexte local et les comportements des uns et des autres peuvent hélas amener à ce type de propos qui ne sont pas en phase avec les valeurs que France Télécom porte et entend développer et ne reflète pas non plus la réalité quotidienne de l’Agence ».

Toujours selon les syndicats, la pression mise sur les responsables de boutiques rejaillit inévitablement sur les vendeurs. Avec cette question complémentaire : pour quel service aux clients ? Olivier Claudon

Extrait de Les Dernières Nouvelles d’Alsace - Olivier CLAUDON 17/12/2008

Nos coordonnées

CFE-CGC Orange
10-12 rue Saint Amand
75015 Paris Cedex 15

   
nous contacter
01 46 79 28 74
01 40 45 51 57

Epargne

Formation

Siège : CFE-CGC Orange - 89 Bd de Magenta, 75010 PARIS - SIRET 50803050900030 - 9420Z
Mentions Légales - Protection des données - Accès rédacteur