Situation économique : voir au-delà de la période de confinement

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Si nous pouvons avoir confiance dans la capacité du Groupe Orange à résister à cette crise, il serait faux de croire qu’elle n’affectera pas sa situation économique ni celle de ses personnels. D’ailleurs, si les discours externes de notre PDG se veulent très rassurants et positifs, son message du 6 avril met le doigt sur les difficultés économiques auxquelles nous devrons faire face.

Il y aura des impacts sur le chiffre d’affaires…

Côté « business », la demande de capacités supplémentaires sur le marché Entreprise génère du chiffre d’affaires supplémentaire en cette période de crise. Mais, sur ce même marché comme sur le marché Pro-PME, Orange sera confronté à des retards ou défauts de paiement de la part des clients qui ne peuvent pas maintenir leur activité pendant la crise sanitaire. Certaines entreprises risquent même de disparaître pendant ou à l’issue de la crise.

Sur le marché Grand Public, l’Arcep (autorité de régulation des télécoms en France) n’ayant pas jugé bon de geler la portabilité, comme l’a fait le régulateur espagnol, et en dépit de ce qu’annoncent certains articles de presse, le « churn » (changement d’opérateur) continue pendant la crise, et risque de s’accentuer au fil du temps : les clients impactés par des baisses de revenus (chômage total ou partiel pour eux-mêmes ou parmi leurs proches) se replieront sur des offres « low cost ». Ce sera évidemment une perte pour Orange, qui est surtout fort sur les segments moyen/haut de gamme, même si nous pourrons conserver certains clients sur Sosh.

Les équipes des Agences Distribution (AD) seront sans doute heureuses d’entendre que les boutiques contribuent pour au moins 40% au chiffre d’affaires sur le marché Grand Public, mais amères que ce constat ne soit énoncé haut et fort qu’au moment où elles ne peuvent plus exercer leur métier. Les impacts seront réels sur les ventes de terminaux et d’accessoires, les ouvertures de comptes Orange Bank, l’upselling… En parallèle, les difficultés à déployer, mais surtout à raccorder la Fibre chez les particuliers, nous feront prendre du retard, en termes de chiffre d’affaires et de rentabilisation des réseaux déjà déployés.

Quant à la 5G, nul ne sait désormais quand auront lieu les enchères et donc les premiers déploiements commerciaux : le régulateur a suspendu le processus sans annoncer de nouvelle date.

…et sur la rétribution des personnels

Si on ne peut que louer les mesures prises pour garantir au mieux le pouvoir d’achat des personnels pendant la période de confinement, il faut considérer les impacts de cette crise sur tous les volets de nos rétributions, dont certains effets se feront sentir en différé. La CFE-CGC Orange met donc en place dès maintenant un groupe de travail pour analyser en détail les impacts potentiels et faire des propositions en conséquence pour préserver au mieux le pouvoir d’achat des personnels, a minima sur les thématiques ci-dessous, notamment au sein de l’UES. Nos représentants dans les filiales françaises exerceront la même vigilance.

Nous serons par ailleurs attentifs aux mesures que ne manquera pas de s’appliquer le top management en gage de solidarité. La suspension des plans d’attributions gratuites (Long Term Incentive Plan ou LTIP) réservés aux cadres dirigeants et aux mandataires sociaux (1 200 personnes) constituerait un signal fort et permettrait de dégager plusieurs millions d’euros. Pour mémoire, le LTIP 2018-2020 prévoyait la distribution de 1,7 million d’actions Orange, attribuables en mars 2021. Nous regarderons également si les dirigeants qui persisteraient à mettre en œuvre  le chômage partiel s’appliquent bien la réduction de 25% de leur rémunération prônée par l’AFEP (Association Française des Entreprises Privées).

Parts variables :

  • les parts variables mensuelles des équipes commerciales sont sécurisées pour la période de confinement, mais il sera nécessaire d’évaluer les impacts et les correctifs possibles en sortie de confinement ;
  • rien n’est encore statué concernant les parts variables trimestrielles ou semestrielles, dont les parts variables managériales, qui seront exclus de la prime, même s’ils encadrent des équipes en PCA et continuent de travailler sur site : « ce sera pris en compte dans leur part variable managériale ». Il serait cependant injuste que les personnels hors PCA (mais qui n’en travaillent pas forcément moins pour autant) soient pénalisés sur leur PVM. La CFE-CGC a d’ores et déjà remonté des questions à la Direction, et sera attentive aux mesures prises pour limiter les effets négatifs.

NAO salaires :

La négociation annuelle obligatoire sur les salaires, qui venait juste de débuter, a été suspendue en principe jusqu’à la fin du confinement. S’il devait durer, il sera cependant nécessaire de recourir aux moyens de vidéoconférence, autorisés par les ordonnances spécifiques à la crise sanitaire, tout en permettant que ces négociations puissent se dérouler avant la période estivale.

Pour la CFE-CGC Orange, ce sera notamment l’occasion de revenir sur la question de la prime exceptionnelle. Exonérée d’impôt et de cotisations sociales, elle ne s’ajoute pas à la prime dite « Macron » qui avait vu le jour suite aux revendications des gilets jaunes. C’est le même dispositif qui s’applique, mais étendu aux personnels qui participent à la continuité d’activité pendant la crise du coronavirus, et qu’on peut augmenter jusqu’à 2 000 € par bénéficiaire dans les entreprises disposant d’un accord d’intéressement. Il sera donc possible d’utiliser cette faculté pour améliorer les salaires des moins favorisés.

En parallèle, et comme la CFE-CGC Orange l’a indiqué dans sa déclaration préalable lors de la première séance de négociation, nous proposons de simplifier l’accord salarial, en l’articulant autour de 3 éléments clefs :

  • un budget d’augmentation générale en pourcentage (et non en minimum garanti), pour assurer le maintien ou l’amélioration du pouvoir d’achat ;
  • un budget d’augmentations individuelles dans une enveloppe distincte, qui laisse des marges de manœuvre aux managers ;
  • un budget d’augmentations spécifiques pour gérer les rattrapages.

L’objectif est de simplifier la compréhension par les personnels et la mise en œuvre par les managers. Ce sera d’autant plus important en cette année particulière.

Intéressement et participation :

Il est d’ores et déjà évident que les objectifs en lien direct avec la performance économique de l’entreprise seront impactés :

  • résultat d’exploitation France pour la participation,
  • indice de performance opérationnelle (chiffre d’affaires – charges opérationnelles – CAPEX) pour l’intéressement.

L’accord d’intéressement doit être renouvelé cette année pour l’UES Orange notamment, et signé avant fin juin 2020 pour être applicable. La CFE-CGC Orange mettra tout son poids pour que les formules de calcul ne pénalisent pas les personnels, en particulier celles et ceux qui participent en ce moment même au maintien de l’activité en conditions de confinement.

Protection sociale :

La crise sanitaire risque d’augmenter les dépenses de santé, non seulement en lien direct avec le covid-19, mais aussi en raison du confinement, qui peut générer des troubles psychiques, décaler ou dégrader le traitement d’autres pathologies, et dont les effets se feront sentir après coup. Ces dépenses peuvent avoir un effet direct sur les cotisations de complémentaire santé qui nous seront appliquées.

La CFE-CGC Orange sera vigilante, notamment sur leur répartition équitable (actuellement, les assiettes de cotisations sont plafonnées, et la partie supérieure des plus hauts salaires n’est pas mise à contribution).

La CFE-CGC Orange reviendra également sur sa demande de mise en place d’un contrat de prévoyance pour les fonctionnaires : ces protections peuvent s’avérer particulièrement utiles en périodes de crise.

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La question du dividende

Dans l’esprit de tous, il va de soi qu’en période de crise, la solidarité doit s’activer.

Celle des personnels d’Orange est déjà à l’œuvre, qu’il s’agisse de nos « héros des réseaux », que nous saluons à nouveau pour leur engagement sans faille, de celles et ceux qui sont en entraide et en soutien pour leur permettre d’assurer leurs activités sur le terrain, des Agences Entreprises qui sont sur-sollicitées pour déployer des capacités de télétravail chez nos clients, mais aussi de tous les « invisibles » qui télétravaillent sans relâche, parfois plus que d’habitude, pour réaliser les livraisons promises à nos clients ou filiales, ou assurer les activités support qui restent indispensables même en période de crise. Sans parler du soutien, en équipe ou interindividuel, qui se déploie partout pour accompagner les travailleurs isolés ou peu familiers du télétravail.

La solidarité et le sens du client font partie des valeurs partagées chez Orange, à telle enseigne que c’est sur la demande des personnels et de la CFE-CGC Orange, que la plateforme « Let Me help » a été ouverte le 6 avril, pour permettre aux personnels qui le peuvent et le souhaitent de venir en renfort des équipes les plus sollicitées.

Dans ce contexte, nous attendons aussi de nos actionnaires qu’ils soient solidaires, en acceptant de renoncer à tout versement de dividende en 2020. Vous pouvez retrouver sur notre site les courriers que nous avons adressés aux administrateurs d’Orange et au ministre de l’Economie pour appuyer cette demande. La décision doit être prise lors du Conseil d’Administration d’Orange du 16 avril prochain. Précisons qu’il ne s’agit ici de punir personne, mais seulement de préserver la trésorerie du Groupe (le dividende représente 1,8 Mds d’euros), pour lui permettre de rebondir au mieux en sortie de crise. Nos actionnaires en bénéficieront également dans l’avenir.

Extrait de la Lettre Comprendre & Agir - Mesures covid-19 - Avril 2020

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