Procès France Télécom, jour 31 : « Ils ont assassiné mon père »

Lors de cette 31^ème journée d'audience du jeudi 27 juin, de nouveaux cas de victimes otn été examinés par le tribunal, dont celui de Rémy Louvradoux, qui s'est immolé par le feu en avril 2011.

« La situation de M. Louvradoux semble concentrer toutes les problématiques : la réorganisation de l'entreprise, les mobilités, les problèmes de santé au travail, les diminutions de salaire… », prévient la présidente.

Le témoignage de sa fille est sans concession pour les prévenus : « ils ont assassiné mon père, ma vie de famille, ils nous ont volé notre vie ». Elle dénonce leur « compassion factice, obscène, laide » et affirme « la mort de mon père, c’est la réussite de leur objectifs ». Elle demande qu’ils soient « sanctionnés à leur juste valeur », tout en estimant qu’« ils resteront impunis de ce qu’ils ont fait : tuer une centaine de personnes ».

Didier Lombard estime que ces faits, survenus 14 mois après son départ, « ne le concernent pas », et Olivier Barberot, l’ex-DRH, « réfute tout lien avec Act », se défaussant sur « une initiative locale ».

Plus d’informations dans 20 Minutes – Hélène Sergent – 27/06/2019

A Marc Hoffa, manager, il a été demandé de supprimer 421 postes : « j’ai dit que je ne comprenais pas cette vision, c’est là que mes ennuis ont commencé ». Pensant que sa « maison » ne pouvait pas le « laisser tomber », il est cependant mis à l’écart, tente de se suicider, avant de finalement demander sa retraite anticipée à 55 ans.

Plus d’informations dans Dalloz Actualités – Julien Mucchielli – 28/06/2019

D’autres cas sont également évoqués, celui de monsieur Defrance, mis au placard (de façon quasiment littérale) pendant deux ans, celui de Béatrice Panier, qui a tenté de se suicider sur son lieu de travail le même jour que Rémy Louvradoux, celui de Jacques Salmon en arrêt maladie depuis des années suite à un changement de fonction sans aucune formation préalable.

A lire également l’interview de Carole Damiani, directrice de Paris Aide aux Victimes, qui coordonne la cellule d'aide psychologique accompagnant les victimes ou leurs proches tout au long du procès. Elle insiste sur la portée sociale de ce dernier, et alerte sur les risques de déception quand les attentes thérapeutiques sont trop importantes.

Plus d’informations dans 20 Minutes – Hélène Sergent – 28/06/2019