Le stress au travail érigé en système, accuse une étude - AFP

Une étude réalisée par des sociologues, à la demande de trois syndicats, accuse la direction de France Télécom de se servir du stress, du harcèlement ou des mobilités forcées des salariés dans leur "système de gestion des ressources humaines".

Cette enquête, réalisée notamment par une chercheuse au CNRS, Noëlle Burgi, et dont la direction, interrogée par l'AFP, n'avait pas encore eu connaissance, a été présentée jeudi lors des deuxièmes états généraux de "l'observatoire du stress et de la mobilité" à France Télécom, organisés par la CFE-CGC, SUD-PTT et l'Unsa (syndicat autonome).

Au coeur des critiques syndicales, et de la création en 2007 de l'observatoire, se trouve le plan de restructuration NexT de France Telecom qui prévoit 22.000 "départs volontaires" entre 2005 et 2008 (sur 100.000 salariés actuellement). Le plan ne prévoit aucun licenciement, 70% des salariés de France Telecom étant des fonctionnaires, mais, selon les syndicats, il s'appuie sur des pressions, des chantages, ... . Les départs, totalement volontaires, souligne-t-elle, se font sous trois formes: essaimage (création d'entreprise), projet personnel accompagné ou retour dans la fonction publique. Le plan prévoit aussi 10.000 reconversions internes sur 3 ans,... .

Selon la direction, le plan arrive à son terme à la fin de l'année, et sera "en ligne avec ce qui avait été prévu". Elle précise que "le groupe se préoccupe de la question du stress au travail depuis plusieurs années", avec notamment la création d'une Commission stress en 2000, ainsi que de cellules d'écoute et d'accompagnement des salariés. "Il n'y a pas d'actualité pertinente sur le sujet", ajoute la direction, qui affirme "avoir un dialogue social permanent avec les instance représentatives du personnel".

Dans un ouvrage intitulé "Orange stressée", et qui comprend l'étude sociologique, l'Observatoire du stress fait pourtant "un constat amer": les salariés du groupe sont aujourd'hui "dans de trop nombreux cas dans une situation de souffrance, voire de détresse". Pour Noëlle Burgi, qui a réalisé, avec deux autres sociologues du cabinet ACT Consultants, Monique Crinon et Sonia Fayman, une enquête qualitative auprès d'une quarantaine de salariés d'Ile-de-France, "la question du stress, des mobilités forcées, découle d'un véritable système qu'on observe aussi dans d'autres entreprises".

Mais il y a une spécificité à France Télécom. "On se trouve en présence d'une majorité de fonctionnaires, très stigmatisés, car l'entreprise veut s'en débarrasser", "parce qu'ils sont la mémoire de l'entreprise" et "pourraient s'opposer au système", explique la sociologue. "Ce mode de management se caractérise par une contradiction entre les prescriptions, les ordres" venus d'en haut, et "la réalité des situations de travail", dit-elle. Le travail est alors "tellement contraint qu'il en devient bâclé et crée de l'insatisfaction pour les agents", et cela "contribue au stress et à la souffrance au travail", ajoute Mme Burgi.

Dans ce "système", basé sur "l'individualisation des rapports sociaux" et "la peur", lorsque quelqu'un fait des objections, "elles sont considérées comme non pertinentes et rejetées dans la sphère du privé, comme étant d'ordre psychologique", regrette Mme Burgi. "Ceux qui se rebiffent sont les premiers pénalisés et placardisés. C'est un système où il faut être un mouton, ne pas faire de vague", souligne-t-elle.

Extrait - AFP - 6 novembre 2006 - Cécile AZZARO
Ce même article de Cécile AZZARO a été édité le 6 et le 7 novembre 2008, sur : 
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