Halte aux délires juridiques, aux insultes et à l'hypocrisie !

La CFE-CGC/UNSA dénonce la judiciarisation échevelée des activités économiques à laquelle les opérateurs des télécoms et de télévision se livrent. Quelques faits dans les dernières semaines :

  1. La décision du tribunal de commerce de Paris du 23 février casse l'exclusivité de la diffusion de la chaîne Orange Sport auprès des seuls abonnés du FAI de France Télécom,
  2. Canal Plus et SFR ont porté plainte le 11 février auprès de la nouvelle Autorité de la concurrence contre Orange, mettant en cause ses pratiques de “ vente liée ” de services télécoms et audiovisuels.
  3. France Télécom a porté plainte en novembre 2008 pour “ abus de position dominante ” et non respect des engagements pris au moment de la fusion avec TPS et pour “ dénigrement ” des offres d'Orange.
  4. Le 3 mars Vivendi et Illiad ont saisi la Commission européenne pour abus de position dominante. Pour Vivendi, la régulation du secteur est à revoir

Ces différentes initiatives se font le plus souvent sous le masque vertueux de la défense du consommateur.

La condamnation de France Télécom pour la vente des téléphones Iphone a-t-elle aboutie à une baisse de prix ? Non ! Le prix proposé par SFR est le même ! Alors, entente ?

Illiad et Free dépassent la ligne en pratiquant l’insulte :

Xavier Niel, fondateur d'Iliad/Free. Celui-ci a en effet qualifié France Télécom, lors de la présentation des résultats d'Iliade, de « délinquant multirécidiviste » dont la « dernière grande innovation, c'est le Minitel ». De son côté, Maxime Lombardini, directeur général de Free, estimait dans Les Echos que France Télécom n'avait fait que copier le concept de la Freebox et du triple play inventé par Free.

En tenant de tels propos, Xavier Niel insulte l’ensemble des personnels du groupe France Télécom – Orange et tout particulièrement les chercheurs, ingénieurs et techniciens de la division « Innovation » (4800 personnes). Xavier Niel condamné, il y a peu pour « recel d’abus de bien social » dans un secteur d’activité qui remonte à la plus haute antiquité, a fait sa première fortune dans le « Minitel rose ». Quelle ingratitude pour cette « innovation » passéiste !

Nous soulignons enfin l’hypocrisie des postures actuelles des opérateurs.

Le PDG de SFR, Frank Esser, expliquait quant à lui, aux « Echos », qu’il « n'est pas facile de casser le monopole de France Télécom ». La solution ? Briser, avec l’appui de la Commission européenne, l’opérateur historique en deux morceaux informes : les activités de réseaux et les activités de service. Au résultat, plusieurs dizaines de milliers d’emplois détruits, sauf, ironie de l’histoire, à renationaliser une grande partie de France Télécom.

Toutes ses manœuvres à fort relent médiatique cachent hélas, une réalité plus crue :

1. Vente liée ? Plaisanterie ! Citons le Figaro « une alliance objective se dessine entre Canal + et Free. Le premier cherche à être moins dépendant de son dangereux concurrent Orange. Le second a le même adversaire mais pas les moyens financiers pour le suivre sur le terrain des achats de contenus. «Free et Canal + ont des intérêts convergents, explique Guy Lafarge, directeur général adjoint du groupe Canal + chargé de la distribution. Free nous apporte un nouveau canal de distribution et promeut les nouveautés technologiques comme la vidéo à la demande CanalPlay ou la télévision de rattrapage, Canal + à la Demande.» De son côté, Maxime Lombardini explique : «Pour Free, pouvoir offrir Canal + et CanalSat est un argument de vente face à Orange. Nous voulons clairement rester distributeurs et non éditeurs de contenus. Mais auparavant, nous avons renégocié de meilleures conditions financières pour le contrat de distribution avec Canal +.» Résultat marquant de cette alliance : de février à juin 2008, Free est devenu le premier distributeur de Canal + Le Bouquet et de CanalSat sur l'ADSL ». Canal Sat ? Vente liée ?

2. Le business model de l’opérateur intégré qui associe les télécoms, l’Internet et la télévision est loin d’être parachevée. Dans le seul secteur de la télévision payante, la Direction de Canal plus a reconnu être dans l’incapacité d’atteindre ses objectifs financiers. SFR a du mal à payer la note de l’absorption de Neuf Cegetel et Free candidat à la 4ème licence de téléphonie mobile peine à prouver ses capacités d’investissement. Liés à une logique de financiarisation absolue, les opérateurs consacrent toujours plus d’argent aux dividendes d’actionnaires goulus qu’à l’investissement.

3. Ces critiques valent pour France Télécom - Orange. Le concept d’opérateur intégré « les tuyaux + le contenu » laisse circonspect ceux qui ont encore en mémoire l’effondrement de Vivendi piloté par Jean-Marie Messier. L’acquisition de nouveaux métiers, hors de la sphère des Télécoms est rendu d’autant plus difficile pour notre groupe quand il doit faire à la fois aux diktats hyper-libéraux de la Commission européenne qui n’a toujours pas pris conscience de la crise économique, et des foucades de l’Etat français, à la fois régulateur du marché, principal actionnaire du groupe France Télécom Orange et réel décideur des scandaleux dividendes versés : 8 milliards de cash flow, 4 milliards de dividendes aux actionnaires .

La libre concurrence ? Le personnel de France Télécom y est prêt. Pourvu que les règles ne soient pas systématiquement faussées !

Ce spectacle judiciaire qui vise à masquer une insuffisante « rentabilité » ne doit pas cacher la réalité sociale : des dizaines de milliers d’emplois perdus dans les trois dernières années. Un seul exemple ? SFR a sous-traité récemment ces centres d’appels qui sont aujourd’hui situés... dans le Maghreb.

La CFE-CGC/UNSA appellent les opérateurs, dans une branche d’activité qui subit une forte restructuration industrielle, à perdre moins de temps en palinodies médiatico-judiciaires et respecter davantage leurs responsabilités sociales d’employeurs.

Vaste programme !

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