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Le malaise de la médecine du travail française, que le gouvernement souhaite réformer, trouve une illustration particulière à France Télécom, où plusieurs médecins ont démissionné dans un climat tendu par la vague de suicides qui a secoué l'entreprise.
Selon les syndicats, une dizaine de médecins du travail ont démissionné depuis environ deux ans, sur un total d'environ 70 praticiens dans le groupe.
La direction de France Télécom, qui n'a pas confirmé ce chiffre, devait revenir sur la question jeudi, lors d'un Comité national hygiène, sécurité et conditions de travail. Le groupe avait annoncé en septembre, après une série de suicides, qu'il allait augmenter le nombre de ses médecins du travail...
... Jeudi, la CFE-CGC/Unsa a demandé une enquête sur les témoignages des démissionnaires.
En France, les médecins du travail sont payés par l'entreprise. Même s'ils sont indépendants et tenus au secret médical, ils peinent parfois à relayer la détresse des salariés ou à faire évoluer l'organisation du travail, quand ils ne sont pas tout simplement entravés dans leur mission.
... Début septembre, un courrier adressé à l'ensemble des médecins, a accentué la tension. Il leur demande, dans le cadre de "mesures d'urgences" pour "protéger les salariés les plus fragiles", de "passer en revue l'ensemble des personnes qui devraient faire l'objet d'une attention particulière".
Demande jugée "inacceptable" par Bernard Salengro, président du syndicat de médecins du travail CFE-CGC. "Le coeur du métier du médecin du travail, c'est le secret médical, la confiance et la confidentialité. Il ne peut pas signaler quelqu'un à la direction, sans lui demander son accord".
Mardi, le Conseil national de l'ordre des médecins a apporté son "soutien" aux médecins de France Télécom.
Extrait : Journal Le Temps - AFP - 7 décembre 2009
