France Télécom : une maltraitance managériale ? - METIS
Rédigé par Arnaud Chancerelle le . Publié dans Dans les médias.
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Le management de France Télécom-Orange a-t-il tiré des leçons du rapport Technologia ? Alors que les restructurations et mobilités sont de nouv
eaux autorisées, le défaut de concertation est encore patent. Retour sur une crise sociale sans précédent avec Pierre Gojat de l'Observatoire Le premier rapport Technologia accusait mi-décembre « la grande défaillance du management ». Face à l'absence « d'une colonne vertébrale solide de management, les personnels de France Télécom semblent plus que jamais orphelin de sens, de leaders ». ... « Parler de risques psycho-sociaux chez France Telecom, c'est risquer d' éluder les problèmes d'organisation du travail, en focalisant sur l'individuel. C'est pourquoi, au moment de sa création, l'Observatoire du Stress et des Mobilités Forcées chez France Télécom n'a pas communiqué sur les suicides, mais bien sur la brutalité du management. Toutefois, la souffrance des salariés (états anxieux, dépressifs, troubles musculo-squelettiques, tentatives d'homicides et quasi-tentative, grève de la faim), et la multiplication des suicides, dont le nombre oscille aujourd'hui entre 32 et 35 a alerté l'opinion publique » explique Pierre Gojat, directeur marketing sécurité chez France Télécom-Orange, et secrétaire général de cet observatoire.« Les managers ont usé de méthodes, qu'on peut qualifier de maltraitance, souligne M. Gojat, qui est également représentant syndical de la CFE-CGC/UNSA. Ces méthodes ont détruit les collectifs de travail en forçant les mobilités, en instaurant une part variable pour les rémunérations, en brouillant les organigrammes. Les DRH ont été les premières victimes des destructions d'emploi, les unités ont été scindées ou fusionnées, les collaborateurs dispersés au nom de la « pro-activité »....
Parallèlement à ses ajustements, les programme Next puis Act ont détruit 6000 à 7000 emplois par an. En 4 ans, 30 000 personnes ont quitté le groupe. « Or, personne n'était licenciable : 2/3 des salariés étaient fonctionnaires, ce n'était pas possible de faire partir leurs collègues de droit privé, à moins d'être accusé de discrimination et de déclencher des conflits en interne ». Les salariés ont donc été incités au départ, « vers la fonction publique, où les besoins en techniciens sont proches de zéro, fustige Pierre Gojat. Certains ont bénéficié d'une aide à l'essaimage (au mieux, queqlues dizaines par année) ». ...