Didier Lombard à la Commission Innovation 2030, la CFE-CGC/UNSA écrit au Président de la République

Les personnels de France Télécom ont été abasourdis d’apprendre par voie de presse que Monsieur Didier Lombard fait partie des membres de la Commission Innovation 2030 installée vendredi dernier par le Président de la République dans les locaux de l’Élysée.

La CFE-CGC/UNSA a décidé d'écrire au Président de la République, pour lui faire part de son émotion et de son incompréhension.

Téléchargez le courrier envoyé à la Présidence de la république:

pdfLettre Ouverte à François Hollande suite à la nomination de Didier Lombard à la Commission Innovation 2013.pdf

Lire la réponse du Directeur de Cabinet de Monsiueur Hollande dans notre billet du 25 juin.

Monsieur le Président de la République,

Les personnels de France Télécom ont été abasourdis d'apprendre par voie de presse que Monsieur Didier Lombard fait partie des membres de la Commission Innovation 2030 installée vendredi dernier par vos soins dans les locaux de l'Élysée[1].

Comment se peut-il que le premier patron d'une entreprise française du CAC 40 mis en examen pour harcèlement moral[2], sous contrôle judiciaire[3], et dont l'innovation la plus marquante, la mobilité forcée des personnels fonctionnaires que l'entreprise ne pouvait licencier, s'est traduite par une crise sociale sans précédent et une vague de suicides jamais connue jusque là dans une entreprise française,
puisse aujourd'hui se trouver mis à l'honneur dans une telle commission ?

N'y a-t-il en France aucun autre entrepreneur pour symboliser l'innovation dans le domaine des nouvelles technologies, et susceptible d'identifier les prochains « défis industriels » à soutenir par l'État français ?

Ne serait-il pas légitime et décent que, pour assurer sa défense dans une procédure toujours en cours, Monsieur Lombard se tienne en retrait des affaires publiques ?

Monsieur Lombard cumule par ailleurs[4] :

 

- une retraite de la fonction publique au plus haut niveau,

 

- une retraite chapeau payée par France Télécom et estimée à 325 000 euros par an[5], en sus de son indemnité de départ de l'entreprise (513 851 euros[6]) et des stock-options que son court passage en tant que « conseiller du président » lui a permis de réactiver avant de quitter définitivement France Télécom,

 

- la présidence du Conseil de surveillance de STMicroelectronics, où il a touché 151 750 euros en 2012[7],

 

- il siège également aux conseils d'administration de Thales, Radiall, et Technicolor, qui a liquidé 350 emplois fin 2012 avec la fermeture de l'usine d'Angers[8].

 

Voir l'homme qui a mis en place le management par le stress et déshonoré leur entreprise (devenue symbolique du suicide au travail) couvert d'or et d'honneurs constitue pour les personnels de France Télécom-Orange un véritable camouflet, une insulte à la souffrance qu'ils ont du endurer, et que la folle régulation du secteur des télécommunications leur offre à nouveau comme sinistre perspective.

 

Sa nomination dans la Commission Innovation 2030 leur apparaît comme une nouvelle tache à la « République irréprochable » que vous disiez vouloir mettre en place. Il vous appartient d'y mettre bon ordre, en particulier au sein d'un organe dépendant directement de l'Élysée et censé préparer le futur industriel de la France : ce que nous avons traversé à France Télécom, aucun salarié en France ne souhaite le vivre ou le revivre.

Espérant être entendus, nous vous prions, Monsieur le Président de la République, de recevoir nos respectueuses salutations.

 

Sébastien Crozier

Président du syndicat
CFE-CGC/UNSA France Télécom-Orange


[6] Document de référence France Télécom 2011 page 318 http://www.orange.com/fr/content/download/2907/26687/version/2/file/DDR2011 FR.pdf)

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