Information/consultation sur le pilotage du projet ARI
Rédigé par CFE-CGC Orange le . Publié dans Réseaux.
Suite au rapport du Cabinet Secafi, aux réunions de la commission SSCT Centrale et de la commission Orange France, nous retenons que :
- Le projet complexe ARI vise à améliorer la performance opérationnelle et économique de l’activité réseaux et d’intervention pour le marché Entreprise du Groupe.
- Ce projet n’aurait pas été nécessaire si Orange n’avait cessé, depuis des années, d’organiser la diminution de ses effectifs dans tous les métiers et notamment sur le terrain.
- Peu de temps a été laissé à cette information/consultation (le délai légal de 3 mois uniquement a été appliqué) et à la mise en œuvre d’ARI dès début juillet 2022, alors que :
- Plusieurs sujets n’ont pas été traités sur le segment entreprise dont les questions de compliance, de systèmes d’informations et de gouvernance,
- Le segment Pro a été délaissé dans la future organisation, avec un risque de voir ce segment basculé sur les offres Grand Public avec une destruction de valeur,
- La conception et la construction des process de travail, à date, n’a pas démarré.
A ceci s’ajoute la décision de la Direction d’avoir privé les CSE d’établissements et les SSCT locales d’une procédure d’information consultation spécifique, en-dehors de DTSI et de DO IDF, alors même que l’expertise met en lumière de nombreuses particularités organisationnelles locales. Quels sont ses attendus économiques et opérationnels ?
- Les membres du CSEC ne partagent pas la position de la Direction affirmant que peu de salariés seront impactés par ce projet. De nombreux périmètres sont concernés (UI, UPR, DTSI, …) par le projet ARI. Les modes de pilotage et de gouvernance des UI (futures UCI) seront modifiés, la création d’une Direction Intervention Intégration Entreprise (DI2E) impliquera des changements de rattachement : Dans les faits, tous les salariés seront impactés par ce projet, d’une manière ou d’une autre.
Les principaux facteurs de risques dans le rapport d’expertise et par la commission transverse SSCT sont que :
- Certaines équipes déjà en souffrance compte tenu de leur charge de travail (notamment les CAF), risquent de voir leur situation se dégrader encore plus, avec la nouvelle organisation car la mise en place de directions d’affaires avec des logiques et des objectifs propres risquent de démultiplier les priorités et complexifier davantage les conditions de travail.
- La mise en place d’une gouvernance dédiée par marché pourrait, si elle n’est pas construite en cohérence avec les moyens et les ressources dont disposent les UCI, impacter défavorablement la charge de travail des opérationnels. Il sera nécessaire de fixer des niveaux d’exigences en tenant compte des moyens et des ressources.
- Parallèlement aux impacts de la réorganisation, le contexte d’attrition du personnel en UCI va continuer de s’aggraver compte tenu des départs en TPS. La Direction anticipe une baisse de 22% à 27% des effectifs d’ici 2025.
- De nombreuses équipes vont être scindées puis fusionnées (RIP et NAR issues des UPR vers directions d’affaires en UCI, DIOCE, UI Affaires, …). Des mouvements qui auront des conséquences sur les salariés. Il s’agira donc de mettre en œuvre les conditions nécessaires à la création de nouveaux collectifs et donc, de clarifier et harmoniser les conditions/avantages au plus favorable (classification, nombre de jours de télétravail, …).
- L’accumulation de réorganisations impacte de manière générale la santé au travail. Depuis de nombreuses années, différentes enquêtes et notamment l’enquête RPS du CNPS montrent que les réorganisations dégradent les coopérations entre équipes et affectent la clarté des processus de travail. Un risque d’autant plus fort qu’il n’y a pas eu d’identification des process en amont de la mise en œuvre du projet ARI.
- Les résultats de cette même enquête montrent que les UI sont particulièrement exposés au RPS en raison de trois facteurs :
- Une forte charge de travail due au manque de moyens,
- Une faible autonomie au travail, notamment des managers,
- Un accompagnement du changement insuffisant perçu par les équipes.
Il est essentiel que la mise en œuvre du projet ARI considère ces éléments préexistants et s’attache à les améliorer, notamment dans le cadre des futures UCI.
Des réorganisations de toute nature s’enchainent depuis de nombreuses années au sein des différentes entités du Groupe (déménagements, réorganisations, changements d’outils, changements de process, transformation des métiers…), sans que les équipes aient eu le temps nécessaire pour les intégrer, les comprendre et les appréhender. Un enchainement de réorganisations qui s’est accéléré ces derniers mois, avec un impact fort et une orientation radicale qu’est la suppression de près de 700 emplois annoncée chez SCE.
Dans ce contexte, les élus du CSEC sont préoccupés des remontées nombreuses de salariés qui s’inquiètent légitimement de leur avenir au sein du Groupe. La Direction ne manifeste aucun signe « positif » porteur d’une stratégie offensive et ambitieuse qui permettrait aux salariés de se projeter dans le « Orange de demain » et encore moins dans « Lead le futur ».