CSEE Orange Innovation Juin 2021 : Moins de chercheurs, moins de brevets, moins de budget depuis dix ans...

Qu’est-ce qui définit un Chercheur ou une Chercheuse Chez Orange Innovation aujourd’hui ?

Un certain nombre de points qui nous semble intéressant pour mieux appréhender le domaine de la Recherche en 2021 :

• quel est le % de chercheurs et de chercheuses parmi les experts, parmi les managers ?
• combien de communautés d’experts aujourd’hui chez Orange Innovation ?
• quelles ont été les nouvelles communautés crées en 2020
• quel est le % de participation aux projets coopératifs qui structurent l’avenir ? et avec quels partenaires ? Quel nombre de projets déposés par Orange ?

Mais également :

• combien de nouvelles thèses, de nouveau CRE signés, de brevets déposés en France et à l’international (PCT) ?
• quelles mesures managériales et surtout salariales misent en œuvre pour reconnaitre et valoriser le travail d’encadrement de nos stagiaires et thésards.
• quels résultats majeurs en matière de normalisation, quelles nouvelles chaires pour encourager la Recherche fondamentale et avec quelles universités sur quels projets, avec quels objectifs.
• combien de signatures de contrat de licence, combien d’accord avec les patents Tools et dans quels domaines ? Quel revenu escompté à quel horizon ? Quelle reconnaissance pour les inventeurs ?
• quel est la composition du comité pour l’évaluation des objets de Recherche, des domaines de Recherche, des portefeuilles … 
• quel est  notre effort de contribution aux organismes de STANDARDIZATION / 3GPP 6ITU et dans la coordination globale des travaux et des investissements sur le BigData. Ne faudrait-il pas que Orange s'investisse en normalisation sur les technologies émergentes comme l’IA, l’informatique Quantique ou la Réalité Augmentée, pour être investi dès le départ et connaitre les forces en présence plutôt que de suivre ?

Enfin, compte-tenu de la transformation profonde de nos sujets de recherche et de la baisse des budgets ces 10 dernières années, quelle place de celle-ci pour les prochaines années, notre recherche a-t-elle encore une taille critique ? Au-delà de partenariats (GAFAM notamment ou avec le monde universitaire), des alliances voire la mise en commun de moyens avec la recherche d’autres acteurs (opérateurs télécoms notamment) seraient-elles envisageables et souhaitables ? Quel bilan et analyse qualitative faire de la politique de propriété intellectuelle du Groupe ? Une évolution du mode de priorisation des domaines de recherche est-elle envisagée ? Et précisément sur les GAFAM, comment protégez vous notre souveraineté ?

Culture d’entreprise 2020 / 2021, un exercice à éprouver

Est-ce par culture d’entreprise, par construction du modèle de pilotage des activités ou autres qu’il n’y a pas d’échecs assumés de notre innovation ? Aucune autre analyse que budgétaire n’est réalisée en delta entre le planifié et le réalisé. Et donc aucune analyse des causes des échecs n’est massivement partagée avec les équipes dans un souci d’apprentissage et d’amélioration des méthodes d’exécution, des livrables ou du fonctionnement. Entendez-vous donc mettre en place de vrais bilans d’activités permettant à nos clients internes et externes de tirer profit des succès comme des échecs ?

Communication 2020 / 2021, postures convenues qui dénotent avec la réalité du quotidien des équipes

Les postures de discours « positif » de la Direction du Groupe sur l’innovation des dernières années, surtout destinée à une communication externe, détonent fortement avec le ressenti des équipes de TGI et la faculté des personnels à maintenir un niveau d’engagement à la hauteur des enjeux.

Faute de compréhension, faute de perspective collective, faute de perspective personnelle, quelle trajectoire recherchée ? Des précisions s’imposent :

• compréhension de ce que le Groupe Orange opérateur multiservices, multi-local attend de sa division Innovation et notamment de ses équipes corporate françaises es enjeux des BU et des pays hier présentés dans les rapports de la commission innovation ont totalement disparu du bilan 2020,
• perspective collective donnée à la structure de production de l’innovation du Groupe à moyen et long terme sachant que 50% de la base client du Groupe est d’ores et déjà en zone Afrique Moyen Orient,
• vision des sujets ??? que signifie un sujet dont le groupe se doit de maîtriser tout ou partie du triptyque technologie/valeur/usage ; les sujets sur lesquels le groupe fait l’impasse ; et particulièrement la vision des technologies à maitriser,
• enfin, le pouvoir donné à chacun des personnels de concevoir et se construire une Perspective professionnelle personnelle en connaissance de cause et d’opportunités : aucune évocation au baromètre salarié dans le rapport 2020.

Il ne s’agit pas de promettre de la sueur et du sang ou des lendemains qui chantent au personnel, ne faut-il pas renforcer la culture de la transparence, et partager avec les personnels/équipes ? Ne faut-il pas assurer une cohérence entre ce qui est vendu aux équipes et ce qui est la réalité terrain : la déformation (restructuration ?? ) de la division TGI, la distribution( le transfert ??) de la production de l’innovation vers les autres divisions BU et pays ?

N’est-il pas nécessaire d’expliciter le niveau d’ambition réaliste et expliquer la feuille de route -dont ses étapes successives- pour y parvenir sont les conditions pour les personnels de devenir acteurs des transformations et non de les subir parfois dans la douleur. Les partenaires sociaux n’ont-ils pas également un rôle à jouer ?

L’organisation de la Division, des évolutions structurelles annoncées au fil de l’eau….

Plusieurs départs de Directeurs sont annoncés au sein de votre Division, à date : Thierry Souche, Nicolas Demassieux, Emmanuel Lugagne-Delpon, Christian Luginbühl… si nous avons bien tout noté ; les personnels s’interrogent sur le sens à donner à ces départs successifs ! Qui d’autre serait concerné par ces départs et sous quel délai seraient partagés les nouveaux organigrammes des nouveaux arrivants ?

• Selon quel calendrier ces nouveaux Directeurs viendront présenter en CSE d’Orange Innovation leur feuille de route ?
• Quelle doit être selon vous l’organisation cible de l’innovation du Groupe à l’horizon de la fin d’Engage 2025 et avec quels jalons intermédiaires 2021, 2022 ?

La force au travail, un challenge pour demain !

• Dans le cadre de l’organisation cible, quelle déformation des compétences de la division Orange innovation est souhaitable et quel rôle doit jouer la force au travail interne française d’une division centrale ?
• Quelle serait le rôle des partenaires et de la sous-traitance dans cette organisation cible ? Enfin, Quelle sera la contribution de votre Division aux objectifs du programme Scale-Up ?
• Selon vous que manque-t-il aujourd’hui, à l’innovation d’Orange pour construire la position d’opérateur innovant (moyens financiers, maitrise de certaines compétences, vitesse d’acquisition des compétences, force au travail, des alliances, taille critique…) ?
• Changeons-nous de braquet sur l’ambition de la politique d’innovation du Groupe Orange et le cas échéant comment change-t-on de braquet dans l’exécution ?
• Dans un contexte d’attrition constante de la force au travail interne aux bornes du Groupe, l’organisation de clusters technologiques colocalisés, transverses aux divisions O-INNOV/OBS/BU/pays, ne s’impose-t-telle pas sur les sujets ou verticales de croissance ?
• Le cas échéant, y aurait-il des présentations aux différentes parties prenantes de la stratégie d’innovation d’Orange et selon quel calendrier ? Une autonomisation de la stratégie d’innovation d’Orange Middle-East Africa et des moyens de son exécution, est-elle envisageable et/ou souhaitable ? Et à quel terme ?

La formation, un autre challenge pour demain !

La transformation des compétences, telle un outil des transformations dites « structurelles »,  s’impose à Orange innovation mais se fait-elle au bon rythme ? Des grandes entreprises ont mis à profit le contexte de l’année 2020 pour former massivement leurs personnels aux enjeux de leurs besoins et métiers futurs. Cette formation est-elle en plus comprise comme un moyen en individuel et en collectif qui servira le plan d’accompagnement salarié dans les mois qui viennent ?

Engage 2025, ou comment être raccord ? :

OMEA :

• Quel modèle d’innovation d’Orange en MEA, et quel rôle pour TGI ?
• Exemple : quelle contribution de TGI à Orange Smart Energy ?
• Exemple Orange Money (la migration du socle technique cœur vers une solution de services managés Ericsson doit-elle faciliter une indépendance par rapport au corporate en France des services financiers mobiles en MEA?).

Technologie :

• Où se situe (et en creux ne se situe pas) l’indépendance technologique d’Orange opérateur multi-services (et opérateur d’importance vitale) ?
• Quelles sont les technologies à maitriser ? Notamment autour de la 5G et du Edge Computing ?
• Pouvez-vous nous détailler les termes du partenariat Google Cloud Plateform ?
• Quels sont les processus décisionnels relatifs aux choix de maitrise interne des technologies et savoir-faire associés ? Et donc des éventuels partenariats afférents ?

Santé :

Le plan stratégique Engage2025 d’abord muet sur la santé a été suivi par quelques annonces du Groupe sur le sujet. Des acteurs du numérique entrent dans le domaine du soin dématérialisé. Telefonica se positionne depuis peu en Opérateur de santé.

• Le groupe Orange (et peut-être TGI) travaille-il sur une vision de l’évolution de la santé qui pourrait conduire Orange à se construire un positionnement donnant sens aux différentes initiatives en cours dans différentes BU du groupe ?
• Quel rôle d’éclaireur joue ou doit jouer TGI sur ce sujet ?
• Et comment est piloté cet axe d’innovation ?

La responsabilité Sociale ou sociétale d’Entreprise :

• Comment l’innovation s’inscrit dans les enjeux et objectifs RSE définis par le Groupe à l’horizon de plan stratégique ?
• Quels travaux d’identification d’opportunités business nouvelles sont conduits ?
• Notamment par O-Innov, alors que des groupes comme Atos ont identifiés des opportunités de croissance ?
• Quelles contributions à la RSE pour les projets innovations ?
• Peut-on avoir une vision globale et coordonnée des indicateurs qui en offre la mesure ?