Quel avenir pour France Télécom en Bourgogne ? - Le Journal du Palais

Services. Alors que l’opérateur supprime des postes et ferme ses agences dans les villes moyennes, les salariés sont inquiets, face à une direction qu’ils disent «mutique».

Où va France Télécom-Orange ?

C’est la question que se posent les salariés de l’opérateur, qui affirment vivre la « plus grosse restructuration  industrielle depuis celle qui a touché la sidérurgie dans les années 1980 ». Pierre Morville, délégué syndical central CFE-CGC (France Télécom Orange), fait les comptes. « En 10 ans, de 1995 à 2005, dit-il, l’entreprise a perdu 40 000 personnes, essentiellement par le jeu des préretraites. Depuis 2005, ce sont 22 000 postes qui ont encore été supprimés, non pas par des licenciements secs, mais par l’exercice de pressions individuelles – une mobilité forcée par exemple – qui poussent les gens à la porte ». En Bourgogne, « une centaine d’emplois ont ainsi disparu en2007, détaille Olivier Ulpat, délégué syndical CFE-CGC à la direction territoriale (DT) Est de France Télécom, qui estime à 6 % par an la baisse des effectifs pendant les dix dernières années.

Sur le plan de l’aménagement du territoire, ce n’est pas neutre. « L’année dernière Montbard a perdu son plateau de conseillers (assistance technique home), souligne-t-il. Pendant le dernier semestre 2008, les agences de Château-Chinonet de Clamecy ont fermé, de même que celles de Toul, Pont-à-Mousson et Vittel. » La situation suscite des tensions sociales réelles.

L’Observatoire du stress et des mobilités forcées, créé il y a un an par le syndicat, avec Sud et l’Unsa, révèle ainsi que 66 %des personnes interrogées estiment  être en situation de stress. Dans le rapport présenté en juin dernier lors du comité d’entreprise, les médecins de la DT Est font le même constat : « Si nous notons que la santé physique des salariés reste bonne (…), nous restons préoccupés par leur santé mentale, quelle que soit leur place dans l’entreprise. Dans tous les cabinets médicaux, les salariés expriment leur désarroi, leur inquiétude face à l’avenir incertain, leurs difficultés au travail(mal-être, conflits de valeurs, non-reconnaissance, travail de mauvaise qualité)…  La direction (nationale) du groupe s’efforce minimiser l’ampleur du phénomène, qu’elle dit ne pas mésestimer. Dans un communiqué, elle rappelle qu’elle vient d’instaurer des « cellules d’écoute et d’accompagnement» regroupant les médecins du travail et des psychologues. Est-ce à la hauteur de ce qu’attendent les salariés? Non, car ce sont des réponses qu’ils attendent, sans les obtenir, alors même qu’ils jugent incohérente la gestion qui est faite du navire France Télécom-Orange. La lettre que le syndicat va envoyer à Éric Woerth, ministre du Budget des Comptes publics et de la Fonction publique, permettra-t-elle d’enclencher un dialogue social ? Et de donner une visibilité aux salariés comme aux élus des villes moyennes, touchés au premier chef par la déréglementation du marché ?

Extrait - Journal du Palais de Bourgogne - Alexandra Caccivio - 20 au 26 octobre 2008

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