Opérateurs télécoms et réseaux satellitaires : des défis géopolitiques, environnementaux et sociaux.

Space junk orbiting around earth - Conceptual of pollution around our planet (Texture map for 3d furnished by NASA -  http://visibleearth.nasa.gov/)

Crédit photo : istockphoto - Johan 63

Le déploiement massif de la constellation Starlink par SpaceX a vu l’ère des « mégaconstellations » s’ouvrir depuis 2020. Cette expansion entraîne des conséquences multiples : géopolitiques, environnementales et sociales ainsi que des questions de souveraineté, l’essentiel de ces déploiements étant pilotés par des acteurs étrangers, notamment américains.

Les conséquences des déploiements d’offres télécoms par satellite en accès mondial peuvent être importantes à terme sur les activités des opérateurs de télécommunications. Mieux comprendre ces activités est essentiel.

Pour un opérateur comme Orange, il s’agit d’évaluer cette concurrence et les diversifications à envisager, les enjeux de souveraineté et d’accès aux fréquences, les opportunités technologiques et partenariales, les impacts sur les infrastructures existantes.

Pour les Organisations Syndicales, il s’agit d’associer à ces réflexions de l’entreprise les questions de transformations des métiers (réduction des besoins en maintenance d’infrastructures terrestres par exemple), de formation et de reconversion, de sous-traitance, de défense des emplois locaux (participation à des projets européens plutôt qu’à des projets gérés par des acteurs étrangers) et enfin d’adresser la question des enjeux éthiques et environnementaux, à porter dans le débat interne voire dans le débat public.

Quelques repères.

Les principales constellations et les acteurs

Les principales applications des satellites sont liées aux télécommunications, à la localisation/navigation, à l’observation de la Terre dans un but scientifique et à la recherche académique (astronomie). Les satellites peuvent collecter des informations précises sur la planète et être une aide précieuse en matière de climatologie.

Les principales constellations se divisent en trois groupes.

Les constellations en orbite basse, « à défilement » (LEO, Low Earth Orbit) :

Les constellations LEO sont principalement utilisées pour des accès internet à haut débit. Le nombre de satellites actifs qui gravitent entre 500 et 2 000 km d’altitude sur l’orbite basse représente plus de 90% de l’ensemble des satellites ; leur nombre est estimé à près de 12 000 actuellement dont la grande majorité appartiennent à SpaceX/ Starlink. La croissance exponentielle de ces constellations permet d’estimer à 80 000 voire 100 000 satellites d’ici 2030 si tous les projets sont déployés (selon l’ONU, source Ademe).

Les principales constellations LEO sont celles de :

  • ONEWEB (Eutelsat) : deuxième constellation après Starlink, la constellation OneWeb dispose de plus de 600 satellites actifs en 2025. Fin 2023, OneWeb a fusionné avec Eutelsat, l’opérateur français de satellites, après des difficultés financières rencontrées fin 2020. Cette alliance illustre l’importance stratégique du secteur du haut débit LEO comme l’a récemment rappelé l’Agence Spatiale Européenne dans le cadre du programme « Espace pour la 5G/6G et la connectivité durable » : première transmission mondiale d’un signal 5G New Radio vers une constellation de satellites en orbite terrestre basse (LEO).
  • PROJETS EUROPEENS avec IRIS² et KINEIS : l’Europe investit le marché des satellites notamment avec deux projets, IRIS² et KINEIS (qui développe des nano satellites, dédiés à l’IOT_Internet des Objets). Ces deux projets représentent des initiatives majeures dans le domaine des télécommunications par satellite en Europe. Souveraineté, résilience, sécurité et couverture mondiale, IRIS² bénéficie de partenariats industriels (Airbus, Thales, Arianespace) et prévoit une première phase de services dès 2026. Les deux projets, IRIS² et KINEIS s’inscrivent dans une stratégie globale de l’UE pour réduire la dépendance aux acteurs extra-européens et renforcer l’autonomie technologique.

Les constellations en orbite haute, « géostationnaires » (GEO, Geostationary Earth Orbit) :

Les GEO sont à 90% utilisées pour la télédiffusion, les télécoms et la météo. Le nombre de satellites actifs qui gravitent en orbite haute (à environ 36 000 km d’altitude) est de l’ordre de 500 actuellement. Un satellite GEO reste fixe au-dessus d’un point et permet de diffuser sur de très grandes zones. Il est utilisé quand on a besoin d’une couverture large et stable.

Sur le plan technologique, les GEO offrent de la puissance en capacité de transmission mais présentent une couverture à plus forte latence que les LEO du fait notamment de la distance avec la Terre.

L’orbite géostationnaire est relativement encombrée ; la position des satellites est gérée par l’Union Internationale des Télécommunications.

Les constellations en orbite moyenne (MEO, Medium Earth Orbit) :

Ces orbites, autour de 8 000 km sont peu utilisées, surtout par des satellites de navigation, au nombre d’environ 150 à 200.

 Dossier Spécial de L’ARCEP  Evenement "Satellites et environnement"Les réseaux comme bien commun.

Quelle régulation pour ces constellations ?

De manière générale, le cadre réglementaire actuel est celui de l’ONU avec le Traité de l’espace, avec des lignes directrices mais non contraignantes et sans aucun dispositif de sanctions.

Des initiatives comme celle de la Space Safety Coalition (SSC) promeuvent quelques règles mais sans pouvoir contraignant face à la croissance exponentielle des mégaconstellations. D’autres initiatives comme la Secure World Foundation (SWF) organise des sommets annuels sur la durabilité spatiale (SWF, CNES et gouvernement français). SpaceX n’est membre d’aucune de ces 2 coalitions et continue de suivre ses propres normes en collaborant directement avec la NASA (Sécurité Spatiale) ou la Federal Aviation Administration (régulation des lancements).

La Chine et la Russie sont absents de ces groupements.

Par ailleurs, il existe d’autres initiatives, davantage axées sur la neutralité carbone et les obligations légales pour les nouveaux lancements :

ou encore celles permettant l’accès à des données pour éviter les collisions et sécuriser les opérations,

  • Earth Space Sustainability Initiative (ESSI)
  • l’UIT (Union Internationale des Télécoms) qui a un rôle de régulation des fréquences et des orbites pour éviter notamment le risque de saturation.

Les licences américaines qui participent à l’augmentation exponentielle des lancements de satellites sont accordées par la Commission Fédérale des Communications (FCC) ; elles sont exemptées des évaluations environnementales fédérales.

Ce panorama interroge, notamment s’agissant des constellations en orbites basses.

  • Est-ce pertinent de les développer en si grande quantité, en double emploi des infrastructures terrestres lorsqu’il s’agit de se connecter à Internet ?
  • Ce surdimensionnement est-il compatible avec des objectifs de sobriété carbone ?
  • Quelle stratégie en France et en Europe pour se positionner face au déferlement des offres commerciales, notamment américaines ?

Enjeu géopolitique et social pour l’Europe et pour la France

Le déploiement massif des constellations de satellites pose de nombreuses questions en termes de géopolitique et de souveraineté, à l’échelle mondiale mais aussi européenne et française. L’exemple des coupures de réseau soudaines de Starlink en plein conflit Russo-Ukrainien en 2022 a montré la dépendance à SpaceX.

Destinée à contrer la domination de Starlink, et à renforcer la souveraineté de l'Europe, une alliance européenne composée de Airbus, Thales et Leonardo a permis la signature, le 23 octobre 2025, d’un protocole d'accord pour fusionner leurs activités dans les satellites. Ce projet devrait employer 25 000 personnes à travers l’Europe.  

Starlink est déjà bien implanté en Europe où il opère depuis plusieurs années, avec des licences accordées progressivement. Aujourd’hui, la société américaine propose ses services en France sans significativement créer d’emplois, critère pourtant essentiel pour justifier l’attribution de licences au regard du Code des Postes et Télécommunications que l’Arcep est censée faire respecter. Aucune source publique ne communique l’effectif précis de Starlink en France. Par ailleurs, les premières licences ont été accordées dans un contexte où les critères environnementaux et sociaux étaient moins observés.

Les nouveaux projets comme Kuiper doivent être soumis à des exigences plus élevées.

Ainsi, comme l’a récemment rappelé un courrier de la CFE-CGC Télécoms à l’ARCEP, l’autorité de régulation continue de délivrer des autorisations d’utilisation de fréquences à des opérateurs de télécommunications par satellite sans leur imposer les mêmes obligations qu’aux autres opérateurs terrestres français. Cela crée une distorsion de concurrence au détriment des opérateurs terrestres et de leurs salariés (menace l’emploi dans le secteur des télécoms, notamment dans les services de maintenance, d’exploitation et d’ingénierie).

Ces autorisations d’utilisation de fréquences sont d’autant plus surprenantes que l’ARCEP avait alerté en novembre 2023 sur les « mégaconstellations qui pourraient potentiellement fragiliser toute l’orbite basse ». Elle déplorait alors l’absence de régulation internationale et questionnait aussi la question de leur impact environnemental. On cherche la logique.

La CFE-CGC Télécoms envoie un signal à l’ARCEP, à l’Etat et aux autres opérateurs pour exiger des garanties sociales et environnementales dans les futures attributions de licences, créant un précédent pour les prochains projets satellitaires.

Un défi environnemental en forme de bombe à retardement ?

L’évènement organisé par l’ADEME, l’ARCEP et le CNES en novembre 2023 dressait déjà le panorama des impacts des mégaconstellations sur les limites de l’espace, avec une infographie rappelant les impacts clés .

Le déploiement massif de constellations de satellites en orbite basse génère une empreinte carbone significative et soulève des questions de pollution spatiale et de durabilité comme le souligne cet extrait du document cité ci-dessus, en référence au cycle de vie d’un satellite.

image1 article satellites a utiliser

Le cycle de vie d’un satellite a des conséquences sur le changement climatique et sur l’épuisement des ressources. Il présente aussi des effets encore mal évalués sur l’écotoxicité (effets toxiques des matériaux et émissions liées au satellite, notamment au lancement, voir aussi : « les effets hors CO2, une forte incertitude à intégrer sur l’impact des segments lanceur et satellite, rapport du Shift Project, page 51) et sur la gestion des débris spatiaux et terrestres. Cette pollution due aux débris est largement documentée dans les études de l’Agence Spatiale Européenne.

Avec l'augmentation du nombre de satellites en orbite, le risque de collisions augmente. Cela pourrait entraîner une réaction en chaîne appelée syndrome de Kessler , provoquant un dangereux nuage de débris spatiaux, rendant potentiellement les futures missions spatiales dangereuses, voire impossibles. A ces éléments s’ajoutent les questions de pollution lumineuse impactant les travaux des astronomes qui s’inquiètent de l’impact des satellites sur la vision nocturne du ciel. Au plus fort de leur déploiement, on estime qu'une étoile sur 15 visible à l'œil nu serait en réalité un satellite en mouvement

De la même manière, le rapport final du Shift Project sur les réseaux avait évalué en Mars 2024 l’empreinte carbone de trois réseaux satellitaires en intégrant les 4 segments d’émissions : le satellite, le lanceur, les stations au sol et le matériel utilisé par les utilisateurs.

L’évaluation de l’empreinte carbone de la constellation Starlink a abouti à plus de 1600kt CO2eq soit près de 2 fois les réseaux fixes et mobiles français en 2020, et ceci pour les 2 millions d’utilisateurs de Starlink au moment de l’évaluation en 2024.

Starlink annonce 7 millions de clients actuellement.

poids carbone satellite

Avec la fréquence des lancements, notamment sur l’orbite basse, associée à une durée de vie de l’ordre de 5 ans pour ces satellites LEO (contre 15 à 20 ans pour ceux de l’orbite haute GEO), la croissance exponentielle des lancements de satellites sera délétère pour la planète.

Dans l'histoire de l'industrie spatiale, les dommages environnementaux n'ont pas constitué une préoccupation majeure en raison du petit nombre d'opérateurs, principalement des gouvernements et des chercheurs. La faible fréquence des lancements était censée avoir un impact minimal à l'échelle mondiale. Avec la nouvelle course à l'espace en plein essor, et des mégaconstellations de type « jetable », nécessitant un renouvellement constant, ces hypothèses ne tiennent plus.

Des développements satellitaires, pour quoi faire en rapport avec un tel coût écologique ?

Les partisans des mégaconstellations de satellites affirment qu'elles sont nécessaires pour assurer une « connectivité internet mondiale ».

  • Le besoin est-il pertinent dans les zones déjà couvertes ? Le « besoin en connectivité internet mondiale » est déjà couvert pour 2/3 de la population mondiale puisque selon les dernières données de l’ONU, « quelque 68 % des habitants de la planète utilisaient Internet en 2024, contre 40 % en 2015 ».
  • Concernant les populations déjà couvertes, en particulier celles qui ont accès à la fibre, quels sont les avantages fonctionnels entre les offres ? Un article détaillé de TECHSTOCK² conclut qu’« en comparant l’internet par satellite et la fibre optique, il apparaît clairement que la fibre optique est supérieure en termes de performance brute : elle offre la latence la plus faible, la bande passante la plus élevée et le service le plus fiable, ce qui en fait la solution idéale pour quasiment toutes les applications exigeantes, du streaming aux jeux vidéo en passant par le télétravail. » L’offensive marketing actuelle sur les offres satellitaires ne serait-elle pas plutôt guidée par une volonté de conquête de marché que par un objectif « social » de raccordement des populations isolées ?
  • Le tiers de la population mondiale non connectée résulte de plusieurs facteurs souvent combinés (couverture mais aussi coût d’accès trop élevé, manque de compétences, fractures générationnelles et sociales, fiabilité et qualité). L’argument de la « couverture satellitaire pour une connectivité internet mondiale » tient-il face aux autres freins que sont notamment l'accessibilité financière et la formation, voire tout simplement la demande des populations concernées ?

Comme le recommande le Shift Project dans son rapport, il serait utile « d’instruire une stratégie sur la place des satellites de télécommunications dans un système numérique sobre et résilient », probablement en qualifiant systématiquement les couvertures terrestres et spatiales existantes ainsi qu’en interrogeant les usages et la densité de population à couvrir.

A ce stade, on peut voir le satellite comme un complément aux offres actuelles, utiles sur les zones non couvertes par les réseaux terrestres.

Le défi permanent des décideurs devrait être de concilier les technologies afin d’atteindre une couverture universelle pertinente en fonction des usages, sans surcoût environnemental et social déraisonnable.

Quelle place pour Orange dans cette course au spatial ?

Orange est actif dans le domaine spatial avec une stratégie axée sur l’extension de la couverture internet par satellites.

  • Sur le segment GEO, depuis novembre 2023, Orange propose une offre satellite en France pour les zones non éligibles à la fibre ou à l’ADSL.Cette offre s’appuie sur le satellite EUTELSAT KONNECT VHTS lancé en septembre 2022 par Ariane 5, en orbite haute. Orange Moyen-Orient & Afrique a conclu un accord avec Eutelsat en mars 2025 pour le déploiement d’EUTELSAT KONNECT permettant l'accès à Internet haut débit en Jordanie, Côte d’Ivoire, Sénégal et République démocratique du Congo.
  • Sur le segment LEO, pour enrichir l’offre de services de connectivité par satellite, Orange a signé en juin dernier un accord pluriannuel avec Eutelsat pour utiliser la constellation de satellites en orbite basse OneWeb. Avec l’intégration de OneWeb dans SafetyCase, dispositif de connectivité d’urgence (connectivité Wifi et Satellite sur un périmètre de 100 à 150 m fonctionnant sur batterie et déployable en moins de 30 minutes), l’offre assure une continuité de communication même en cas de défaillance des réseaux terrestres.

Afrique : Selon l’UIT, 37% de la population africaine utilisait internet en 2024 avec de fortes disparités régionales (taux de pénétration de 30% en Afrique subsaharienne). L’accord entre Orange et Eutelsat permet de proposer une offre d’accès par satellite géostationnaire qui permet de répondre aux besoins des Etats de réduire la fracture numérique tout en se positionnant face aux offres de Starlink. Orange met en avant le modèle hybride qui s’appuie sur la complémentarité fibre, mobile et satellite. Les prochains pays ciblés par Eutelsat et Orange sont le Liberia, Madagascar et la Centre-Afrique.

Europe : Orange soutient également le développement du consortium européen IRIS² . Prévu pour 2030, il constituera le premier réseau de satellites multi-orbitaux en Europe et sera constitué d'environ 300 satellites. Cette constellation fournira une infrastructure de communication sécurisée aux organismes et agences gouvernementales de l’UE. Cette stratégie globale visant à étendre la couverture internet permet de répondre à la montée des acteurs extra-européens et contribue à renforcer la résilience des réseaux, notamment en cas de crise majeure comme cela a été récemment le cas à Mayotte ou encore à Valence en Espagne.

France : Orange lance à partir du 11 décembre prochain le service Message Satellite , développé avec Skylo, opérateur de constellation satellitaire. Ce service permet aux clients en France Métropolitaine d'envoyer et de recevoir des sms ainsi que leur localisation par Satellite, en France et dans 36 pays, lorsque la couverture mobile ou Wi-Fi est indisponible. Skylo ne déploie pas sa propre constellation de satellites : l’entreprise collabore avec des opérateurs satellitaires comme Viasat, (GEO) ou encore Echostar, Inmarsat et Terrestar.

Message Satellite présente un intérêt dans des situations particulières, notamment lorsqu’on est en danger en dehors des zones de couvertures des réseaux terrestres.

En parallèle, la question des terminaux et de manière générale des ressources associées au service se pose. En effet, l’accès est possible uniquement pour le moment sur des terminaux spécifiques, en l’occurrence des smartphones Google Pixel 9 ou 10 et pas « tout mobile lambda » comme cela semble être à terme l’objectif de Skylo. Le renouvellement de son terminal pour accéder à cette offre spécifique est nécessaire. L’impact sur les terminaux utilisateurs est donc important d’autant que les concurrents vont suivre (Vodafone, Virgin Média O2) et accompagner le phénomène. Ce coût carbone s'ajoute à l'empreinte carbone globable de tout projet satellitaire décrite plus haut.

Skylo est déjà implanté comme un acteur clé du secteur et vient d'étendre ses relations avec Qualcomm et Google. Il y a lieu également de se poser la question de l’accord entre Skylo et Orange par rapport à notre partenaire historique Eutelsat. Christel Heydemann a rappelé dernièrement sur France Inter que sur cette solution en particulier (Message Satellite), « on utilise les constellations qui ont des bandes de fréquence en Europe » et qu’aujourd’hui Eutelsat ne les détient pas ; « il n’y a que deux constellations et elles ne sont pas européennes ».    

Compte tenu du rapprochement récent d’Orange d’un ensemble d’initiatives européennes citées plus haut, on s’interroge sur cet accord avec une société américaine qui semble vouloir « défier » Starlink , qui peut accéder aux bandes de fréquences en Europe via des constellations qui ne sont pas européennes ...).

A suivre.

Une société française, Constellation Technologies & Opérations se positionne aussi sur le marché. Elle a le soutien d’acteurs clés de la SpaceTech européenne, bénéficiant notamment du programme d’incubation de l’Agence Spatiale Européenne ESA BIC

Face à l’offensive démesurée d’Elon Musk, chaque pays ou région réagit : chacun doit pouvoir comprendre, y compris les consommateurs, ce qui se joue ici.

En conclusion,

Sans normes efficaces et règles contraignantes sur l’orbite basse, on assiste actuellement à la « conquête du far west spatial » orchestrée notamment par SpaceX avec Starlink (et peut être bientôt par Kuiper/Amazon Leo).

Le coût écologique que fait supporter ce seul acteur à tout l’écosystème spatial est exorbitant. Ses constellations occasionnent non seulement un poids en CO2 colossal mais entrainent des collisions potentielles dues aux débris qui pourraient rendre dangereux le lancement de nouvelles missions spatiales.

En novembre 2022, le Government Accountability Office (GAO), organisme indépendant de contrôle du Congrès américain a publié son rapport intitulé « Licences satellite : la FCC devrait réexaminer son processus d'évaluation environnementale pour les grandes constellations de satellites ». Ce rapport concluait que la FCC (Commission Fédérales des Communications) contournait l'évaluation environnementale requise par la loi nationale pour les mégaconstellations de satellites. D’après les informations du site du GAO, aucune mesure n’a été prise ni n’est prévue pour donner suite à leurs recommandations. Le GAO est sous pression depuis le retour de la nouvelle administration américaine et a vu son budget réduit de près de 50% en 2025.

En Europe et notamment en France, les opérations commerciales autour des télécommunications par satellites, déjà nombreuses, s’accélèrent. Face aux incidences sociales et environnementales de ces déploiements, il est important de réagir et de faire réagir l’Arcep, voire la Commission Européenne.

La bataille risque d’être rude sur l’ensemble des défis, qu’ils soient géopolitiques, environnementaux et sociaux.

 

Economie et Réglementation des Télécoms Europe et International Numérique

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