France Télécom : « objectif de décroissance : 5 % » - Lyon Gratuit

Depuis 2006, France Télécom a adopté le plan Next (Nouvelle expérience de télécommunication) qui a mené à la suppression de 22 000 emplois. Les syndicats dénoncent ces réductions de personnels, mais surtout les pressions subies par les employés pour les pousser à partir. Pour y voir plus clair, nous avons posé trois questions à Jean-Yves Claret, cadre à France Télécom et délégué syndical régional CFE-CGC

Lyongratuit : Quelle est la situation aujourd’hui ?
Jean Yves Claret : Ce qu’il se passe, c’est que sur les 6 500 employés que France Télécom emploie dans la région lyonnaise, un sur cinq a déjà « sauté ». Sur l’ensemble du territoire, ce sont 22 000 emplois sur 120 000 qui ont été supprimés depuis 3 ans, alors que parallèlement, France Télécom a fait sous-traiter 25 000 postes par des entreprises privées ! C’est une aberration, surtout lorsque l’on sait que l’année dernière, France Telecom a réalisé un « cash flow » (bénéfices, ndlr) de 7,8 milliards d’euros. Mais plutôt que de redistribuer un peu de ces bénéfices aux employés, en augmentant les salaires par exemple, ou simplement en leur permettant de conserver leur emploi, l’entreprise a reversé 5 milliards à ses actionnaires. Leur seul objectif, c’est de supprimer du personnel. La direction a même reconnu un objectif de décroissance de 5 % environ

LG : Comment la direction procède-t-elle ?
J-Y C : Tous les moyens sont bons pour mettre la pression sur les employés. Dès qu’un employé atteint 55 ans, il subit des pressions. Les deux moyens privilégiés par la direction sont la mobilité à l’intérieur même de l’entreprise et le changement du lieu de travail. Par exemple, une personne chargée de l’accueil physique dans une agence se retrouve au 10 14 pour répondre au téléphone. Ou alors ceux qui travaillent dans des petites villes sont mutés vers des centres plus importants. Par exemple, on prie une personne qui travaille à Cluses de travailler à Annecy, ou une qui travaille à Annecy de venir travailler à Lyon, avec les conséquences que ça entraîne en matière de transport de logement, etc. Le but, c’est de faire craquer les employés pour qu’ils démissionnent. Mais on en a marre de voir les personnels harcelés, marre de voir des personnes au bord du suicide (13 depuis le début de l’année sur tout le territoire). La logique de réduction du personnel n’épargne aucun service, en ce moment c’est le Service de Santé au Travail qui est dans le collimateur. La direction a tenté la réduction d’un médecin du travail, laquelle a été refusée par le législateur. Pour contourner la décision de justice, la direction a embauché un nouveau médecin… pour un CDD de 10 mois, qui ne sera évidemment pas renouvelé !

LG : Que demandez-vous et quels sont vos moyens d’action ?
J-Y C : Nous demandons simplement à l’entreprise de permettre aux gens de travailler mieux, nous demandons une audience avec la direction. Notre statut de fonctionnaire et notre droit à la santé sont menacés, nous demandons à ce qu’ils soient préservés. Nos recours sont limités, nous informons les employés, faisons une grève de temps en temps, aujourd’hui nous tentons d’alerter l’opinion, par le biais des médias. Concrètement, notre seul recours possible est le tribunal.

Extrait  - Lyon gratuit  Stephane Rouss - 28/11/08 interwiew Jean Yves Claret

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