Stéphane RICHARD : France Télécom doit devenir plus respectueuse de ses clients - RTL

 ... Normalement le passage de témoin avec Didier Lombard qui était le Président Directeur général de France Telecom n'aurait dû avoir lieu que l'année prochaine.

Pourquoi avez-vous hâté le mouvement ?


Vous savez, on a eu un grand choc dans cette entreprise à l'automne. De ce choc, on a retiré la conviction qu'il fallait d'abord donner la parole à nos salariés et qu'est-ce qu'ils ont exprimé ? Ils ont exprimé un besoin de changement, un besoin de renouveau, le besoin aussi d'une nouvelle perspective pour cette entreprise. Et Didier a très logiquement considéré qu'à un an de la fin de son mandat, il ne pouvait pas porter et incarner ce renouveau, c'est la raison pour laquelle lui et moi, on est tombés d'accord sur cette accélération du calendrier.


Il fallait tourner la page ?


C'est pas vraiment tourner la page parce que d'abord, Didier va rester en tant que président d'un exécutif, quelqu'un qui nous apportera aussi son expérience et sa connaissance du monde de la technologie. Mais je vous l'ai dit, on a besoin aujourd'hui d'un nouveau projet, on a besoin d'une nouvelle équipe (je l'ai d'ailleurs
dévoilée, hier) ; et tout ceci, il est évident que ce n'est pas Didier à quelques mois de la fin de son mandat, qui pouvait le porter.
Hélas, les mauvaises nouvelles n'ont pas l'air terminé à France Telecom !
Vendredi dernier, 19 février, un nouveau salarié de votre entreprise à Laon s'est suicidé. Il y a, a déclaré à cette occasion un délégué syndical de la CFE-CGC, une recrudescence de suicides depuis le début de cette année à France Telecom, cela prouve, dit ce délégué que sur le terrain, des gens restent désespérés.


Partagez-vous ce constat, Stéphane Richard ?


D'abord, c'est vrai qu'il y a des suicides qui continuent. D'ailleurs, un des suicides parmi notre personnel, il y en a eu sept depuis le début de l'année. Vous savez, moi j'ai dit depuis déjà un petit moment que je n'étais pas un magicien, je ne suis certainement pas non plus l'homme providentiel. Bien sûr qu'il y a des situations de désespoir encore parmi notre personnel. On a plus de 100.000 personnes en France.

Le malaise social qui a été révélé par cette crise à l'automne dernier, on voit qu'il puise ses causes dans des évolutions de long terme de l'entreprise. Tout le monde comprend bien qu'on ne peut pas changer ça du jour au
lendemain, je n'ai pas de baguette magique. Je crois que ce qui a changé fondamentalement, c'est qu'on a pris le problème, vraiment à bras-le-corps.

On a lancé beaucoup de chantiers, on a aussi engagé une discussion sur beaucoup de sujets tout à fait
fondamentaux avec les organisations sociales, par exemple la mobilité. Et donc finalement, mon objectif moi c'est de travailler sur les facteurs, les facteurs de souffrance et de faire en sorte qu'en redéfinissant des règles de vie commune et aussi en travaillant sur des chantiers très concrets, eh bien on fabrique
progressivement une nouvelle entreprise dans laquelle ce type de situation extrême ne pourra plus se produire.

On a noté qu'une inspectrice du travail vient de remettre un rapport au Parquet de Paris. Elle fait état à l'intérieur de votre entreprise -quand on lit ça, on est tout de même étonné-, je la cite "d'une mise en danger de la vie d'autrui et harcèlement moral du fait de méthode de gestion de nature à porter atteinte à
la santé des travailleurs".

Quand vous lisez ça, elle exagère ? Elle a raison ? Ca correspond à une réalité ?


Ecoutez il y a des enquêtes qui sont en cours sur un certain nombre de drames et c'est bien normal. ...

... Fort heureusement, l'immense majorité de nos salariés, je vous l'assure, ne vivent pas dans un climat de harcèlement moral. Qu'il ait pu y avoir des dérives dans un certain nombre de cas et que, peut-être aussi sur
des personnes fragiles, ces dérives aient pu produire dess ituations extrêmes, c'est malheureusement une réalité. Il nous faut donc, comme je vous le disais, travailler maintenant sur tout
cela.


Et à propos de ce que dit Mme Cattala, cette inspectrice du travail, pour moi ça met aussi en lumière un des grands chantiers qui est devant nous, qui est ce que j'appelle la rénovation managériale. ...

Extrait : interwiew S Richard - RTL - JM Aphatie - 27/02/10

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