un syndicat dénonce un dividende supérieur aux bénéfices - Le Monde

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Le groupe France Télécom sacrifie-t-il ses salariés et ses investissements au profit de ses actionnaires en versant beaucoup trop de dividendes ?

Dans un communiqué publié vendredi 4 juin, le syndicat CFE-CGC/UNSA de l'opérateur de télécommunication dénonce le fait que l'ex-monopole public (privatisé en 1997) a non seulement versé "des dividendes (au titre de l'année 2009) supérieurs aux bénéfices de l'entreprise", mais, qu'en outre, il "vient de perdre 250 millions d'euros sur le marché des changes liés à son obligation d'emprunter pour financer le paiement anticipé des dividendes".

Le syndicat, soutenu par l'ADEAS, une association d'actionnaires salariés (4,4 % du capital fin 2009), compte bien appeler à voter contre ce versement lors de l'assemblée générale (AG) du 9 juin, durant laquelle les actionnaires doivent se prononcer sur le montant des dividendes versés pour 2009.

Le 24 février, le conseil d'administration du groupe a effectivement décidé de proposer la distribution d'un dividende de 1,40 euro par action au titre de l'année 2009. Ce qui, vu le nombre d'actions au capital du groupe (2,6 milliards), correspond à 3,7 milliards d'euros.

Or le résultat net de France Télécom, "en ne tenant compte que des profits qui remontent effectivement à la maison mère, s'établit à 2,9 milliards d'euros", précise Sébastien Crozier, du syndicat CFE-CGC/UNSA.

Par ailleurs, le paiement des dividendes intervient généralement juste après l'AG. Mais dans ce cas précis, une partie du dividende (0,60 euro) a été versée par anticipation le 2 septembre 2009. Le groupe a donc décaissé presque 1,6 milliard d'euros à ce moment-là.

Pour ce faire, prétend la CFE-CGC/UNSA, France Télécom "a dû contracter sur les marchés financiers un emprunt obligataire quelques semaines plus tôt", fin juin 2009.

Or, assure le syndicat, non seulement le groupe a déjà payé 72 millions d'euros en intérêts d'emprunt, mais, surtout, cet emprunt ayant été levé en dollars (2,5 milliards), compte tenu de la baisse de l'euro par rapport au billet vert, au 1er juin, sa valeur initiale a augmenté de 250 millions d'euros.

Le syndicat, qui pointe au passage la responsabilité de l'Etat, premier actionnaire avec presque 27 % du capital, réclame une baisse "immédiate du niveau des dividendes, à 0,50 euro par action"....

...."La question des dividendes est débattue tous les ans lors du conseil d'administration de février. La règle fixée (un niveau de distribution supérieur ou égal à 45 % du flux net de trésorerie) n'est pas gravée dans le marbre, selon un proche de la direction. Si le groupe avait divisé par deux son dividende cette année, il aurait eu une crise boursière en plus de la crise sociale."

Extrait : Le Monde - 4 juin 2010 - Cécile Ducourtieux

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