La santé à SCE : ça va mieux ?

La santé à SCE : ça va mieux ?

Un bilan vient d'être présenté au CE sur le service de santé au travail (SST) sur 2011. Le personnel médical s'investit beaucoup dans l'amélioration du service, la direction fait des efforts pour lui attribuer des moyens matériels et humains supplémentaires. Ces points positifs contribuent à l'amélioration du climat social. Mais des lacunes demeurent et l'amélioration reste fragile, car un point essentiel reste absent : la préoccupation de la santé des personnels n'est pas intégrée dans le management global de l'entreprise.

On en sait plus

La dispersion des salariés et des sites de SCE en France, la nécessité de faire appel en province aux SST des directions Orange, parfois pour quelques salariés, ne favorisent pas la remontée et le suivi des personnels sur tout le territoire.

Cependant, les élus du CE ont noté que des efforts étaient faits pour leur fournir davantage d'informations sur leur santé, leur prise en charge et leur suivi. Ils ont eu une vision plus complète du travail des médecins, visiblement très impliqués dans l'amélioration du SST qui n'a eu son agrément du ministère du travail qu'à la fin de l'année 2011 pour l'ensemble du groupe. Les médecins ont fort à faire : dépistage et suivi des pathologies, participation aux réunions des CHSCT et à des formations, réunions de coordinations avec leurs collègues, amélioration des locaux médicaux, croissance forte des visites demandées par les salariés... A tel point, qu'il parait difficile qu'ils puissent mener tant de choses à la fois. De manière générale, certains indicateurs montrent que le service a encore du mal à répondre à tous les besoins.

Ce qu'il faut améliorer en priorité

Suivi des changements d'activité trop fréquents

Les salariés qui ont changé d'activité depuis 18 mois devraient être dénombrés : ce n'est pas le cas. Compte tenu de l'état de réorganisation quasi permanent de notre entité, ce suivi aurait tout son sens.

Les visites médicales : un moyen de prévention

Les visites médicales obligatoires sont encore insusffisamment faites (22%). Cette défaillance est constatée depuis plusieurs années par les médecins et les représentants du personnel sans que la situation s'améliore. Sont en cause les limites de l'outil de réservation des rendez-vous, mais plus généralement, les visites obligatoires sont perçues comme un acte individuel et sans véritable utilité. Or, elles constituent un outil de travail sur la santé collective et contribuent à la prévention des risques et des maladies.

Par ailleurs, les visites obligatoires sont « concurrencées » par les visites supplémentaires à l'initiative du salarié, de la hiérarchie ou du médecin du travail, qui sont en forte croissance. Les salariés osent de plus en plus parler de leurs problèmes ; mais les questions abordées devraient plus souvent trouver leur solution dans l'environnement et le dialogue au travail plutôt que dans le cabinet du médecin.

Amiante : un suivi au-delà du départ de l'entreprise

S'agissant des conséquences de l'exposition à l'amiante sur la santé, le nombre de personnes recensées est restreint (une petite cinquantaine), mais elles sont suffisamment importantes (risques de cancers du système respiratoire) et la direction devrait y consacrer les moyens nécessaires;  La population concernée est essentiellement celle des techniciens d'intervention, même s'ils n'exercent plus ce métier aujourd'hui. Pour développer toute son efficacité, le suivi post-exposition doit se faire le plus longtemps possible ; la direction devrait, notamment, informer les médecins des personnes qui partent en retraite. Ils seraient alors en mesure de fournir les documents nécessaires au médecin traitant pour qu'il prenne le relai. Malheureusement, cette information n'est pas faite.

Situations individuelles

Les situations individuelles relativement complexes ou qui ont du mal à trouver leur solution se traitent au cours de conférences dites « sanitaires ». Derrière ce jargon hygiénique du XIXe se cachent des réunions qui regroupent RH, manager et médecin du travail. Les médecins constatent l'efficacité de ces réunions, mais elles ont un grave défaut à nos yeux : n'y sont pas invités les salariés eux-mêmes et/ou un représentant choisi par eux.

Recruter et garder les médecins à SCE

En 2011, SCE continue à souffrir d'une difficulté à recruter des médecins : en plus de leur propre travail, certains sont amenés à effectuer des remplacements sur un autre site, mais en service minimum ; outre la persistance de cette carence, on note un turn over encore inquiétant.

Travail en équipe

La diversité et la complémentarité des compétences au sein du SST est une obligation légale, particulièrement importante dans un grand groupe comme FT-Orange compte tenu de la diversité des métiers, et de son histoire concernant la souffrance au travail. Mais les efforts de la direction dans ce domaine sont largement insuffisants : une assistante sociale et un préventeur ne constitue pas une équipe pluridisciplinaire. Les élus ont une nouvelle fois demander l'intégration notamment d'ergonomes et de psychologues du travail dans les équipes médicales.

Et l' organisation du travail ?

Constat général partagé entre les médecins et les élus : les questions de santé et notamment les risques psycho-sociaux ne sont pas pris en compte dans le management général de l'entreprise. Les médecins constatent qu'ils ne sont pas sollicités en amont des projets d'organisation. Les élus constatent que les CHSCT ne sont pas systématiquement informés ou consultés sur ces projets.

Dans la prise en charge de réclamations ou problèmes apparemment individuels des salariés, les représentants du personnel ont l'occasion de constater que bien souvent la hiérarchie et les RH résistent au changement dans l'organisation du travail. Visiblement, ces acteurs manquent de cadre référent qui prenne en compte l'impact de la santé sur l'environnement professionnel.

Et pourtant en 2010, la direction a publié les principes directeurs du management de la santé et de la sécurité au travail dans l'organisation générale de l'entreprise. Ces principes rappellent que « le système de management de la santé au travail fait partie intégrante du système de management global de l'entreprise ». Ils ne sont toujours pas appliqués à SCE et la direction reconnait avoir fait l'objet de deux audits à ce sujet dont les conclusions ont été négatives.

La CFE CGC-UNA revendique

Pour une amélioration plus évidente du climat social et du bien-être au travail, pour que les personnels soient à leur juste place dans l'entreprise, la CFE CGC-UNSA revendique :

► que le management de la santé soit intégré en amont dans le management global de l'entreprise

► que des efforts supplémentaires soient faits à SCE dans le recrutement des médecins et leur maintien durable à leur poste, car le médecin est le pivot central du service de santé au travail et la condition essentielle de son efficacité.

► que soient prises en compte immédiatement dans les plans de prévention toutes les actions nécessaires à la suppression ou à la réduction des risques psychosociaux signalés par les médecins du travail et par les représentants du personnel

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