Procès France Télécom, jour 32 : des employés rendus, « à leurs propres yeux, illégitimes »

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La 32ème journée d'audience, qui s’est déroulée le vendredi 28 juin, a notamment vu témoigner des responsables syndicaux et des experts médicaux. Il y a eu peu d’articles de presse, mais encore une fois, le fil Twitter de la journaliste de L’Humanité Cécile Rousseau donne un bon aperçu du déroulé de la journée.

Rappelant que « devant ce tribunal, les organisations syndicales, avec leurs différences, sont unies »,  Eric Beynel, porte-parole de l'union syndicale Solidaires, affirme que dans l’affaire des suicides de France Télécom, « il n’y pas de malchance, il y a une organisation qui est décidée, déterminée, annoncée et mise en œuvre et elle a des conséquences pour la collectivité de travail ». « Derrière les milliers de pages et les dizaine d’heures de débats, il y a ces centaines de femmes et d’hommes marqués à jamais et autour, des milliers d’autres qui se reconnaissent en eux. »

L’ensemble de son intervention sur Mediapart – Eric Beynel – 29/06/2019

Pierre Vars, secrétaire général de l'UNSA Orange, dénonce « la plus grosse restructuration en France depuis la sidérurgie », avec comme méthode, « le harcèlement individuel ».

Sociologue du travail, Daniele Linhart, estime qu’il y a un « modèle managérial » qui a commencé à émerger au moment de la crise France Télécom. La question qui se posait à la direction, c’était de « trouver des moyens légitimes pour faire en sorte que certains fonctionnaires acceptent de partir » et « rendre plus malléables » ceux qui restaient. Pour elle, l’inspiration profonde de ce modèle, c’est d’« attaquer la professionnalité » des employés, en les rendant, « à leurs propres yeux, illégitimes ». Ce modèle attaquait donc « le cœur de l’humanité de chaque professionnel ». Aucune « accumulation de maladresses » là-dedans, mais bien « des stratégies de déstabilisation ».

Pascale Abdessamad, assistante sociale chez France Télécom à l’époque des faits, raconte comment, avec « un ratio de 1500 salariés par assistante sociale », elle ne pouvait plus faire son travail. Au plus fort de la crise, « plutôt que de développer les services sociaux, les effectifs ont diminué, la sous-traitance s’est multiplié ».

Le dernier témoignage de la journée est celui de Francis Le Bras, ingénieur expert du minitel, qui voit son poste supprimé et est affecté à des tâches qu’« on aurait données à un stagiaire ». Ensuite, l’engrenage ressemble à du déjà vu depuis le début de ce procès : dépression, alerte cardiaque dans l'entreprise – que France Télécom demande à la CPAM de ne pas qualifier en accident du travail –, tentative de suicide médicamenteuse, avant un licenciement pour inaptitude.

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