Collègues étrangers travaillant en France : La CFE-CGC saisit directement M. TRABBIA

Monsieur,

Nous souhaitons, par ce courrier, vous alerter sur le désarroi de certains de nos collègues du périmètre TGI, de nationalités étrangères, travaillant en France.

Il s'agit principalement de salariés qui, parce que leur famille est à l'étranger ou parce qu'ils ont des attaches fortes dans un pays autre que la France, souhaiteraient pouvoir télétravailler dans leur patrie d’origine ou leur lieu de vie habituel.

Le premier confinement, très strict, rendait impossible tout déplacement car les transports étaient à l'arrêt et les frontières entre pays avaient été fermées.

Tandis que des Français ont pu partir dans leurs résidences secondaires ou leurs familles pour bénéficier de meilleures conditions de vie et de travail, certains salariés étrangers plus démunis, ou notamment des doctorants qui constituent une richesse pour notre entité d’innovation et de recherche, logeaient et logent encore dans des appartements exigus, isolés de tout contact familial, amical, ou même professionnel, sans rien pour briser leur solitude et leur apporter un soutien moral.

Aujourd’hui ils restent sans perspectives de revoir leurs proches avant de longs mois puisque la situation sanitaire que nous traversons semble s’éterniser ; actuellement trains et avions circulent (certes dans une moindre mesure) et les frontières sont ouvertes, notamment dans l'espace Schengen, mais en raison de l'interdiction actuelle d'Orange, les personnels auxquels nous faisons référence restent assignés sur le territoire français, qu’ils n'ont pu quitter avant le deuxième confinement.

Leurs conditions de travail déjà difficiles s’aggravent également de l’impossibilité de récupérer leur matériel sur les sites, souvent faute de disposer d'un véhicule personnel.

Notre entreprise, qui se veut un modèle « digital et humain », n'accorde pour l'instant aucun droit au télétravail depuis un pays de l'Union Européenne à ses personnels étrangers, comme c'est pourtant le cas dans d'autres grandes entreprises françaises.

Considérant combien le propre du télétravail est de travailler à distance quel que soit l'endroit, pourvu que l'activité s'y prête et que les objectifs soient remplis, l’humain semble être bien oublié lorsqu’il lui est ainsi refusé ce que lui permettent pourtant les outils numériques.

Sachant que l'avenant à l'accord portant sur le télétravail du 26 septembre 2017 (cf. page2) dispose bien qu'il est possible de faire du télétravail dans un pays frontalier de la France métropolitaine, membre de l'UE ou à Monaco, dans les limites de 25% de son temps de travail, nous ne comprenons pas pourquoi cette situation terriblement anxiogène pour les personnels de nationalités étrangères se prolonge-t-elle de cette manière, sans que l’entreprise semble rechercher de solution pérenne pour mettre fin à leur souffrance, ce qui éviterait les dispositions arbitraires et inéquitables de l’actuel traitement « au cas par cas » particuliers.

Inéquité illustrée d’une part par la situation de ce doctorant allemand obtenant l'autorisation de partir vivre son confinement en Allemagne dans sa famille, alors que d’autre part un salarié de nationalité française, parti en vacances à l'étranger voir un proche avant le deuxième confinement et n'ayant pu reprendre son activité  le jour prévu faute de transports suffisants, reçoit de nos Ressources Humaines la sommation de déposer une semaine de congés supplémentaires alors qu’il se trouvait aux Pays-Bas, d'où il pouvait pourtant télétravailler aussi efficacement que s’il était en France ; Pays-Bas et Allemagne étant deux pays membres de l'Union Européenne, cette différence de traitement en fonction du pays d’accueil est vécue comme une véritable discrimination.

Nous traversons une crise sanitaire exceptionnelle dont nous ne saurions prévoir la fin, aussi vous saurions-nous gré de bien vouloir examiner les situations de ces salariés, désemparés et en souffrance

Nous  vous remercions par avance pour toute l'attention que vous porterez à ces situations difficiles ainsi que pour votre bienveillance et vous prions de croire l'expression de notre considération très respectueuse.

Amaury Franchette

DSCO Section TGI CFE-CGC Orange

 

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