Découpe de SFR : la CFE-CGC Télécoms inquiète pour l'emploi.
Rédigé par Stéphanie CRESPIN le . Publié dans Communiqués de Presse.
La CFE-CGC Télécoms, qui regroupe notamment la CFE-CGC Orange, la CFE-CGC SFR et la CFE-CGC Free, exprime sa plus vive inquiétude suite à l’annonce de la Direction des trois opérateurs quant au rachat de SFR.
Aucun d’entre eux n’a été capable d’exprimer la moindre compassion pour les personnels de SFR. Pire, ils ont collectivement prévu un milliard d’euros pour les plans sociaux visant à supprimer les emplois en doublon suite à la découpe de SFR.
La CFE-CGC Télécoms prendra ses responsabilités et contestera devant le Conseil d’Etat la réallocations des fréquences - comme elle l’a fait pour l’attribution des licences 4G et 5G par l’ARCEP et le Ministre des Télécoms (qui ont la co-tutelle du secteur) - en cas d’absence d’obligations sur l’emploi.
Le Conseil d’Etat ne pourra se réfugier derrière l’idée que les nouvelles technologies créent de l’emploi.
En 2000, lors de l’attribution des licences 3G, les opérateurs avaient eu des obligations d’augmenter l’emploi dans le secteur des télécoms.
Nos dirigeants et gouvernants prétendent à la souveraineté alors que c’est 25 000 emplois qui sont délocalisés : centres clients, développements informatiques, supervisions des réseaux… qui engendrent chaque année à la France plus de 700 millions d’euros de déficit, et un manque plus de 2 milliards de PIB…
La CFE-CGC Télécoms demande que les données des clients particuliers et professionnels restent en France et Europe pour garantir la sécurité de notre pays.
Les opérateurs télécoms vont par cette opération augmenter leurs profits, il est légitime qu’une partie de ceux-ci servent à préserver l’emploi (et la couverture territoriale) dans notre pays.
La CFE-CGC Orange regrette l’incapacité de la Direction d’Orange de proposer le rachat des infrastructures de SFR dans ce grand découpage.
Le plan stratégique qui visait à organiser le recentrage d’Orange, ne se traduit en réalité que par une simple stratégie court-termiste de versement de dividendes à des fonds de pension.
C’est le risque d’un échec de refaire d’Orange l’opérateur d’infrastructure essentiel de notre pays.
Le morcelage du déploiement de la fibre tant voulu par l’ARCEP n’a abouti qu’à un effondrement de la qualité et un nombre de zones blanches importants ouvrant sans contrainte le marché à StarLink.
Sans prévoir de garde fous sérieux au retour à trois opérateurs, les dirigeants de notre pays risquent une fois de plus de l’affaiblir, d’empêcher l’émergence d’un champion numérique français, de sacrifier l’emploi, les compétences et de dégrader un peu plus les chiffres du chômage et du budget.
La CFE-CGC Télécoms reste ouverte à un dialogue constructif dépourvu du dogmatisme de la maximisation des profits avec la Direction des trois opérateurs acheteurs. »