EDITORIAL : Défendons l’intérêt général !
Rédigé par Sébastien Crozier le . Publié dans Nos Éditoriaux.
Défendons l’intérêt général !
Le monde se fragmente. Les affrontements se multiplient. Les consensus se font rares. Redonner la primauté à l’intérêt général n’a jamais été aussi vital.
Les forces à l’œuvre sont puissantes et complexes.
Depuis toujours, certains acteurs cherchent à affaiblir l’État et notre pays.
Pendant ce temps, le progrès technologique et l’hyperabondance nourrissent l’individualisme et creusent les inégalités.
La technologie nous enferme dans des bulles de confort, dans une auto-référentialité qui affaiblit notre ouverture sur le monde et la compréhension de l’autre.
Depuis la chute du mur de Berlin, si des centaines de millions de personnes ont échappé à la famine, partout dans le monde, l’écart entre riches et pauvres n’a cessé de croître. Cette question ne concernent pas seulement les États, leurs gouvernants ou les citoyens mais aussi les entreprises, leurs dirigeants, leurs salariés.
Les corps intermédiaires, et en particulier les médiateurs sociaux, doivent retrouver un rôle de premier plan. Ce sont eux qui permettent d’embarquer une société vers un objectif commun.
Sans perspectives d’avenir, il n’y a pas de projet collectif.
Et sans projet collectif, il n’y a que violence.
Aujourd’hui, la Direction d’Orange nous entraîne dans une spirale inquiétante. Quatre ans après son arrivée : aucune vision claire, aucune ambition tangible pour l’avenir.
À défaut, elle attise les divisions internes, oppose salariés et sous-traitants, et concentre les richesses entre les mains d’une minorité. Jamais autant d’avantages n’ont été distribués à si peu de personnes.
Ceux qui se disent représentants des salariés et laissent détourner l’intérêt général au profit de quelques avantages personnels trahissent le collectif.
Les personnels d’Orange ont toujours su innover. Ils ont toujours su montrer le rôle essentiel de notre entreprise pour la nation.
Si, dans le cadre de la découpe de SFR, la Direction renonce à faire d’Orange l’opérateur principal d’infrastructure du pays, où que cela soit au prix de suppressions massives d’emplois chez les opérateurs, nous saisirons les autorités nationales.
Il n’est plus acceptable que ce secteur stratégique pour notre pays voit ses emplois et les données de ses clients délocalisés à Maurice, Madagascar, au Maroc, en Tunisie ou en Inde, au nom d’un profit à court terme, alors même que ces pays connaissent des affrontements politiques violents engendrant l’interruption de nos services, parfois vitaux.
La cohésion nationale passe par le plein emploi. Les télécoms doivent y contribuer. Nous continuerons toutes les batailles pour faire entendre raison à ceux qui nous dirigent. C’est notre devoir !




