L'enquête de l'observatoire du stress crispe France Telecom - Libération

Les salariés de l'opérateur se réunissent pour évoquer la souffrance au travail.

Qui a le droit de parler du stress chez France Telecom ? La direction et les personnels s'en disputent la légitimité. Deux syndicats, SUD-PTT et la CFE-CGC, ont saisi le thème à bras-le-corps. Ils ont tenu hier leurs premières "assises nationales contre le stress et les mobilités forcées", et présenté à cette occasion leur deuxième phase d'enquête de leur observatoire du stress. ....

L'opérateur a même interdit à deux de ses médecins du travail, invités aux assises d'y participer : "C'est contraire à leur neutralité." Le motif fait sortir de ses gonds, Pierre Morville, délégué syndical central de la CFE-CGC, à l'initiative de l'observatoire. Il brandit deux courriers de l'inspection du travail invitant la direction à revenir sur son véto : le devoir de neutralité serait hors de propos.

Détresse. Hier, dans les deux petites salles bondées du cinéma la Clef, à Paris, où se tenaient les assises, les militants venus des sites nationnaux de France Telecom ont fusé, notamment sur le rôle de la médecine du travail face à des situations de détresse. Et ce n'est pas le manque d'initiatives de l'opérateur pour accompagner ses personnels qui a fait débat, alors que 22000 emplois doivent être supprimés sur la période 2006-2008 (12300 départs recensés à fin juin 2007) et que 10000 salariés doivent se reconvertir en interne. Mais plutôt la façon de s'y prendre. L'opérateur a déployé ainsi à la rentrée de "cellules d'écoute" pendant que les syndicats faisaient du battage avec leur observatoire....

Accompagner. L'initiative soulève des interrogations en interne, notamment de la part de médecins du travail. L'une d'elle critique le postulat de départ, qui argue que la "souffrance au travail est liée à un conflit entre salarié et manager ou à une personnalité difficile", et qui sous estime "le rôle des réorganisationset des restructurations du travail qui se succèdent à rythme soutenu". On est coeur du débat, résume Pierre Morville : "Soit le stress est la conséquence d'une pression accrue liée à la mondialisation de l'économie" et la direction n'y peut pas grand chose, et se contente d'accompagner ; soit "c'est un mode de gestion des relations de travail, une sorte de mangement par le stress", s'interoge le syndicaliste, justifiant que les syndicats poussent les feux sur le sujet. 

Trop mobiles, les salariés ne répondent plus

Les employés disent avoir occupé en moyenne 2,17 postes sur les cinq années écoulées.

Au menu de sa seconde enquête : la santé et l'organisation du travail. SUD-PTT et la CFE-CGC à l'origine de la démarche, sont prudents : "il s'agit des premiers axes d'analyse". Le questionnaire mis en ligne récemment a déjaà recueilli un petit millier de réponses. Les résultats sont alarmants. Quatre répondants sur cinq estiment que leur travail n'est pas valorisé par France Télécom et ne croient plus en l'avenir de leur entreprise. Deux tiers ont le sentiment de n'avoir pas réussi leur vie professionnelle. Trois sur quatre estime que leur cadre professionnel influe sur leur santé.. Une sur six consomme des psychotropes.....

Les syndicats soutiennent la validité de leur première enquête sur le stress, publié en septembre, dont l'échantillon élevé (3200 répondants) colle à la réalité des profils observés chez l'opérateur.

extrait art. Libération par Catherine Maussion le 14 décembre 2007

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