«La stratégie Free, c'est la mort des investissements» - Libération

 

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Les représentants syndicaux CFE-CGC et Unsa des opérateurs mobiles historiques (Orange, SFR, Bouygues) ont saisi l'autorité de régulation des télécoms (Arcep) d'une demande d'enquête sur le réseau de Free. Les explications de Sébastien Crozier (photo DR), président de CFE-CGC-Unsa...

Pourquoi demander l'ouverture d'une enquête sur le réseau de Free ?

Au nom de la concurrence néolibérale, on a introduit un quatrième opérateur sur un marchepied. On lui a offert un accord d'itinérance avec Orange [qui prend en charge la majorité des appels des clients de Free, ndlr], et il bénéficie d'une subvention de 5 euros par mois et par abonné de la part de SFR, Orange et Bouygues...


Vous agissez au nom de la défense de l'emploi français ?

Exactement : l'hyperconcurrence associée au consumérisme provoque les délocalisations et l'appauvrissement. On affaiblit la France. Certes, Free est moins cher. Mais soyons sérieux : sur un abonnement à 40 euros, la marge d'un opérateur traditionnel est de 3,20 euros. En dessous, la différence s'obtient par destruction des investissements. Le résultat de la stratégie de Free, c'est que plus personne n'investira. Le consommateur aura l'impression d'y gagner, mais finalement c'est lui qui paiera les problèmes d'emploi.

Ne craignez-vous pas que cette initiative soit confondue avec la contre-attaque commerciale des grands opérateurs contre Free ?

Etre assimilés à des sous-marins alors que nous avons été en lutte violente avec Didier Lombard [ex-président de France Télécom, ndlr], que nous sommes en pleine crise sociale, que tous connaissent notre indépendance... Il se peut certes que nos préoccupations convergent avec celles de la direction, pour des motifs différents. Mais eux veulent protéger les actionnaires, et nous les emplois.

Des menaces précises pèsent-elles sur ceux-ci ?

Nous avons chipé des documents évoquant la supression de 10 000 à 12 000 emplois, dans un délai de dix-huit à vingt-quatre mois, si la situation reste en l'état.

Chez Free, que pensent vos collègues syndicalistes de votre initiative ?

Je vous laisse les appeler. Mais il faut arrêter d'être dans une logique corporatiste et penser l'emploi de manière globale. Que pensent tous les licenciés économiques à cause des délocalisations qui ont précédé l'arrivée de Free ?

 

Extrait : Libération - Dominique Albertini - 25 janvier 2012

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