France Télécom n’est pas une exception française

On observe donc à France Télécom –Orange un double mouvement. D’un côté, l’entreprise joue le jeu du dialogue, directement avec les personnels ou avec leurs représentants. Mais la plupart du temps, elle en fait un exercice purement formel qui ne donne pas lieu à un véritable échange et ses décisions en sortent inchangées ; par ailleurs, les accords qu’elle a elle-même signés sont loin d’être mis en œuvre dans l’entreprise.

De l’autre côté, elle investit des moyens matériels et financiers importants dans la quête et l’affichage de certifications, de labellisations dont elle cherche à contrôler le contenu, soit directement, soit par l’intermédiaire d’autres acteurs, économiques ou politiques. Cette politique d’autorégulation constitue l’essentiel du rapport de RSE.

La volonté de contourner ou de réduire les contraintes du droit du travail, et donc les droits des personnels, au profit de normes beaucoup plus « légères » est partagée depuis un certain temps déjà par les grands groupes et défendue, notamment, au sein du MEDEF ou de « think tanks » porteurs d’une vision néolibérale du monde.

 La RSE pourrait être l’occasion de penser un nouveau modèle d’entreprise qui prenne en compte tous les acteurs contribuant à son activité, dans le respect de l’être humain, des sociétés et de l’environnement naturel. Elle permettrait de contester et de remettre à leur juste place le pouvoir actuellement discrétionnaire de l’actionnaire et la quête permanente du profit financier. Elle ne peut cependant aboutir à un tel résultat si les grands groupes la dominent et la maintiennent au niveau du minimum sociétal et environnemental, tout en prétendant le contraire ; la RSE n’est plus alors qu’une nouvelle forme de communication destinée à renforcer l’image positive de l’entreprise, en cachant la réalité vécue, notamment par les salariés.

Une approche dangereuse, car comme le note le sociologue Gilles Herreros, la vision institutionnelle du réel invite à croire que ce qui est se confond avec ce qui est dit de ce qui est. De cette croyance surgit dans l’entreprise une cécité qui va autoriser les exactions les plus nettes en toute innocence.

Il est donc indispensable que d’autres acteurs, en particulier les syndicats, s’intéressent eux aussi à la RSE, même et surtout s’ils n’y sont pas invités. Compte tenu de leur connaissance des lois et réglementations nationales et de toutes les implications humaines du travail, ils sont à même de faire contrepoids, d’apporter leur part critique et d’imposer leur contribution. C’est ce que compte faire la CFE-CGC/UNSA.

 

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