La CFE-CGC tient en ce début d’année, il est encore temps, à vous exprimer ses meilleurs vœux, et à souhaiter que l’Innovation Groupe soit porteuse en 2021, comme nourrie de l’efficacité opérationnelle qui vous est chère, et entretenue au quotidien de confiance à l’égard de tous ceux qui en sont acteurs.
Ce jour est présentée une information relative au projet de fermeture de l’Intrapreneurs Studio
Au-delà de la sidération dans laquelle les salariés de cette Direction ont été plongés lorsque ce projet a été officialisé, la CFE-CGC relayant de fortes inquiétudes souhaite vous demander ce qui motive une telle projection.
L’arrêt d’une activité lancée en 2016, à relier au dispositif Oz adressant l’innovation et l’amélioration continue salariés depuis 2017, n’est pas anodin : sur le plan humain évidemment, en termes d’expertises et de compétences, en termes d’interactions et de co-construction transverse au sein du Groupe, en relation enfin avec ce qui est fait par nos pairs au sein des secteurs télécom et informatique, comme au sein de bien d’autres entreprises ou sociétés de services, qui semblent bien en tirer des bénéfices pour elles-mêmes, comme pour les territoires où elles opèrent ….
La CFE-CGC souligne, en outre, que nos BUs/pays se sont dotés pour la plus part, dans le contexte de la mise en place des programmes de transformation du Groupe de pôles innovation, de mise en place d’Orange Digital Center (voir à ce titre la cartographie des ODC ouverts à ce jour et ceux dont l’ouverture est programmé dans les mois qui viennent), de développement de Villa (notamment en Bretagne, en Occitanie, ou encore à Paris dont l’activité pour certaine embarque la logique intraprenariale), ou encore des pôles exploration qui semblent d’ailleurs émergés ce jour au sein de nos portefeuilles d’innovation.
Un lieu d’idéation, qui n’est en rien un incubateur, mais plutôt un lieu d’idéation répondant à des objectifs d’idéation salariés, a récemment été créé à Orange France et sponsorisé par Madame Karine Dussert Sarthe.
La CFE-CGC vous demande en conséquence si un lien avec tous ces dispositifs est à réaliser avec le « Projet de fermeture de l’Intrapreneurs Studio ». Elle ne peut comprendre que la question du ROI évoquée dans l’information proposée ce jour puisse motiver, à elle seule, le projet de l’arrêt de l’activité.
La CFE-CGC souligne d’ailleurs que ce dossier d’information reste bien incomplet s’il a pour objet d’ouvrir une consultation.
En effet, ni l’état des lieux réalisé par Sofrecom entre février et juin 2020, ni le dossier présenté à Madame Jego Lavessiere en juillet 2020, ni le projet de « New IS » proposé en décembre dernier, pour ne citer que ces 3 chantiers, ne viennent étayer ce projet de fermeture. N’y figurent pas non plus les bilans et reporting à répétition demandés par le management de l’Open Innovation et de PM&D.
De fait, au-delà de la mobilisation des salariés de l’IS pour contribuer depuis plus de 18 mois à ces chantiers et demandes, afin de penser des adaptations nécessaires à une refonte de l’IS, la CFE-CGC :
relève la grande frustration des salariés pour qui, malgré tous ces travaux engagés, aucun dialogue managérial constructif et transparent n’a été envisagé, pas plus que n’a été envisagé un soutien managérial pour l’accompagnement opérationnel des intrapreneurs.
S’il s’agit d’illustrer ce dialogue, il suffit de noter 2 exemples : l’absence de retour sur les reporting ou dernièrement l’absence de retour sur le projet de « New IS » : l’information sur le « Projet de fermeture de l’IS » reste évidemment l’illustration la plus emblématique de cette absence de dialogue constructif et transparent.
S’il faut illustrer, l’accompagnement opérationnel des intrapreneurs, il suffit juste d’évoquer l’absence de soutien pour entretenir la relation avec les sponsors des projets portés par les intrapreneurs, avec notamment l’arrêt depuis près d’un an d’une planification des Project-board ayant pour objectif de présenter des bilans réguliers sur le développement des projets dans un contexte encadré par les engagements, rôles et redevabilités de chacune des parties prenantes de ces projets.
Sur ce dernier point et à ce titre, l’engagement de la Direction opérationnelle de l’IS, comme celui des intrapreneurs incubés depuis deux ans, malgré un soutien managérial défaillant, est à saluer pour aborder les questions de l’industrialisation des projets,
la CFE-CGC relève également des interrogations sur l’essence même du dispositif intreprenarial pensé pour TGI. L’Intrapreneurs Studio mixe différentes méthodes de travail :
agilité comportementale qui permet de développer le bon mindset pour « intra/entreprendre » et créer de la valeur, une démarche ROISTE… dont peu de personnes dans le Groupe s’inspire,
Lean Startup, qui jusqu’ici est très peu utilisé dans le Groupe (comme pour l’agilité on en parle beaucoup mais qui l’applique réellement ?),
coaching sur la base d’expertise particulière (finance/gestion, règlementation, relation client/partenariale et parties prenantes, marketing, communication, etc.)
gouvernance adaptative selon un modèle one roof pour échanger entre projets et profiter de l’expertise de l’équipe/salariés du Studio pour un accompagnement transverse optimisé.
La différentiation et la valeur de l’IS est basée sur la combinaison de ces méthodes. L’acculturation/transformation et la nouvelle approche business sont la force du Studio, une démarche disruptive et innovante pour le Groupe que seul porte l’IS, une démarche qui mérite des adaptations (certaines pointées ci-dessous) mais qui s’inscrit pleinement dans la démarche « Meaningful Innovation » voulue par Madame Dussert Sarthe.
Enfin, la CFE-CGC note l’introspection réalisée par les salariés ayant débouchée sur le projet de « New IS » avec mise en perspective des difficultés, comme des solutions :
le travail avec les BUs : des sponsors fédérés autour de contrat plus moral que d’engagement, un sourcing des idées et de leurs porteurs (intrapreneurs et leur équipe) à adapter, etc.
des excubations difficiles malgré une création de valeur possible et démontrée ; des succès d’excubation pourtant comme Bizao qui rapporte de l’argent aux bornes du Groupe,
18 mois sans manager au niveau du rattachement de l’IS, ni feuille de route établie, ni objectifs collectifs ou individuels posés, et pas plus d’accompagnement RH notamment quant à l’engagement des salariés (et garanties associées) dans les projets et la reconnaissance / valorisation des acquis de l’expérience pour tous.
Forts de tous ces constats, la CFE-CGC vous interroge sur le bien-fondé d’un tel projet de fermeture, sur les garanties que vous pouvez proposer aujourd’hui aux salariés pour partie épuisés et/ou en souffrance.
