Audit de la qualité de l’air : travaille-t-on au bon (?) air à Orange Village ?
Rédigé par Vos élus du CSE le . Publié dans Orange France Siège.
Un audit de la qualité de l’air a été mené par Bureau Veritas du 1er au 8 août 2024 sur les bâtiments du site d'Orange Village à Arcueil. À cette période, de nombreux collègues étaient en congés... Coïncidence ? Le site est estampillé HQE (Haute Qualité Environnementale), label qui promet confort, santé et bien-être. Sur le papier, tout respire la perfection !
Ce qui est satisfaisant
- Dioxyde de carbone (CO2) : Toutes les mesures sont inférieures à 800 ppm ; c’est respirable et conforme.
- Monoxyde de carbone (CO) : Aucune présence détectée (0 ppm) Ouf !
- Particules (PM10 et PM2.5) : Niveaux acceptables dans tous les locaux. Les particules en suspension (notées PM en anglais pour Particulate matter) incluent les matières microscopiques en suspension dans l'air ou dans l'eau.
- COV Totaux : Concentrations inférieures à la valeur guide de 500 μg/m³. Les Composés Organiques Volatils (COV) sont partout (peintures, colles, cosmétiques, solvants)
- Benzène : RAS, en dessous des seuils.
- Température et hygrométrie : Dans les plages de confort recommandées
Mais l’air pique parfois les yeux : un courant d’air se serait-il glissé entre le label HQE et la réalité terrain ?
- Formaldéhyde : 8 points au-dessus de la norme. La valeur guide est de 30 μg/m³. Les pics relevés s’élèvent à 54,4 μg/m³ (BAT B/R+5/open space) et 50,7 μg/m³ (BAT D/R+5/open space). Le formaldéhyde est utilisé comme biocide désinfectant, comme fixateur et comme conservateur. On peut le retrouver dans des produits de bricolage, d’entretien, dans des revêtements de murs, de sols ou de meubles, dans des plastiques etc.
Les projets LNV1 et LNV2 sont finis depuis plusieurs mois et années ainsi normalement que leurs impacts sur les mobiliers, décorations, aménagements. Ces pics sont difficiles à justifier sur un site censé être sain. On attend des explications claires. Mais la recherche des causes est toujours en cours…
- Contamination microbienne : des résultats à ne pas balayer sous le tapis
Flore totale (bactéries) : 16 points avec résultats non satisfaisants (>1000 UFC/m³) dont 3 points avec des valeurs extrêmes (>2200 UFC/ m³) => ventilation renforcée mise en place.
Flore fongique (moisissures) :9 points avec résultats tolérables (>200 UFC/m³).
Les conditions climatiques chaudes lors des mesures ont pu favoriser le développement microbien. Mais HQE ou pas, quand bactéries et champignons s’installent en open space, ce n’est pas franchement ce qu’on appelle un environnement de travail de qualité…
Analyse de la CFE-CGC
Respirer un air sain n’est pas un privilège, c’est un droit fondamental. Sur ce point, vos élus CFE-CGC ne laisseront pas retomber la pression.
Ce que la CFE-CGC revendique :
- Ne pas exposer durablement les salariés : Pas d’occupation prolongée des zones identifiées comme dégradées lors des audits. Ce n’est pas aux salariés de s’adapter à la pollution.
- Inscrire ces risques dans le DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels), comme le prévoit la réglementation
- Renforcer la prévention primaire, notamment dans les bâtiments les plus impactés : matériaux, mobilier, produits d’entretien. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) est claire : « limiter les émissions à la source, ventiler régulièrement »
- Surveiller activement la ventilation, surtout avec la densification progressive des bâtiments A, B et C. Plus de monde = plus d'exigence sur la qualité de l’air.
- Des mesures en conditions réelles : Prochaine campagne de mesure à réaliser en hiver, avec présence réelle des occupants et activation des nouveaux groupes froid. Y intégrer d’autres sources de pollution : chauffage, aération réduite, taux d’humidité… Les polluants saisonniers ne prennent pas de vacances.
Vos élus CFE-CGC continueront de veiller au partage de l’information de manière transparente avec les salariés.
Les 3 CSSCT (Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail) Grand Public/ Direction Entreprise France et Fonctions supports vont analyser de manière approfondie les résultats et indicateurs sur la qualité de l’air du site Orange Village. Elles tiendront compte des principes de prévention définis à l’article L41 21-2 du code du travail.
Nous vous ferons part de leurs recommandations.