Des enjeux immédiats

Réorganisation d’Orange France :
il faut limiter la perte de centres de décision en région

Le projet de réorganisation présenté en début d’été pour mise en œuvre dès début 2026 vise à rattacher les activités des actuelles Directions Orange à 4 Directions Métiers Opérationnelles nationales et à (re)créer 9 mini Directions Orange sur l’ensemble du territoire métropolitain. Les états-majors des DO et des centaines de postes seront supprimés. Dans un premier temps, les activités et la localisation changeront seulement pour quelques équipes opérationnelles. Mais des effets négatifs importants se feront sentir au fil du temps : la segmentation des activités dans des entités séparées a déjà démontré ses effets délétères, dans la gestion des RIP (Réseaux fibre d’Initiative Publique), des UCI (Unités Client et Industrielle) ou encore de nos tours avec Totem. Progressivement, la communication s’embolise et le pilotage fin des activités en proximité de nos clients se dégrade. La centralisation des décisions, l’industrialisation des processus et la mutualisation des équipes à la maille nationale sont des illusions dangereuses en matière d’efficacité opérationnelle.

Cette nouvelle organisation accélérera en outre le mouvement de suppression des petits bassins d’emploi, tout en affaiblissant les plus importants hors Ile-de-France : moins de postes à responsabilités, moins d’autonomie locale, plus de difficultés à construire des parcours professionnels riches et ascendants en région.

La CFE-CGC Orange prône au contraire le redéploiement de centres de décisions hors Ile-de-France, en construisant des pôles de compétences renforcés autour des spécialités présentes ou à développer, comme la cybersécurité à Rennes, la connectivité par satellite dans le Nord, ou la santé à Marseille, tandis que des clusters restent à construire pour développer notre maîtrise de l’IA ou de la transition environnementale, nouveaux défis majeurs.
Il faut pour cela fluidifier et sécuriser les mobilités entre maison mère et filiales, qui doivent pouvoir se faire dans les deux sens. Et assumer qu’Orange est un acteur clef de l’aménagement du territoire, y compris en matière d’emplois.

La nouvelle organisation sera fortement impactée si Orange reprend une partie des activités de SFR : il faut donc éviter toute précipitation, et regarder plutôt ce qui peut être fait pour améliorer la performance opérationnelle sans modifier l’organisation des équipes.

Orange Business : en grave danger

Depuis plusieurs années, la Direction répète que le redressement d’OB est pour demain. Pour autant, à l’exception d’Orange Cyberdéfense, chiffre d’affaires et marge ne cessent de baisser. Car malheureusement, aucun de nos dirigeants ne connait l’univers des ESN (Entreprises de Services Numériques).

Passer de la connectivité au service ne peut se gérer à coup de plans sociaux. L’échec est retentissant, et c’est la cause de plusieurs suicides de nos collègues.

Le service est une activité exigeante qui nécessite rigueur et humilité, où l’humain est plus important que les infrastructures, loin des pratiques en vigueur.

Vente de SFR : préserver les emplois

Le plan de restructuration de la dette d’Altice, validé par la Justice, autorise la vente de SFR. L’hypothèse d’un repreneur étranger pose la question de la souveraineté numérique, comme la CFE-CGC Orange l’a souligné. Et si les trois autres opérateurs rêvent d’une consolidation à 3 acteurs sur le marché français, personne ne sait encore comment l’opération pourra s’organiser. Mais une fois les actifs répartis, il y aura forcément des plans sociaux chez tous les repreneurs, qui optimiseront leurs organisations et a minima supprimeront les postes en doublons.

La CFE-CGC Orange a d’ores et déjà interpelé le ministère de l’Économie et l’ARCEP (régulateur des télécoms) pour qu’ils préservent les emplois, comme les y enjoint le Code des Postes et Télécommunications dans son article L32-1. La relocalisation en France d’activités techniques et de support permettrait de le faire, tout en améliorant la qualité de service et la sécurité des données. S’il y a réallocation des fréquences mobiles, le développement économique potentiellement induit ne pourra être invoqué, comme lors de l’attribution des fréquences 5G, pour éluder la question du développement de l’emploi. Nous y veillerons.

Intelligence artificielle :
la maîtriser pour qu’elle soit bénéfique

L’intelligence artificielle est déjà à l’œuvre au sein du Groupe. Comme toute technologie, elle n’est en soi ni bonne ni mauvaise, elle est ce que nous en faisons.

Les gains de productivité ne sont pas automatiques. Ils n’existent que si les objectifs et les usages sont pensés en amont, et les personnels formés, tant à l’utilisation de l’IA que dans leur spécialité, pour conserver leur capacité de contrôle : l’IA ne remplace pas l’expertise, elle en dépend. Mais si les personnels sont correctement formés, l’IA peut réduire les inégalités professionnelles.

Pour que les personnels puissent s’engager en confiance dans les usages de l'IA, le dialogue social est indispensable. Transparence, respect des lois et des accords d’entreprise sont indispensables. La CFE-CGC Orange l’exige pour la mise en œuvre de l’outil « Speech Analytics » dans les unités d’accueil de la clientèle.

Pour la CFE-CGC Orange, le déploiement de l’IA doit reposer sur plusieurs principes :

  • L’IA ne doit pas être un outil de contrôle des personnels, lesquels doivent au contraire avoir les moyens de contrôler l’IA.
  • L’IA doit rester un outil complémentaire des compétences humaines, que la machine ne saurait remplacer : « elle mime l’intelligence humaine sans jamais l’égaler dans sa capacité réflexive, éthique et critique».
  • Les personnels doivent être correctement formés, dans leur spécialité comme à l’utilisation de l’IA.
    C’est la responsabilité légale de l’employeur.
  • Les gains de productivité obtenus doivent être partagés avec les personnels.
  • L’IA doit être utilisée avec discernement. Elle doit être frugale sur le plan énergétique et environnemental, et préserver notre souveraineté sur nos données.

Extrait de la Profession de foi : Élections au Conseil d'administration d'Orange 2025 

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