Un document qui dérange - LCI TF1


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Entre 2008 et 2010, France Telecom avait connu une vague de suicides sans précédent avec le décès de 57 salariés. Les syndicats, estimant que ces salariés y avaient été poussés à force de pression, avaient alors porté plainte, conduisant à l'ouverture d'une information judiciaire par le pôle de santé publique du parquet de Paris. Un rapport de l'inspection du travail est venu soutenir cette thèse.

 

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"Dès le départ, il y a eu une volonté délibérée de mettre en place un système porteur de risque social, déclare au Parisien Maître Frédéric Benoist, avocat du syndicat CFE-CGC. On est au-delà du harcèlement moral".

L'avocat s'appuie notamment sur le compte-rendu d'une réunion de l'Acsed, l'association des cadres du géant de communication, s'étant tenue en 2006 et dans lequel les trois ex-dirigeants parleraient de leurs objectifs de réduction d'effectifs, dans des termes laissant paraître un climat social tendu : "Il faut que l'on sorte de la position mère-poule, aurait dit Didier Lombard selon cette note. Ce sera un peu plus dirigiste que par le passé. C'est notre seule chance de faire les 22.000 pour recruter les 6.000 car on a un problème sur les nouvelles technologies".

"Je ferai les départs, par la fenêtre ou par la porte"

Selon les témoignages recueillis par Le Parisien, la secrétaire ayant retranscrit cette discussion dans une note aurait de son propre chef décidé d'adoucir les tournures de phrases des dirigeants. Ainsi dans la version officielle, distribuée aux cadres, la conclusion de Didier Lombard est "En 2007, je ferai les départs d'une façon ou d'une autre". Dans la version originale, cela donnait : "En 2007, je ferai les départs d'une façon ou d'une autre, par la fenêtre ou par la porte". Les intéressés assurent que ces documents, plusieurs fois remaniés ne seraient pas crédibles. "L'instruction n'est pas terminée, le juge n'a pas fini son travail. Mon client préfère garder ses déclarations pour la justice", déclare au Parisien Me Jean Veil, l'avocat de Didier Lombard.

"Ces documents sont la transcription de la violence sociale que nous avons  vécue et c'est ça qui est nouveau", a réagi de son côté Sébastien Crozier (CFE-CGC), après avoir pris connaissance du document dans la presse. Il y avait "beaucoup d'éléments" illustrant le déni de la direction de l'époque au sujet du malaise social, mais peu illustrant la violence, a-t-il ajouté jugeant "interpellant le fait qu'il y ait une atténuation des propos" car cela montre "qu'il y a des gens qui ont pris conscience de l'étendue des dégâts" à l'époque...

 

Extrait : LCI  TF1 - 7 mai 2013

 

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