Orange : Stéphane Richard a joué de ses réseaux pour sauver sa peau - Challenges

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Sa mise en examen dans l'affaire Tapie pouvait condamner le PDG d'Orange. Grâce à ses nombreux soutiens, en interne comme en externe, il a pourtant été conforté par l'Elysée.

 

Stéphane Richard veut reprendre une "vie normale" de PDG, selon un proche. Le patron d'Orange a été confirmé dans ses fonctions, lundi 17 juin, à une écrasante majorité du conseil d'administration, malgré sa mise en examen pour "escroquerie en bande organisée" dans l'affaire Tapie. François Hollande avait tué le suspense, la veille, appelant les trois représentants de l'Etat à voter pour son maintien. Et comme pour démontrer que cette décision de justice n'entravait en rien ses fonctions, le PDG "normal" s'envolera, le 20 juin, pour un voyage d'affaires en Roumanie et en Moldavie.

Rebondissement surprise. Car le 14 juin, le sort du PDG d'Orange paraissait bien incertain : Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'Economie numérique, estimait que la question de son maintien était "posée" après sa mise en examen. « Cette entreprise a connu une passe sociale difficile et connaît à présent une période économique difficile, expliquait dans la foulée un responsable à Bercy. Est-il préférable de changer son PDG, ou de la laisser poursuivre avec un patron fragilisé ? La question est loin d'être triviale. »

En jouant sur le corps social de l'entreprise et sur ses réseaux, Stéphane Richard a retourné la situation. Voilà plusieurs semaines qu'il peaufine son entretien avec la brigade financière, prévu le 11 juin, et qu'il anticipe une garde à vue de 48 heures. Il redoute la mise en examen et ses conséquences, rappelle que "23 patrons du CAC 40" ont déjà vécu pareille mésaventure. Aucun n'a démissionné.

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Les milieux d'affaires bruissent des noms de potentiels successeurs : Nicolas Dufourcq (BPI), Jacques Veyrat (ex-Louis Dreyfus), et surtout Anne Lauvergeon, présidente de la commission Innovation 2030, qui a appelé Didier Lombard à son côté, à la stupeur de Stéphane Richard. Pour l'entourage du PDG, quand sort l'article du Monde, la "tentative de déstabilisation" est avérée. Dans un tweet rageur, Marc Rennard, membre du comex, monte au créneau : "Monsieur Montebourg, arrêtez de déstabiliser Orange. On a d'autres batailles à mener en France et dans le monde."

Et Stéphane Richard riposte dans l'instant, enchaîne les coups de fil, mobilise ses réseaux. Il voit Pierre Moscovici, qui le reçoit et le conforte. A l'attention de ses cadres en séminaire, il prononce un discours émouvant, clame son attachement à l'entreprise, "le meilleur moment de sa carrière", parle de son jeune fils Aurélien qui lui a fait un dessin : le logo d'Orange avec le mot "papa" écrit au milieu. Son -vibrant "Vive Orange" qui conclut son speech lui vaut une ovation de plusieurs minutes.

Un PDG soutenu par ses salariés

"Cette déstabilisation n'est pas acceptable, Montebourg veut à tout prix se payer des patrons", lance Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC/Unsa de l'opérateur, qui a apporté son soutien au PDG. Tout comme FO et la CFDT. "Le groupe se comporte comme une meute derrière son chef", commente ce responsable d'une filiale étrangère.

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Pas sûr qu'une tentative de mise à l'écart du PDG d'Orange aurait été approuvée. En pleine opération de réconciliation avec le monde des affaires, Pierre Moscovici n'avait certainement pas besoin d'une -rebuffade du conseil d'Orange. Et Stéphane Richard apporte tout ce que le gouvernement peut souhaiter en cette période troublée: la tranquillité.

 

Source extrait : Challenges - Gilles Fontaine - 18 juin 2013

 

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