De nombreuses attentes autour du procès du « management par la terreur »

Dix ans après la vague de suicides qui avait ébranlé France Télécom, le procès de sept ex-dirigeants du groupe, qui durera jusqu’à début juillet, s’est ouvert à Paris ce lundi 6 mai.

Pour la première fois, une entreprise du CAC 40 est poursuivie pour « harcèlement moral » sur ses salariés, tout comme l’ancien P-DG de France Télécom, Didier Lombard, l'ancien directeur général adjoint, Louis-Pierre Wenes, et le directeur exécutif chargé des ressources humaines de l'époque, Olivier Barberot. A leurs côtés, Nathalie Boulanger-Depommier, ex-directrice des actions territoriales, Jacques Moulin, ancien directeur territorial de l’Est de la France, Guy-Patrick Cherouvrier, ancien DRH France, et Brigitte Bravin-Dumont, ex-responsable du programme ACT, sont, eux, jugés pour « complicité de harcèlement moral ».

Plus d’informations dans France Info – 06/05/2019

Si les délits d’« homicide involontaire » et de « mise en danger de la vie d’autrui » étaient initialement visés, dans le réquisitoire introductif de l’information judiciaire et dans la plainte d’un syndicat, ils ont toutefois été écartés par les juges d’instruction.

Plus d’informations dans Le Monde – Pascale Robert-Diard – 06/05/2019

Les attentes sont évidemment très vives du côté des familles des 35 salariés qui se sont suicidés en 2008 et 2009, de ceux qui ont tenté de mettre fin à leurs jours, de ceux qui ont vu leurs « vies brisées » par ce système de « management par la terreur » et, plus globalement, des anciens salariés et salariés actuels d’Orange.

Ma guérison passera par le fait d'assister à ce procès et surtout par le verdict qui marquera une nouvelle page de ma vie.

Plus d’informations dans L’Expansion – 06/05/2019

Je veux que ces gens-là nous demandent pardon, à toutes les familles, du mal qu'ils ont fait, qu'ils reconnaissent et qu'ils comprennent qu'ils ont été des salauds.

Plus d’informations dans Europe 1 – Chloé Triomphe et Grégoire Duhourcau – 06/05/2019

Les observateurs, notamment les spécialistes de la souffrance au travail, seront également attentifs au déroulement et aux verdicts de ce procès. Ainsi, la psychiatre et psychanalyste spécialiste du harcèlement moral au travail Marie-France Hirigoyen y voit le « procès symbolique (…) des méthodes de management ».

Plus d’informations dans France Info – 03/05/2019

Marie Pezé, psychologue et psychanalyste, pionnière du traitement de la souffrance au travail, résume le dilemme des magistrats :

S'ils s'en tiennent strictement à la loi, il y aura condamnation. S'ils décident, en période de très grave crise économique, de nuancer la responsabilité qui pèse sur les employeurs, ce sera un message de désinhibition supplémentaire.

Plus d’informations dans L’Obs – 04/05/2019

Certes, « l’affaire des suicides de France Télécom » a fait évoluer certaines pratiques en matière de management et de ressources humaines, comme l’explique Julien Pelletier, responsable animation scientifique à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) :

On assiste à la mise en place d’observatoires, d’enquêtes, de baromètres sur le harcèlement moral, stress, burn-out et autres symptômes liés à la santé mentale des travailleurs. Les managers sont formés, des référents RPS sont nommés dans les entreprises. Les CHSCT et IRP (instances représentatives du personnel) sont formés à la question des risques psychosociaux. Des numéros verts en cas de sentiment de surcharge de travail ou de harcèlement sont mis en place, ainsi que des dispositifs de soutien, d’accompagnement des personnes en retour de congé maladie...

Plus d’informations dans Le Figaro – Clémentine Maligorne – 06/05/2019

Mais la prévention de la souffrance au travail reste toujours défaillante en France, comme le rappelle Marie Pezé :

Non seulement on n’a pas avancé mais en transformant la dimension santé au travail en qualité de vie au travail (QVT), on a pasteurisé le discours sans analyser les causes profondes des suicides devenus le lot commun de beaucoup de salariés, comme le burn out et la dépression, ni mettre en place de véritables mesures de prévention.

Plus d’informations dans le HuffPost – 06/05/2019

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