Procès France Télécom, jour 11 : « A partir du moment où vous n’êtes plus rien, vous avez honte »

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Programmée ce mardi 21 mai, le 10ème jour d’audience n’a pas donné lieu à une couverture presse.

Le fil Twitter de la journaliste Cécile Rousseau, qui a suivi cette journée pour L’Humanité, nous apprend que sa première partie s’est concentrée sur le « crash program » (!), document présenté au Comité exécutif de France Télécom en octobre 2006. Il précise que 50% de la part variable des managers et responsables RH sera attribuée « sur atteinte des cibles effectifs ». Par ailleurs, dans un bel exemple de novlangue managériale, ce document préconise notamment d'impulser une « déstabilisation positive » ou encore de « "dé-tabou-iser" l'intérim interne et le projet externe ».

Sous le titre de « Responsable de la transformation », Nabil Beldjoudi a fait partie, pendant un court moment, de ces managers dont le rôle consistait à faire appliquer localement les directives de suppressions d’emploi décidées par la direction. « Je n’arrivais plus à me regarder dans le miroir », explique-t-il, dénonçant les prévenus qui « ont validé et/ou fait appliquer un management qui a dégradé les droits des salariés ». Pour sa part, François Cochet, expert Secafi au CHSCT, évoque certains suicides d’employés chez France Télécom, témoignant notamment de la façon dont l’effritement des collectifs de travail a maximisé le risque psychosocial.

La 11ème journée d’audience, qui s’est déroulée ce jeudi 23 mai, a été consacrée aux premiers témoignages de parties civiles, des proches de personnes qui se sont suicidés, des ex-employés qui ont tenté de mettre fin à leurs jours, ou qui ont connu de graves dépressions.

C’est le cas de Daniel Doublet, nommé chargé de mission « mais sans lettre de mission » à… 450km de chez lui. « Ça s’accompagne d’une dévalorisation insupportable. J’étais un bon à rien, un parasite. »
Michel Bugeaud s’est, lui, suicidé en 2006, suite à sa mutation de Poitiers vers Bordeaux, qui lui a donné, selon le témoignage de sa veuve, « le sentiment d’avoir abandonné ses collaborateurs ».  « J’avais le sentiment d’avoir devant moi un enfant angoissé avant d’aller dans une école inconnue. »
Enfin, Guy Deschamps, est toujours sous antidépresseurs, après avoir subi la suppression de son poste d’encadrement suite aux réorganisations successives.

Plus d’informations dans 20 Minutes – 23/05/2019

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