Procès France Télécom, jour 15 : « le personnel, considéré comme des photocopieuses remplaçables »

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Photo : Thomas Samson / AFP

Le 14ème jour d’audience du procès France Télécom, qui s’est déroulé le mardi 28 mai, n’a pas été couvert par la presse. Le « live tweet » de la journaliste de L’Humanité nous permet cependant d’en savoir plus sur cette journée.

Citée par Brigitte Dumont, ex-responsable du programme ACT, sa N-1 de l’époque, Brigitte Combes di Martino, témoigne à propos des « espaces développement », répartis sur toutes les directions territoriales. Estimant que « le programme ACT n’était aucunement dirigé contre les personnes », elle affirme que « l’objet [des espaces développement, NDLR] n’était pas de mettre la pression, mais d’accompagner au mieux » les salariés. On se rappelle quand même que ces derniers les surnommaient « espaces dégagement »…

Pour sa part, le psychologue Roland Guinchard, cité par Louis-Pierre Wenes, ancien directeur général adjoint de France Télécom, parle des « cellules écoute » créées par la direction un mois après la création de l’Observatoire du stress par les syndicats CFE-CGC et Sud, comme d’« une expérience novatrice très probablement en avance » sur son temps. De leur côté, les médecins du travail ont évoqué de graves problèmes déontologiques liées à ces cellules et aux informations qu’elles les conduisaient à fournir à la direction.

La 15ème journée, qui s’est déroulée le mercredi 29 mai, a vu témoigner le docteur Michel Debout, psychiatre, à l'origine de la création de l'Observatoire du suicide, qui a notamment évoqué l’« effet de déstabilisation de l'ensemble des salaries » imputable à l’annonce, par Didier Lombard, des 22 000 suppressions d’emplois à réaliser.

Mais elle a surtout été marquée par le témoignage très fort du président de la CFE-CGC Orange Sébastien Crozier, « entré en résistance » en 2006 face aux objectifs de réduction d’effectifs. Dénonçant « l'obsession de la direction » pour la montée des cours de l’action France Télécom et l’accroissement des dividendes, il estime que « les dirigeants n'ont jamais voulu reconnaître que les collaborateurs étaient leur première richesse ».  

Chaque annonce de suppression d'emploi fait monter le cours. Il est en homepage sur l'intranet.

A titre personnel, il évoque le suicide d’une de ses collègues, qui s’est défenestrée en septembre 2009. « Je l’ai vu agoniser dans la cour, elle a mis 1h à mourir », raconte-t-il, condamnant « l'indifférence de la direction », qui a dépêché sur place… « un attaché de presse », pour gérer la communication auprès des médias autour de ce drame.

Monsieur Lombard, vous n’avez envoyé personne ni le jour du drame ni à son enterrement ! Vous étiez où ?

Plus d’informations dans BFM TV – Jean-Baptiste Bourgeon – 30/05/2019

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