Procès France Télécom, jours 29 et 30 : « Les responsables cités ont toujours une belle vie devant eux »

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Photo : Frédéric Florin / AFP

Ces deux journées du lundi 24 et du mardi 25 juin ont donné lieu à l’examen de nouveaux cas de victimes, qui se sont suicidées ou ont tenté de mettre fin à leurs jours en 2010.

Muté dans un centre d’appels sans formation préalable en 2006, Noël Rich tente de se suicider sur son lieu de travail. Il pointe la responsabilité du management de son unité, qui « détruit des hommes » comme « France Télécom détruit des emplois ».

Pourtant « excellent vendeur », Marc Pelcot est affecté sur une plateforme téléphonique et tente de se suicider à plusieurs reprises.

Le lendemain de son affectation à l’accueil téléphonique des clients entreprises, Stéphane Dessoly se donne la mort, après avoir laissé une lettre où il affirme : «  je pars à cause du travail chez France Télécom et rien d'autre ».

En arrêt pour dépression depuis un an, Dominique Mennechez se suicide chez lui, après avoir fait plusieurs tentatives sur son lieu de travail. « Ce qui l'a vraiment cassé, c'est le travail et le rendement », dira un collègue dans sa déposition.

Plus d’informations dans actueEL HSE – Pauline Chambost – 26/006/2019

Samira Guerrouj tente de se suicider après plusieurs années d’un calvaire, dont elle fait le récit poignant : maltraitée par sa supérieure hiérarchique, placardisée après avoir exercé son droit de retrait, affectée à des missions subalternes malgré de longues études en marketing, déclarée inapte et interdite de travail par ses supérieurs, elle est finalement réintégrée dans l'entreprise avec des propositions de postes « inexistants » ou sans lien avec ses compétences : « Le but était de me mettre dehors soit par le suicide, soit par la maladie », affirme celle qui a contacté, sans succès, les dirigeants de France Télécom, aujourd’hui sur le banc des prévenus : « Ils doivent savoir ça, madame la présidente, ils doivent le savoir, le fait que c'est moi qui ai tout perdu. Les responsables cités ont toujours une belle vie devant eux. »

Plus d’informations dans Le Parisien – Marie Sanchis – 25/06/2019

Fragilisée par les nombreuses réorganisations intervenues dans son service les années précédentes et inquiète de ne pas voir son nom dans le nouvel organigramme, Annie Noret se suicide : « « Elle était entrée aux PTT à 18 ans [NDLR : elle en avait 53 lors de son suicide]. Son travail, c’était sa place dans le monde, ce qui la faisait tenir. »

Plus d’informations dans La Voix du Nord – Eric Dussart – 25/06/2019

Christine Andrieux, tente de se suicider à la veille de sa mutation. Luc Dumas fait de même, après avoir affecté à des tâches qu'il ne maitrise pas, sans formation préalable. En arrêt maladie suite à sa mutation, Martine Thelly tente, elle aussi, de se suicider, pointant du doigt les « réorganisations multiples et désordonnées », la « surcharge de travail », ou les conditions de travail « indignes » qu’on lui impose.

Comme depuis le début du procès, pour chacun de ces cas, les prévenus et leurs avocats affirment que « tout ça n'a rien à voir avec Next et Act », qu’on a « un problème de preuves », ou encore que les victimes souffraient de troubles psychologiques qui expliquent leurs actes.

Pour finir, signalons également l’article paru dans La Vie (Corine Chabaud – 25/06/2019 – réservé aux abonnés) qui s’intéresse aux « victimes invisibles », les 46 cas de suicide et tentative de suicide, étudiés durant l’instruction mais non retenus par la justice – 39 cas au total l'ont été.

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