Meylan, que la montagne est belle !

Fut une époque où le site de Meylan rayonnait au sein de l’éco système Grenoblois, les partenariats avec les centres de recherche, les universités et avec l’industrie étaient nombreux et les travaux étaient unanimement reconnus.

Puis quelque temp avant la période du Covid, il a été expliqué aux salariés de Meylan qu’ils étaient contraints de libérer rapidement le site car « un grand projet immobilier » devait y prendre place et que le cout d’occupation était devenu trop important.

Après un peu plus d’un an, nous avions déménagé dans un flambant nouveau site : le site Orange 3 Massifs, site composé de 3 bâtiments le A, le B et le C.

Trois ans après ce déménagement et après de nombreuses péripéties (mauvaise isolation, inondations dans les parkings, insonorisation défectueuse, ascenseurs tout le temps en panne ainsi que plusieurs alertes auprès de la Direction, dues surement à la précipitation avec laquelle le projet immobilier avait été géré, un nouveau projet immobilier est lancé avec plusieurs ambitions :

-se désengager d'environ 30% de l'empreinte immobilière en cédant un des bâtiments le « C », représentant 38,5% des surfaces des locaux tertiaires,

-déployer et généraliser le Flex Office (ou bureaux dynamiques)

-et enfin relocaliser les 130 salariés d’OBS, actuellement à Montbonnot, sur le site « Orange 3 Massifs ».

Alors, une nouvelle équipe projet est nommée…en catimini et au mépris de toutes les règles déontologiques de recrutement à Orange : une première Directrice de projet …basée à Avignon dont personne ne comprend toujours les missions puis, quelques mois plus tard, une chef de projet basée à Lyon dont personne ne comprend également ni les missions ni le périmètre de responsabilité.

Comment comprendre cette stratégie lorsque l’on observe que l’ancien site sur lequel devait avait lieu un ‘grand projet immobilier’ est resté à l’abandon depuis 3 années déjà, site sur lequel il eut été très facile d’accueillir d’autres entités, site sur lequel les frais de fonctionnement étaient de prés de 50% inférieurs à ceux du nouveau site… incompréhensible…Il est clair et inquiétant que ce réaménagement du site "Orange 3 Massifs" à Meylan impliquant une densification de l’occupation du site tout en réduisant de plus de 40% les surfaces disponibles est susceptible de créer de fortes tensions et un mal être au travail auprès des 580 salariés.

Comment comprendre que l’on demande aux personnels de libérer ce fameux bâtiment C et d’aller ‘s’entasser’ en flex dans les 2 autres bâtiments A et B alors que le bâtiment C sera finalement conservé mais vide de tout personnel…ubuesque !

Il serait également primordial de tenir compte des alertes du médecin de travail dans son dernier rapport sur le mal-être des salariés du site et sur les résultats catastrophiques du VoiceUp dont la dégringolade des indicateurs devrait faire réfléchir…

Comment comprendre qu’un projet immobilier digne de ce nom puisse être professionnellement présenté sans aucune étude d’impact sur les conditions de travail ainsi que sur la santé et la sécurité des personnels ?

Hélas, la stratégie est claire et uniquement financière : Bruno Zerbib nous a confirmé lors de sa dernière visite, en avril 2025, qu’il n’y aurait plus aucun recrutement sur le site de Meylan. D’une stratégie de bâtisseurs ou tout était fait pour faire rayonner la recherche et le développement au sein de l’innovation d’Orange et au sein de l’éco système, on assiste impuissant au lent déclin du centre historique R&D Orange Rhône Alpin.

Que restera t-il de la Recherche et du Développement dans l’un des plus beaux éco système de France dans quelques années ? Triste perspective…

Alors ou en sommes-nous aujourd’hui ? le projet immobilier a été présenté au dernier CSE du mois de mai 2025 et devant les nombreuses interrogations restées sans réponse, une demande d’enquête a été votée par les élus.

Une CSSCT (Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail) temporaire a vu le jour pour traiter cette demande du CSE.

Le cabinet SECAFI a été mandaté par le CSSCT pour réaliser une enquête auprès de salariés INNOV sur les impacts du projet Meylan II et les personnels concernés vont donc être très prochainement sollicité.

Nous ne manquerons pas de revenir vers vous pour vous faire part des conclusions de cette enquête auprès de tous les personnels du site de Meylan et vous donner des nouvelles d’avancement de ce projet immobilier.

Par Jean-Marc Henry

Questions et remarques faites à la Direction lors du CSEE de mai

• L’analyse des besoins en parking est biaisée. 10 places manquent aux effectifs actuels du site. Après déménagement et abandon il en manquera davantage à cause des travaux etc.
• Idem pour le réfectoire, l’analyse est biaisée, voire non existante 
• Les fonctionnements d'OAB ne semblent pas être prises en compte. 
• l'emploi et les nouvelles embauches ou l'augmentation de l'intérim sera inhibé car il n’y a pas de marge sur l'occupation après abandon du C
• La situation des sanitaires hommes/femmes et leur adéquation est manquante
• Télétravail : Il n’y a pas de modification des avenants en vigueur mais quid du futur ? modification du mode de sélection des jours ? Reconduction des avenants ? 
• Pas d'étude sur l'impact des dispositifs de type TPS sur le projet immobilier ou à sa suite.
• Un accompagnement spécifique des seniors à 3-5 ans de la retraite est évoqué sans précision. Pourquoi et dans quel but cet accompagnement ? 
• Absence de locaux techniques, salles informatiques et locaux pour serveurs afin de prendre en compte les besoins des travaux en IA etc. (clim, isolation spécifique etc.)
• Des implantations adhoc non optimales actuelles risquent de se généraliser au détriment de la sécurité, de la santé etc. 
• Les ambassadeurs ont été désignés par la direction. Pourquoi les IRP présents sur le site n'ont pas été désignés d'office comme ambassadeurs ?
• Préciser le rôle de coach interne et sur la base de quelle information et à quel titre agit-il ?
• Le bâtiment C sera vidé mais Orange va continuer à payer le loyer pendant une période indéterminée. Pourquoi cette période n'est-elle pas intégrée en tant que période de transition et pour accommoder les travaux à effectuer dans A et B afin de perturber le moins possible le personnel dans son travail ?