Handi accueillant, que des maux.
Rédigé par Stéphanie CRESPIN le . Publié dans INNOV.
Vos élus ont souhaité évoquer en séance, le cas dramatique d’un alternant TH.
Recruté à Innovation le 23 septembre 2024 à l’âge de 42 ans, cet alternant que nous n’avons pas retrouvé dans les chiffres du CSEE. Sans doute car son entité a été transférée au 01/10/2024 dans une DO et que donc, il ne sera resté qu’une dizaine de jours à Innovation.
Cet alternant a fait l’objet d’une rupture de son contrat au 42ème jour de sa période probatoire, nous étions donc à la limite de la période d’essai qui est pour mémoire de 45 jours.
Il a été reconnu en tant que travailleur TH avec une RQTH à son embauche.
Pendant son entretien de recrutement, il avait déclaré une neuro-atypique sans autre précision, le diagnostic médical n’étant pas encore posé. Il avait également informé le médecin du travail lors de son entretien d’embauche.
Il a été reconnu autiste Asperger le 5 décembre 2024 puis TDAH (Trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) ensuite.
Il en a informé son manager le 6 décembre 2024.
Cet alternant a effectué le dernier jour de sa dernière période en entreprise le 6 décembre 2024 sans alerte particulière puis a enchainé 15 jours dans son école avant de profiter de 15 jours de congé de Noël.
Le 6 janvier 2025, à son retour en entreprise, il a été convoqué par le manageur de son équipe pour l’informer de la rupture du contrat « ton accompagnement est trop chronophage, nous n’avons pas les moyens de s’occuper de toi ».
Bien que « légal » ceci est plus que violent pour un salarié, surtout en prenant en compte la concomitance de l’annonce de son atypie nouvellement déclarée.
Nous avons constaté un traumatisme psychologique pour cet alternant qui n’a pas été en mesure de reprendre ses études. Aujourd’hui, il vit de travail alimentaire comme paysagiste cet été ou encore technicien en pisciculture alors qu’il était sur une formation bac+5 en management des risques.
Côté IRP, nous avons très rapidement été informés de ce cas par des salariés Innovation avec qui l’alternant travaillait.
Nous avons mené notre enquête et nous avons notamment rencontré le manager concerné.
Nous avons aussi informé l’inspection du travail.
Sur le conseil de l’Inspection du travail, nous avons souhaité déclarer une alerte de type L.2312-59. (Alerte pour atteinte aux droits des personnes).
Cependant la direction concernée n’étant pas de notre périmètre, nous n’avons pu le faire et nous nous sommes donc retournés vers nos collègues de la DO concernée qui ont lancé un alerte le 02 juin 2025 (perte de temps lié au silotage vertical et transfert entre CSE des équipes).
L’enquête a été réalisée en juillet et aout.
Seules 3 interviews ont été faites lors de cette enquête soi-disant paritaire. Les 3 personnes interviewées ont été l’alternant, son tuteur et son manager. D’autres salariés ont voulu témoigner mais cela n’a pas pu être possible.
Le rapport a été rendu et l’alerte fermée.
En conclusion, enquête bâclée par la direction, rapport non transmis à l’alternant. Le résultat de l’enquête est désormais dans les mains de l’Inspection du travail.
Nous demandons que le rapport soit transmis à l’intéressé et qu’un REX soit fait chez Orange à haut niveau sur ce dossier qui est riche d’enseignement sur l’écart entre les belles paroles d’inclusion et la réalité du terrain.
Nous souhaitons vous informer aujourd’hui, dans le cadre du rapport handicap Innov 2024, de ce cas grave concernant un salarié handicapé.



